Les Cinquante (Ivoi)/p02/ch01

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sous le pseudonyme de Paul Éric
Combet & Cie, Éditeurs (Ancienne Librairie Furne) (p. 207-217).

DEUXIÈME PARTIE

d’Elbe à Waterloo


I

Vers l’inconnu


— Vive l’Empereur !

L’acclamation, incessamment répétée, pétille, éclate, sonne dans les rues de Porto-Ferrajo.

Ce sont les soldats qui se rendent au port pour s’embarquer sur les sept navires que la houle balance :

Le brick l’Inconstant ;

La goélette la Caroline ;

La felouque l’Étoile ;

Les avisos la Mouche et l’Abeille.

Plus deux bateaux de commerce aménagés pour la circonstance.

Ce soir, 26 février, l’Empereur, avec sa petite armée de onze cents hommes, quitte l’île d’Elbe pour aller reconquérir le trône de France.

Sur les murailles, dont la mer baigne le pied, sur les terrasses des maisons qui s’étagent au flanc du roc, les habitants regardent silencieux, attristés, sentant bien que la prospérité d’Elbe s’en va avec l’homme de génie, dont la présence un instant a galvanisé la petite principauté.

Tout au haut du rocher, le pavillon elbois flotte sur le palais impérial.

Appuyées à la hampe, on distingue deux silhouettes de femmes, immobiles ainsi que des statues.

Ce sont Madame Mère et la princesse Pauline, montées là, sur la terrasse, pour voir plus longtemps l’escadrille, qui emporte vers l’inconnu le fils, le frère bien-aimé.

Sur le pont de l’Inconstant, Espérat devisait, accoudé sur le bastingage, avec le capitaine Taillade, commandant l’équipage du brick.

Assis, couchés, ou bien adressant un dernier

regard à la ville, des soldats de la garde encombraient toutes les parties du pont.

Les dix-huit canons du brick montraient, sur ses flancs, leurs gueules de bronze, à travers les sabords démasqués.

Soudain, il se fit un grand silence. Toutes les conversations cessèrent.

Suivi de Bertrand, Drouot, Cambronne et de son état-major, l’Empereur venait d’apparaître sur le petit môle d’embarquement.

— Lui ! balbutia Milhuitcent, dont le cœur battait avec force.

Quant au commandant Taillade, il alla se placer instinctivement à la coupée pour recevoir l’illustre passager.

Les canots avaient quitté le môle. Sous les coups rythmés des avirons, ils approchaient rapidement.

Quelques minutes leur suffirent pour atteindre le bâtiment, et Napoléon qui avait gravi légèrement l’échelle, se montra.

— Vive l’Empereur ! rugirent les soldats.

Presque aussitôt, le brick se couvrit de voiles. Les autres bâtiments de la flottille l’imitèrent, comme s’ils eussent obéi à un même commandement.

Les navires demeurèrent un instant encore immobiles, et enfin, sous l’impulsion du vent qui gonflait leur voilure, leur étrave fendit les flots.

La brise apporta aux oreilles des navigateurs les tintements des horloges sonnant sept heures du soir.

C’était le dernier adieu d’Elbe à son souverain.

Après avoir visité la cabine à lui destinée, Napoléon était revenu sur le pont.

Il y avait rencontré Espérat.

— Eh bien ! mon jeune ami, lui dit-il, tu es satisfait.

— Oui, Sire.

— Il faut faire tout ce que tu veux.

— Oh ! Sire, ce n’est pas à ma voix que l’Empereur a répondu, c’est à l’appel de la France.

Napoléon sourit et continua sa promenade.

Le vent soufflait du sud. La fortune semblait favoriser l’audacieuse expédition.

Mais vers le milieu de la nuit, la brise mollit et finit par tomber tout à fait, de telle sorte qu’au matin, ayant franchi à peine sept ou huit lieues, les vaisseaux restèrent sans mouvement, à la hauteur du cap Saint-André.

En un instant, tout le monde fut sens dessus dessous, passant de la confiance la plus absolue au découragement.

On se trouvait dans les eaux mêmes des croisières anglaise et française, affectées à la surveillance de l’île d’Elbe. Tout retard augmentait les chances d’être signalé, d’être surpris, d’échouer piteusement.

Le capitaine Taillade, le général Bertrand, supplièrent Napoléon de permettre que ses bâtiments fussent ramenés à la remorque à Porto-Ferrajo, où l’on attendrait un vent favorable.

Mais il répondit avec calme :

— Mes amis, je sais que, dans toute entreprise, il convient d’envisager de sang-froid les divers aspects que prennent les événements. D’après mes renseignements, les vaisseaux anglais sont en ce moment vers le sud. Restent donc les deux frégates et le brick de la croisière française. Attendre ici n’est pas plus dangereux que là-bas.

Et après un silence :

— Au surplus, je ne me rendrai pas. Si j’échoue dans mon entreprise, mon échec ne sera pas ridicule, je vous le promets.

Ceci dit, il les congédia, et appelant Marchand :

— Mets-toi à la recherche d’Espérat ; amène-le-moi.

Au bout de quelques minutes, le valet de chambre revenait avec le jeune homme.

— Espérat, commença Napoléon, le calme nous immobilise. Surpris par les vaisseaux français qui croisent dans ces parages, je devrais renoncer à mes desseins. L’Europe ne manquerait pas de tourner en dérision cette tentative avortée.

Tout pâle, Milhuitcent inclina la tête.

— Tu le crois comme moi, mon enfant ?

— Hélas ! oui, Sire.

— Pour la tradition française que je représente, que j’incarne, je ne veux pas, quoi qu’il arrive, tomber sous le ridicule.

— Pour la patrie, il ne le faut pas, appuya le jeune homme avec force. Combattons, et, si nous succombons, que ce soit en soldats.

Mais l’Empereur secoua le front :

— Non, je ne veux pas que mes soldats français entrent en lutte avec des marins de France[1].

Et comme son interlocuteur le regardait surpris.

— Voici ce que j’attends de toi, Espérat.

À l’arrière, je t’ai fait réserver une cabine.

— Oui, Sire.

— Dans cette cabine, je vais faire porter un baril de poudre.

— De poudre ?

— Et si nous sommes sur le point d’être pris, je compte sur toi pour y mettre le feu.

Milhuitcent fit un pas en arrière, toute sa personne exprimait l’effroi. Napoléon parut surpris :

— Je croyais que nul n’était aussi dévoué, aussi brave, grommela-t-il entre ses dents. Me serais-je trompé ?

Mais Espérat avait entendu.

— Non, Sire, vous avez vu juste. Toute ma vie vous appartient, je suis prêt à vous l’offrir sans hésiter ; je tremble en ce moment pour vous, pour vous seul. Et puis, ajouta-t-il avec tristesse, vous disparu, que deviendra le pays de France ?

Ce fut au tour de l’Empereur de frissonner.

Il n’avait pas songé aux conséquences de son trépas.

Il avait vu la mort dans un éblouissement de flammes, dans un cratère s’ouvrant brusquement à la surface des eaux, et à la pensée de la patrie abandonnée à la haine de l’Europe, sans chef réel, il éprouvait, comme Milhuitcent lui-même, une insurmontable horreur.

— Eh bien ! dit-il avec abattement, j’accepterai le ridicule.

Il n’avait pas achevé qu’Espérat était à ses genoux :

— Pardonnez-moi d’avoir hésité, Sire.

— Te pardonner, pauvre enfant ; tu n’es pas coupable.

— Si.

— Allons donc.

— J’aurais dû songer que c’était votre honneur, celui de la France de la Révolution que vous daigniez me confier. Périssons tous, Patrie, hommes, enfants, pour que l’honneur reste intact. Sire, pardonnez, je ferai sauter le navire.

— Mais…

Espérat l’interrompit avec exaltation.

— Périsse jusqu’à notre souvenir, pourvu que votre image reste grande, comme un enseignement, comme un exemple, comme un espoir pour l’avenir.

Et se relevant, calme, froid, une inébranlable résolution empreinte en son regard bleu :

— Ordonnez, Sire, que l’on transporte la poudre dans la cabine de celui dont la vie vous appartient, comme celle de tout ce qui est du sang de Rochegaule.

L’heure n’était point aux longs remerciements.


Napoléon dit seulement :

— Je le sais, et je compte sur toi.

Quelques minutes après, Marchand, aidé par Espérat lui-même, roulait un baril de poudre dans la cabine où le fidèle valet de chambre arrima le fût.

Lente s’écoula la matinée.

Grave et triste, Milhuitcent se tenait sur le pont, regardant avec inquiétude la mer immobile, sans une ride, à la surface de laquelle l’escadrille, qui portait la fortune de l’Empereur, semblait dormir.

— Oh ! ce calme maudit ! murmurait-il parfois !

Et Marchand, debout à ses côtés, répondait.

— Ce calme règne dans toute la région. Les navires ennemis ne peuvent se déplacer non plus que nous.

Et le silence pesant régnait de nouveau à bord.

Tous, généraux, officiers, soldats ou marins, subissaient l’assaut des mêmes pensées.

Par mesure de précaution, Milhuitcent avait condamné la porte de la cabine où était enfermée la poudre. Lassé par l’attente, il s’était enfin assis sur un rouleau de cordages, absorbé en une rêverie sombre.

Et peu à peu, Espérat ressentit une impression étrange. Il lui sembla que son corps cessait de peser sur son âme. Une sorte d’extériorisation, de sensibilité télépathique se développa en lui.

Fut-ce l’effort de son cerveau, tendu implacablement vers le même objet ; fut-ce un de ces inexplicables phénomènes nerveux que la science constate sans les comprendre ? Mais sa volonté s’évapora ; une sorte de trouble divinatoire domina tout son être, et incapable de résister à la poussée d’une force inconnue, agissant comme en un demi-sommeil, avec la conscience bien vague de son acte, il se leva brusquement, étendit la main vers le sud.

— La brise, modula-t-il d’une voix douce, la brise ; je l’entends, elle accourt pour nous pousser vers la côte de France.

Ceux qui l’entendirent eurent un mouvement de colère.

— Que raconte ce jeune fou ?

— Nous n’avons pas besoin des plaisanteries d’un cerveau détraqué.

— Pourquoi est-il ici ?

— Ne pourrait-on l’enfermer ?

Puis tout se tut.

Un souffle avait passé sur le navire, venant du midi.

Alors, tous entourèrent le jeune homme.

— Il avait raison.

— Espérat, entends-tu toujours le vent accourir ?

Souriant, il répondit :

— Oui.

Les soldats, ces grands enfants, toujours avides de merveilleux, renaissaient à l’espoir. Milhuitcent leur apparaissait comme un devin inspiré.

À toutes les époques, d’ailleurs, les manifestations étranges de la double-vue ont été l’objet de la vénération des simples. Ont-ils tort d’ailleurs, et certaines émotions, certaines angoisses, la science moderne le démontre, donnent lieu à des phénomènes de télépathie, qui ne se rencontrent point chez les êtres à l’état normal.

Un second souffle caressa la voilure.

Des cris enthousiastes l’accueillirent :

— Le vent ! le vent ! clamaient les soldats.

— La brise adonne, répondaient les matelots.

En un instant, les commandements se croisèrent ; chacun se mit à la manœuvre. La brise, d’abord intermittente, se fit régulière et continue.

Au milieu des hourrahs joyeux de la petite armée, l’escadrille reprit sa route vers le nord.

À midi, elle était à la hauteur de Livourne.

Tout à coup, une voix descendit des huniers !

— Voile à bâbord, voile à tribord, voile par l’avant à nous.

Le commandant Taillade tressaillit à son banc de quart. Vite, il braqua sa lunette dans les directions indiquées.

À droite et à gauche, c’étaient des frégates de guerre ; en avant c’était un vaisseau de ligne.

L’officier proféra un juron, et appelant un enseigne qui passait :

— Que l’on prie Sa Majesté de monter sur le pont. Vite, pas un instant à perdre.

Une minute ne s’était pas écoulée que l’Empereur, tête nue, se dressait auprès du commandant.

— Que faire, demanda ce dernier ?

— Continuer la route, ordonna Napoléon.

— Mais s’ils ont des soupçons, s’ils veulent visiter le navire ?

— J’ai déjà songé à cela. Que les soldats disparaissent dans l’entrepont ; moi je vais me dissimuler le long du bordage. Ne craignez rien, je ne serai pas fait prisonnier.

En baissant la tête, l’Empereur aperçut au-dessous de lui Espérat qui le regardait fixement.

Aux premières paroles signalant la présence de vaisseaux ennemis, le jeune homme s’était porté en cet endroit.

L’Empereur lui adressa un geste amical et prononça ce seul mot :

— Va !

Le brave enfant s’inclina, courut à Marchand qui, tout frissonnant, attendait à quelques pas.

Il lui parla à voix basse. Aussitôt Marchand courut se poster près du panneau ouvert sur les cabines d’arrière, tandis que Milhuitcent lui-même, s’engouffrait par l’ouverture béante.

Déjà les soldats avaient disparu à l’intérieur du bâtiment.

Le brick l’Inconstant offrait l’apparence d’un honnête navire, incapable de transporter une cargaison de contrebande.

Courbé le long du bastingage, l’Empereur causait avec Taillade, demeuré au banc de quart.

— Quels sont les navires en vue ?

— Des navires de la croisière française, Sire. Le pavillon fleurdelisé flotte à la corne.

— Se dirigent-ils toujours sur nous ?

— Les frégates et le vaisseau de ligne n’ont pas modifié leur marche ; mais un brick vient sur nous. Sans doute, il veut s’enquérir des motifs de la présence de toute la flottille elboise ?

— La flottille se rend à Gênes pour prendre une cargaison de céréales. L’Inconstant la convoie, par crainte des corsaires barbaresques qui, récemment, ont encore capturé deux felouques du port de Livourne.

— Bien, Sire.

Sous toutes ses voiles, le brick courait vers son adversaire. La distance diminuait à vue d’œil.

— Connaissez-vous ce brick, Taillade ? demanda encore Napoléon.

— Oui, Sire.

— C’est ?

— Le Zéphyre, capitaine Andrieux.

Cependant Espérat s’était enfermé dans la cabine d’arrière, et d’un mouvement brusque avait fait sauter le fond du baril de poudre.

Ces préparatifs achevés, il vint à la porte de la cabine et cria dans le corridor :

— Je suis prêt !

La voix lointaine de Marchand répondit :

— Je veille et je ferai le signal.

Sur ces mots, Espérat rentra, mais secouant soudain la tête, il courut au hublot qui éclairait l’étroite chambrette et l’ouvrant :

— Il n’était pas besoin de poster quelqu’un là-haut. D’ici je puis voir.

Puis il alluma une chandelle, la plaça à portée de sa main.

— Voilà, dit-il encore… un geste et nous irons nous promener dans les nuages.

Son regard se voila en se fixant sur le ciel :

— Adieu, pauvre sœur, que je laisserai aux mains de ce misérable d’Artin.

Et du ton de la prière, comme s’il s’adressait à un invisible auditeur.

— Comte de Rochegaule, mon père, tu vois que je ne puis agir autrement.

Un sifflement qui résonna dans le couloir le fit tressaillir.

— Marchand me recommande l’attention !

D’un bond, Milhuitcent fut au hublot. À une encablure à peine, une ombre s’étendait sur la mer. À sa forme, il reconnut qu’un navire avait stoppé à peu de distance de l’Inconstant.

Comme il restait là, le cœur palpitant, car il sentait que la destinée de l’Empereur, la sienne, celle de Lucile, se jouaient en ce moment, la voix du capitaine Taillade, enflée par le porte-voix, apporta ces paroles à son oreille.

— Salut au commandant Andrieux, du Zéphyre. Bonne santé ?

— Excellente, riposta un organe plus éloigné. Et vous, Taillade ?

Et le dialogue continua :

— Oh ! moi, santé de roi. Où allez-vous ?

— À Livourne, et vous ?

— À Gênes. Une cargaison de céréales à prendre. L’Inconstant est du voyage pour tenir en respect les pirates barbaresques.

— Les bandits ! Ils ont une audace.

— Exorbitante. Le Zéphyre a-t-il des commissions pour Gênes, je m’en chargerais volontiers ?

— Non, merci bien. Au revoir, Taillade.

— Au revoir, Andrieux.

Espérat se laissa glisser à genoux :

— Merci, mon Dieu. Vous avez refusé le sacrifice.

Mais il tressaillit. De nouveau la voix du commandant du Zéphyre vibrait dans l’air.

— À propos, Taillade, un mot.

— Dites.

— Comment se porte l’Empereur ?

— Aussi bien que possible.

— Tant mieux… Au revoir[2].

Puis l’ombre du Zéphyre, que Milhuitcent apercevait seule jusque-là, se déplaça lentement.

Bientôt le navire lui-même fut visible, et, avec un sentiment de délivrance, Espérat le suivit des yeux tandis qu’il s’éloignait. Le tangage de l’Inconstant lui démontra du reste que, de son côté, le brick impérial avait repris sa route.

Alors, Espérat éteignit la chandelle, referma le baril de mort, et fondit en larmes.

Son courage, qui n’avait pas vacillé à l’instant du danger, disparaissait à présent, en songeant à la sœur chérie, que son patriotisme lui avait un instant fait oublier, à la pauvre Lucile, que sa mort eût faite une seconde fois victime, une seconde fois orpheline.

Et quand il remonta sur le pont, pâle encore de l’effroyable angoisse subie, l’Empereur lut dans son esprit. Il devina la souffrance aiguë du sacrifice, il comprit que jamais plus grande preuve de dévouement ne lui avait été donnée. Aussi, sa main se tendit, paternelle, vers le jeune homme, et il prononça d’un ton ému :

— Merci, Espérat.

Une rougeur ardente monta aux joues de l’héroïque adolescent. Un mot de l’Empereur l’avait payé de toutes ses souffrances.

Dans l’explosion de joie de tous ceux qui se trouvaient là, des soldats dansaient sur le pont, et les bras étendus vers l’horizon lointain derrière lequel se cachaient les côtes de Provence, ils disaient :

— La mer est libre, libre jusqu’à la côte de France. Ceux qui sont là-bas, rassemblés sur la grève, cachés dans les forêts des montagnes, attendant dans les villes, nous verront arriver avec allégresse. L’Empereur sera bientôt au milieu d’eux et nous conduira tous à la victoire.

Les marins n’avaient pas moins d’enthousiasme.

Et le soir, tous considéraient comme une certitude absolue, l’arrivée en France sans nouveaux obstacles. Les soldats saluaient Napoléon chaque fois qu’ils passaient près de lui. Le sentiment qu’il leur inspirait, confinait à la vénération.

De fait, l’événement sembla vouloir donner raison à ces braves gens.

Au soir du 27 février, la croisière française avait cessé d’être en vue. Le 28, on gouverna dans le golfe de Gênes, sans autre rencontre qu’un vaisseau de 74 canons qui ne s’occupa aucunement de la flottille.

Enfin le 1er mars au matin, on découvrit la côte de France ; à midi on signalait Antibes et les îles Sainte-Marguerite ; à trois heures, on mouillait dans le golfe Jouan.

  1. Journal du général Bertrand. — Lettres de Taillade.
  2. Mémoires de Bertrand, de Drouot, de Taillade. Histoire du Consulat et de l’Empire, par Thiers.