Les Chansons de Bilitis, suivies de Chansons modernes/Les Chansons de Bilitis/71

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Slatkine reprints (p. 91).


L’AMOUR


Hélas, si je pense à elle, ma gorge se dessèche, ma tête retombe, mes seins durcissent et me font mal, je frissonne et je pleure en marchant.


Si je la vois, mon cœur s’arrête, mes mains tremblent, mes pieds se glacent, une rougeur de feu monte à mes joues, mes tempes battent douloureusement.


Si je la touche, je deviens folle, mes bras se raidissent, mes genoux défaillent. Je tombe devant elle, et je me couche comme une femme qui va mourir.


De tout ce qu’elle me dit je me sens blessée. Son amour est une torture et les passants entendent mes plaintes… Hélas ! Comment puis-je l’appeler Bien-Aimée ?