Les Fastes (Merrill)/Villanelle 2

La bibliothèque libre.
Les FastesChez Léon Vanier (p. 54-55).
◄  Cavalcade
Fantômes  ►

VILLANELLE

à Clarence Mc Ilvaine.

Sur le seuil de basalte et d’or du mausolée,
Les tourtereaux, perlant leurs doux roucoulements,
Pleurent, aurore et soir, leur maîtresse en allée.

Les lys, l’iris d’azur et la rose azalée
Emmêlent leurs parfums en légers tournoiements
Sur le seuil de basalte et d’or du mausolée.

Le vent murmure en mal d’amour par la vallée
Où les femmes en deuil, au son des instruments,
Pleurent, aurore et soir, leur maîtresse en allée.


Un page au bleu camail, de sa voix désolée,
Chante à l’âme des morts des ballades d’amants
Sur le seuil de basalte et d’or du mausolée.

Et c’est partout, par la contrée inconsolée,
Des glas en les beffrois dont les sonneurs déments
Pleurent, aurore et soir, leur maîtresse en allée.

Car le Roi roux bataille en la rouge mêlée,
Et ne reviendra plus, prosternant ses tourments
Sur le seuil de basalte et d’or du mausolée,
Pleurer, aurore et soir, sa maîtresse en allée.