Les Comédiens tragiques/Chapitre 13

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Traduction par Philippe Neel.
NRF, Gallimard (p. 181-192).

XIII

Son amour était, cependant, pour Alvan la mission unique et l’unique obsession. Il ne se faisait pas scrupule d’en parler ou de plaider sa cause et son plaidoyer n’avait rien du chant du troubadour, quêtant la sympathie, avec accompagnement soupirant de flûte, pour soulager d’harmonieuses émotions. Il ressemblait plutôt à quelque mendiant effronté exigeant, pour soutenir sa vie, du pain de ceux qui veulent bien se laisser convaincre des droits de l’homme, — et il s’appuyait sur la loi pour lancer, en faveur de la plus naturelle des faims, une volée d’arguments. Orages et aurores radieuses éclataient tour à tour ou s’épanouissaient dans son âme, selon que poste ou télégraphe lui transmettaient de mauvaises nouvelles de Clotilde ou que le succès de ses efforts la rapprochait de lui. Plusieurs fois par jour il était près de l’atteindre et la reperdait ; il la serrait dans ses bras, et ses bras, serrés sur le vide, se desséchaient. Le terrain qu’il gagnait manquait sous ses pieds. Tout lui faisait obstacle, mais il était lancé et sa raison lui disait qu’il tenait bien Clotilde. Il avait senti le pouvoir qu’il exerçait sur elle : du passé, il pouvait justement conclure à l’avenir. Comment douter ? Il menait le combat de la raison. Au doute stérilisant il opposait les Livres et la Loi ; il assiégeait l’Église et l’État, citait les textes qui autorisaient Clotilde à choisir son seigneur et maître, exprimait par son interprétation précise de la loi, son amour passionné. Et malgré tout, il ne pouvait empêcher une froide lucidité de glacer le torrent tumultueux de son sang et de sa claire intelligence : il sentait qu’elle était réellement ce qu’il avait dit, en des moments de tendre badinage : fuyante comme un serpent, tortueuse comme une piste de lièvre, et la crainte lui venait qu’elle finît par lui couler entre les mains, par le trahir, le renier, le tourner en ridicule, après qu’il se serait, par-dessus toutes les barrières, frayé un chemin jusqu’à elle. Au plus fort de son exaltation, à l’heure même où l’idée du succès faisait étinceler ses yeux, il sentait, au tréfond de son cœur, une morsure douloureuse.

Mais si elle était lièvre, il était chasseur, et peu disposé, maintenant, à chercher dans la chasse un simple passe-temps. Elle avait éveillé en lui la passion du Nemrod aussi bien que celle de l’homme ; il entendait la forcer, sans plus de vergogne que les chasseurs d’autrefois qui chassaient pour tuer et pour manger, sans avoir recours à nos modernes prudences pour cerner, prendre au piège et saisir par surprise le gibier en gardant sa robe de toute souillure. Il saurait l’attirer hors de sa maison, l’y arracher de force, la déshonorer même, si elle se montrait rétive, pour qu’elle dépendît entièrement de l’homme qui se baisserait pour la relever. Il était prêt à souscrire aux plans les plus infâmes, tant le harassait de frénétique peine la pensée de la perdre, et tant débordait le torrent de sa passion pour s’emparer d’elle. Et c’est ce sauvage primitif qui, à cette heure même, s’attachait à exposer avec patience et concision des textes de loi ; il parlait un langage de gentleman moderne et cultivé, et c’est, somme toute, en gentleman moderne, selon les règles du monde, qu’il souhaitait épouser la femme qu’il aimait. Il voulait faire appel à tous les moyens. Les yeux flambants devant sa proie, il s’inquiétait peu de ce qu’elle souffrirait en cas de résistance ; par les cheveux ou par la jupe, peu lui importait comment il la traînerait, comment il l’emporterait. La loi, il l’interprétait pour les puissances terrestres ; il avait d’autres procédés pour se concilier les puissances infernales ; quant aux puissances d’en haut, il leur adressait de temps en temps, après coup et comme par raison, certains grondements fougueux qui lui avaient échappé. Ainsi ne négligeait-il rien de ce qui pouvait lui assurer l’appui de ce monde, de l’enfer ou du ciel.

Il en est ainsi quand Vénus mord un véritable mâle, un mâle vigoureux et mûr. C’est à une bête magnifique qu’elle instille son poison et non à une Phèdre gémissante. Fait rare d’ailleurs, car si toute femme rêve de l’amour d’un géant enragé, la sage mère des amours, dans son désir de protéger la passion même, soustrait les curieuses à l’haleine de feu du dragon. Ne fuient-elles pas à grands cris, dès que paraît le monstre ? Elles ont à peine le courage de lire ce qui a trait à lui. Les hommes, de même, accoutumés à de moindres doses d’amour, à des doses qui modèrent, atténuent, contrarient la maladie, au lieu de l’exalter, abhorrent la véhémente victime de la déesse et entendent n’avoir rien de commun avec elle.

Alvan avait déjà sujet de triompher. L’extraordinaire ardeur de son plaidoyer et la lucidité de son exposé lui valaient un premier succès : il ramenait de son expédition un émissaire chargé par le chef hiérarchique du général de Rüdiger de s’assurer que la jeune fille, si passionnément poursuivie par le premier génie politique et le plus grand orateur de son temps, ne cédait pas à la tyrannie paternelle, mais restait libre de son choix. Rares ceux qui se seraient hasardés à pareille entreprise, plus rares encore ceux qui auraient réussi. Alvan n’était pas un vantard : il savait gagner l’oreille des hommes graves aussi bien que celle de la foule ou des femmes. Il avait donc sa promesse d’entrevue avec Clotilde, et devant un tel résultat, les télégrammes de Tresten, les messages affligeants arrivés pendant son absence étaient autant de coups à demi-cicatrisés déjà. Coups cruels, cependant, blessures que faisait saigner la vue des présents et des lettres étalés sur la table. Quant aux deux mots griffonnés à l’intérieur du paquet, il s’étonnait de l’ironie imbécile qui avait poussé Clotilde à souligner un tel geste de ce nom de l’Enfant, de cette tendre épithète qu’il lui appliquait. C’était, par un rappel inutile, aggraver l’horreur du coup qu’elle lui portait : c’était une vaine méchanceté, une de ces impertinences dont il la savait capable ; une preuve de plus que, loin de lui, elle était toute faiblesse et toute légèreté, mais à la veille de l’entrevue tant souhaitée, en vue du but atteint à force de peine, il n’avait plus qu’à se frapper la poitrine et à faire montre d’une mâle confiance.

— Qu’elle soit seulement à moi ! disait-il.

Au surplus, et comme pour le réconforter, l’amie anglaise de Clotilde venait de lui envoyer la lettre où la jeune fille, avec une voix tremblante de tendresse, s’étendait sur son amour. Lettre de bien peu antérieure au parjure : d’un jour, de dix-huit heures ! Quelle satire lamentable des événements que le rapprochement de ces deux dates ! Mais la brièveté même de l’intervalle qui séparait ce roucoulement amoureux et ce reniement dénonçait une intervention tyrannique. On la percevait avec évidence. Oui, sûrement, on avait contraint par la force, par la terreur, la pauvre poltronne à le renier. Qu’avait-elle fait pourtant de sa ruse de lièvre, — puisque lièvre elle était, — comme le chasseur se plaisait à se la représenter ?

Avant d’aller retrouver son mentor, Alvan fit demander une audience au général de Rüdiger qui se garda de la refuser à un homme aussi bien armé pour faire valoir ses droits. Tresten fit une partie du chemin avec son ami, avant de le quitter pour aller voir la baronne.

Lucie, baronne de Crefeldt, était de ces personnes qui, après un bref essai du rôle de femme, se sont faites hommes, mais dont les hommes, stupéfaits et scandalisés par cette dure mâchoire carrée émergée des tendres promesses d’un corsage fleuri, se refusent à imaginer qu’elles aient, en leur printemps, connu la douceur et le charme féminins. Une mistress Flanders en culotte et chapeau d’homme, tirant sur un brûle-gueule, invoquant à cœur-joie d’obscènes divinités et entassant à la pelle des incongruités fort peu féminines, élève un mur opaque entre son présent et son passé virginal. Il fut pourtant un jour, à l’aurore de son âge, où dénuée de moustaches, vierge au teint clair et favori des jeunes pudeurs, elle défiait les ans qui allaient abîmer sa poitrine et durcir son visage. Rude artiste que le Temps : à son contact sans douceur, peut-être la victime se révolta-t-elle et ébaucha-t-elle son premier geste viril. De haute naissance et d’éducation parfaite, indignement traitée par son mari, la baronne Lucie avait une tête d’homme. Elle savait inspirer des amitiés viriles et les conserver. Portée au radicalisme, elle professait hautement des opinions avancées et correspondait avec les chefs révolutionnaires ; elle était la conseillère écoutée et l’esclave soumise de l’homme à qui elle prédisait une carrière à la hauteur de son génie. Concernant leurs relations primitives, la rumeur publique avait soufflé la chandelle et laissé fumer la mèche. Les Philistins usaient pour se venger de la vieille aristocrate radicale et du démagogue Juif, de l’arme que la médisance prête à la vertu. Ils sont vertueux ou ils ne sont pas, et force leur est de prouver qu’ils le sont, chaque fois qu’ils le peuvent. Or, est-il meilleure façon de le prouver que de salir publiquement l’amitié d’un homme et d’une femme ? Que leur méchanceté soit gratuite, peu leur chaut : ce qu’ils redoutent par-dessus tout, c’est de faire figure d’imbéciles, en se laissant prendre aux apparences.

La baronne état au courant des derniers événements ; elle n’avait rien à se reprocher comme elle l’affirmait, et pouvait cependant à peine ouvrir la bouche sans se disculper.

— C’est sur moi que tout va retomber, affirmait-elle à Tresten, d’un ton pénétré. Il aura son entrevue avec cette fille ; il la subjuguera et s’empêtrera dans les chaînes dont il prétend la charger. Elle ne laissera pas échapper l’occasion. Elle me déteste, et c’est moi qui ferai le prix de leur réconciliation. Elle sera trop heureuse de me vilipender, et je serai condamnée par un de ces conseils de guerre qui précipitent les formalités du jugement pour signer l’arrêt de mort, seul acte de justice à leurs yeux. Vous verrez. Elle ne me pardonne pas de n’avoir pas feint de partager son prétendu enthousiasme. Elle lui persuadera que j’ai intrigué contre elle. Grand ou petit, l’homme est un jouet entre les mains de sa maîtresse et place sa tête sous le talon de la femme. Que n’ai-je pas fait pour l’aider ? À sa requête, j’ai été trouver l’archevêque ; j’ai imploré l’appui d’un des princes de l’Église. Oui, je me suis agenouillée devant un homme d’Église, humiliation ridicule, farce dont je savais à l’avance l’inutilité. Je cédais à son désir. L’histoire peut faire rire : je lui ai obéi. Je ne voulais pas que ma conscience me reprochât un jour d’avoir négligé aucune démarche, quelque étrange qu’elle pût être, en faveur d’Alvan. Vous m’êtes témoin, Tresten, que devant la moindre jouvencelle de vulgaire loyauté, j’aurais avec joie plié armes et bagages. Les qualités d’esprit ! À quoi bon en parler ? C’est le mariage qui l’attirait. Une fille simplement honnête, il eût pu ne pas s’en mal accommoder, au contraire. Elle lui aurait rogné les griffes. Mais celle-là, qui est-ce ? Celle précisément que son goût devait lui faire élire : une fille de Philistins, naturellement, et entre toutes faite pour le confondre après le mariage comme elle s’est jouée de lui avant. Il n’a jamais compris les femmes : il n’entend rien à leur caractère. Est-ce qu’une fille de cette espèce saurait seulement garder un secret ? C’est une Cressida, traître à tous les partis. Pas la moindre idée de la cause à laquelle il s’est consacré ; pas le moindre sentiment en harmonie avec elle. Plus vile que toutes les belles d’amour berlinoises à la veille d’Iéna. Ferme comme une danseuse viennoise, retour de Mariazell ! Voilà la fille, telle que le monde entier la voit. Mais il a le cœur pris ; il la veut. Moi, mon rôle sera d’essuyer les impertinences de la donzelle ou de donner ma démission et de renoncer à servir la cause, au moins en collaboration avec Alvan. Et comment faire autrement ? Il est l’âme de notre parti, et moi, sans lui, je ne suis bonne à rien.

Tresten fit un geste de protestation.

— Vous exagérez, fit-il, avec ce sourire encourageant qui engage un ami à chasser des pensées moroses. Entre vous deux, si l’on peut vous concevoir séparés, c’est lui dont nous nous passerions le plus facilement. Elle lui glissera entre les doigts ; c’est une anguille que cette fille-là. Et encore, les anguilles j’en ai vues s’enrouler sur la dent de la fourche qui les transperce, mais elle, c’est une cabotine, essentiellement glissante, sans la force d’une étreinte sincère ou même d’une franche contraction de muscles. Traître à tous les partis, et de tous les partis, comme vous dites. Elle ne valait pas la peine d’être conquise. J’ai consenti à tenter la chance, pour calmer Alvan. En matière d’amitié, son dévouement ne connaît pas de bornes, et force nous est de nous conformer à son exemple. Ah ! quel absurde amour !

— Amour de Titan ! gémit la baronne. Cette femme !… Pour la conquérir, il ne regardera ni aux moyens ni au prix. J’admire, malgré moi, cette barbarie primitive d’une passion de surhomme ! Elle méprise les taches et les accidents qui tueraient la passion chez de moindres hommes. Cela fait mal, cela sonne mal, si vous voulez, mais cela a de la grandeur. Voyez cette supériorité de l’homme, pour qui ne compte aucune dégradation de la femme qu’il aime, si elle lui en assure la conquête, à lui, ce grand lui qui couvre tout. La femme, il la réduira en cendres, et s’en appropriera la flamme, le pur esprit ! Si tous les hommes ressemblaient à Alvan, ils auraient moins à pardonner. Pour comprendre un Alvan, j’ai toujours dit qu’il fallait se jucher sur des cimes alpestres. C’est un Mont Blanc au-dessus de ses contemporains. Ne lui demandez pas trop d’égards pour sa Clotilde. Elle a déchaîné l’orage autour de lui, et plus haute est la montagne, plus elle est sauvage, monstrueuse, cruelle. D’accord ; mais c’est cette fille qui a soufflé la tourmente, qui est responsable de sa folie. C’est sa nature de serpent qui le rend fou ; il a son poison dans le sang. Si elle était venue me trouver, je l’aurais aidée à le guérir ; si vous aviez réussi à la convaincre, j’aurais protégé leur union ; si c’était une créature autre que l’être fuyant qu’elle est, je pourrais souhaiter qu’il la conquière. Une paysanne, une fille d’ouvrier ou de commerçant, une chanteuse, une actrice, une artiste, à toutes ces femmes-là j’aurais tendu la main, en toute bonne foi et en toute gratitude. Dans le cas présent, j’ai complu à ses désirs, sans vaines remontrances, — je le connais trop bien, — et avec tout ce que je puis apporter de cordialité à une détestable mission. Elle le fera tomber, Tresten, tomber !

— Ils ne sont pas encore unis, objecta le colonel,

— Elle le tient par son plus mauvais côté. Sa correspondance avec moi, la lettre de prétentieuse péronnelle qu’elle m’a écrite pour excuser son insolence, la montre sous son vrai jour. Elle le pousse au pouvoir pour figurer à côté de lui sur la scène, mais elle ne l’incitera pas au travail pour consolider sa puissance. Elle pervertira ce qu’il y a de beau en lui par son empire sur son côté matériel, sur sa vanité, sur ses appétits voluptueux. Elle est de ces jeunesses qui, enhardies par une impunité relative, après un début timide, se font intrépides dans la dissipation, puis, quand le plaisir commence à leur paraître fade, s’abandonnent à une ambition effrénée. Elle le poussera au précipice ; elle le ruinera avant que les temps soient révolus. C’est un titan, ce n’est pas un dieu, bien qu’il semble divin à côté des autres hommes. Entre toutes mains, hélas, il se révélerait sous un jour trop sensuel. Mais cette fille-là éteindra en lui toute flamme de noblesse.

— Elle n’y montre guère d’inclination, fit observer le colonel.

— Devant vous. Mais quand ils se reverront| Je sais ce que peut la voix d’Alvan.

Le colonel émit des doutes sur la probabilité de cette rencontre.

— Elle aura lieu, un jour ou l’autre, fit la baronne, d’un ton rêveur. Il faudra bien qu’elle le revoie ; et alors, saura-t-elle lui résister ? Je changerais d’avis sur son compte, dans ce cas.

— Elle esquivera l’entrevue, opina Tresten, et à supposer même qu’elle l’accepte, je doute qu’il en sorte grand’chose. Il faudrait qu’ils se rencontrent en plein champ et qu’Alvan ait une grande heure pour déployer ses grâces et enlever la demoiselle. Elle est impassible comme un cadran de pendule, et laisse tomber ses oui et ses non au sujet de notre ami, sans plus d’émotion que des tic tac de balancier. J’ai interpellé bien des sentinelles avancées qui n’étaient pas plus fortes sur les monosyllabes que cette jeune personne. Elle a une raideur militaire et répond en vous regardant dans les yeux ; cela ne la gêne pas le moins du monde de se laisser voir « telle qu’elle est », comme vous dites. Elle me toisait de la tête aux pieds, comme pour me mettre au défi de la mépriser. Alvan s’est laissé prendre à la couleur de ses cheveux : c’est une statue de glace, une statue sans passion. Elle lui joue la comédie, quand ils sont ensemble, et il est dupe de ses grimaces. Je me demande si elle a du sang dans les veines ? En tout cas, st elle en a, c’est un sang sans chaleur !

— Et il a obtenu du comte Hollinger un représentant pour soutenir ses droits ! s’écria la baronne. Hollinger n’est pourtant pas un sentimental, je vous en réponds, et ne se serait pas risqué à une démarche apparemment hostile aux Rüdiger, si Alvan ne l’avait houspillé de belle façon. Ce Dr Störchel, quelle espèce d’homme est-ce ?

Cet émissaire du comte Hollinger, si curieusement choisi comme arbitre légal dans une affaire de famille, était, à en croire Tresten, un doux légiste, sans idées ou sans intérêt en dehors de la loi, un bonhomme à lunettes, timide, cérémonieux, étranger aux passions. Le colonel amusa la baronne en lui contant l’entretien placide de Störchel et d’Alvan sur des articles du Code, et la terreur éberluée du pauvre avocat à l’une des plus bénignes explosions du géant. Tresten mimait la scène et la rendait si vivante que la baronne finit par serrer les lèvres pour mieux rire intérieurement et mieux savourer le comique de la situation.