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Les Enfantines du bon pays de France/Dieu et Patrie

La bibliothèque libre.
Les Enfantines du bon pays de FranceSandoz et Fischbacher (p. 318-326).


Dieu et Patrie.


DIEU.


« Comment Dieu, disait Paul, peut-il être partout,
Puisqu’on ne le voit pas du tout ?
— Moi, je sais bien comment, dit Petit-Jean, c’est comme
Un verre d’eau sucrée où le sucre est fondu. »
Ce n’était pas trop mal pour un petit bonhomme,
Plus d’un sage peut-être eût moins bien répondu.

Ratisbonne.


Dieu n’a ni bras, ni pieds, ni jambes, ni visage.
— Il a bien une bouche au moins ?
— Il a bien une bouche au moins ?— Pas davantage !
— Comment est sa couleur ?
— Comment est sa couleur ?— Il n’est ni blanc ni noir ;
Il n’a rien que l’on puisse ou mesurer ou voir.

Ratisbonne.


DIEU.


Enfants, le Dieu que votre mère
Vous dit de prier tous les jours,
A créé le ciel et la terre,
Les bois, les oiseaux, la lumière,
Les fleurs qui renaissent toujours.


MA MÈRE.


Depuis le jour de ma naissance
Qui donc a soin de mon enfance ?
C’est celle à qui durant le jour je pense.
Oh ! ma mère, sois mes amours
Toujours !

Qui, lorsque je souffre, s’éveille,
A mes plaintes prêtant l’oreille ?
Près de moi qui passe les jours et veille ?
Toi, ma mère, sois mes amours
Toujours !


A UN ORPHELIN.


Le ciel est noir, la terre est dure,
Le vent dans les arbres mugit,
Que deviendras-tu dans la nuit,
Sous la neige et sous la froidure ?

L. Ratisbonne.


L’ORPHELIN.


Où sont, mon Dieu, ceux qui devraient sur terre
Guider mes pas ?
Tous les enfants ont un père, une mère ;
Je n’en ai pas !…
Mais une voix murmure à mon oreille :
Lève les yeux ;
Pour l’orphelin un père est là qui veille
Du haut des cieux.

Mme A. Tastu.


L’ANGE GARDIEN.
Prière de l’Enfant.


Veillez sur moi quand je m’éveille,
Bon ange, puisque Dieu l’a dit ;
Et chaque nuit, quand je sommeille,
Penchez-vous sur mon petit lit.
Ayez pitié de ma faiblesse,
A mes côtés marchez sans cesse,
Parlez-moi le long du chemin ;
Et, pendant que je vous écoute,
De peur que je ne tombe en route,
Bon ange, donnez-moi la main.


PRIÈRE D’UNE MÈRE.


Mon fils, un jour sur cette terre,
Loin de ta mère
Tu marcheras.
Ah ! plus puissant que ma faiblesse,
Que Dieu sans cesse
Guide tes pas.

Souvenirs d’une sœur. Poésies d’Henriette Holland,
(Sandoz et Fischbacher, éditeurs. 1877.)


PRIÈRE DES ENFANTS.


Dieu ! le petit enfant,
Sur ta gloire infinie,
En sait autant
Que le savant,
Que le plus grand génie.

Le plus petit oiseau
S’évertue à te plaire ;
L’humble roseau,
La terre et l’eau
Te chantent leur prière.

Répands à pleines mains
Tes dons sur la nature.
Les fruits, les grains,
Les doux raisins,
Que tous aient leur pâture !


Fais que les ennemis,
Oubliant leurs querelles,
Vivent unis
Et soient épris
Des beautés éternelles !

Dieu de bonté, répands
Des trésors de tendresse
Sur nos parents ;
Que leurs enfants
Honorent leur vieillesse !

Pierre Dupont.


PRIÈRE DES ENFANTS A L’ÉCOLE.


Exaucez-nous, Seigneur ! exaucez-nous, Seigneur !
Daignez nous rendre ce jour prospère.
Veillez sur nous toujours, ô notre Père !
Nous vous offrons nos vœux et notre cœur.


LA FRANCE EST BELLE.


La France est belle,
Ses destins sont bénis :
Vivons pour elle !
Vivons unis !

Passez les monts, passez les mers,
Visitez cent climats divers,
Loin d’elle, au bout de l’univers,
Vous chanterez fidèle :
La France, etc.

Vaisseaux, courez à tous les bords,
De nos deux mers quittez les ports,
Donnez sa part de nos trésors
Au monde qui l’appelle !
La France, etc.


Faut-il défendre nos sillons,
Soudain cent jeunes bataillons
S’élancent, brûlants tourbillons,
Où la foudre étincelle.
La France, etc.

O myrtes verts, doux orangers,
Coteaux chéris des étrangers,
Vallons, jardins, forêts, vergers,
Moisson toujours nouvelle !

La France est belle,
Ses destins sont bénis :
Vivons pour elle !
Vivons unis !

Porchat.


ROMANCE DU PRÉ-AUX-CLERCS.


Souvenirs du jeune âge
Sont gravés dans mon coeur,
Et je pense au village
Pour rêver au bonheur.

Ah ! ma voix vous supplie
D’écouter mon désir :
Rendez-moi ma patrie
Ou laissez-moi mourir !
(bis)

De nos bois le silence,
Les bords d’un clair ruisseau,
La paix et l’innocence
Des enfants du hameau.

Ah ! voilà mon envie,
Voilà mon seul désir :
Rendez-moi ma patrie
Ou laissez-moi mourir !
(bis)

Planard.