Les Chansons des trains et des gares/Prélude

La bibliothèque libre.
Édition de la Revue blanche (p. 1-3).


Chansons des Trains et des Gares



Ah ! comme ça va,
Comme ça va donc vite
Comme ça va donc bien
En chemin de fer !…


PRÉLUDE


Nous chanterons le P.-L-M.
Et, de même,
L’Est,
L’Ouest,
Et le Midi ;
Et nous chanterons aussi,
— Si cela ne vous ennuie,
Honorable compagnie ! —
Nous chanterons encor
Du Nord,
Et de l’État, et d’Orléans, les Compagnies,

(Sans préjudice, bien entendu, de quelques mots
Pour les réseaux
Économiques et départementaux) ;

Car c’est le temps de prendre l’air
En des voyages circulaires :

C’est le temps des chemins de fer.

À la campagne, ou vers des plages, ou vers des thermes,

En d’autres termes
Ailleurs, ailleurs,
Nous allons, pâles voyageurs,
Quérir la santé, la fraîcheur,
Le repos, et le lait des fermes :

Le mouvement est dans les gares,
Car
Le temps est d’aller autre part

Et nous croyons bon qu’on écrive
Ces chants sur les locomotives

Qui nous mènent à travers champs, —
Nous qui voulons calmer les peines
En cherchant,
Pour la mettre à portée des gens,
Des pauvres inquiètes gens,
Qui s’agitent, qui se démènent,
Ou se promènent,

La poésie des choses quotidiennes.