Les Chansons de Bilitis, suivies de Chansons modernes/Les Chansons de Bilitis/144
Apparence
Œuvres complètes de Pierre Louÿs, 1929 - 1931, tome 2 (1894 (Chansons de Bilitis))
Slatkine reprints, (p. 167-169).
LE TOMBEAU DE BILITIS
PREMIÈRE ÉPITAPHE
Dans le pays où les sources naissent de la mer, et où le lit des fleuves est fait de feuilles de roches, moi, Bilitis, je suis née.
Ma mère était Phoïnikienne ; mon père Damophylos, Hellène. Ma mère m’a appris les chants de Byblos, tristes comme la première aube.
J’ai adoré l’Astarté à Kypre. J’ai connu Psappha à Lesbos. J’ai chanté comment j’aimais. Si j’ai bien vécu, Passant, dis-le à ta fille.
Et ne sacrifie pas pour moi la chèvre noire ; mais, en libation douce, presse sa mamelle sur ma tombe.