Les Chansons de Bilitis, suivies de Chansons modernes/Les Chansons de Bilitis/52

La bibliothèque libre.
Slatkine reprints (p. 72).


LE DÉSIR


Elle entra, et passionnément, les yeux fermés, elle unit ses lèvres aux miennes et nos langues se connurent… Jamais il n’y eut dans ma vie un baiser comme celui-là.


Elle était debout contre moi, toute en amour et consentante. Un de mes genoux, peu à peu, montait entre ses cuisses chaudes qui cédaient comme pour un amant.


Ma main rampante sur sa tunique cherchait à deviner le corps dérobé, qui tour à tour onduleux se pliait, ou cambré se raidissait avec des frémissements de la peau.


De ses yeux en délire elle désignait le lit ; mais nous n’avions pas le droit d’aimer avant la cérémonie des noces, et nous nous séparâmes brusquement.