L’Abîme (Rollinat)/Les Délateurs
LES DÉLATEURS
Pauvres hommes, soyez donc vrais !
Vos terriers du mal et du pire
Se moquent de tous les furets,
Car votre âme a plus de retraits
Que la caverne d’un vampire.
La conscience qui conspire
A même pris vos intérêts ;
Vous trahir par des mots distraits ?
Vous avez sur vous trop d’empire.
De vos limons les moins secrets
Pas une vapeur ne transpire.
Donc votre fausseté respire
Et s’endort devant son marais.
Mais ? Et ces deux fous indiscrets,
Le Cauchemar et le Délire ?
Vous oubliez qu’on peut vous lire
Dans leurs terribles à peu près.
Pauvres hommes, soyez donc vrais !