Les Fous littéraires/C

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C.


CAHAGNET (Louis-Alphonse).

Cet écrivain spirite est auteur, depuis son : « Magnétisme. Arcanes de la vie future dévoilée ». Paris, 1848. in 12, d’une douzaine d’ouvrages dont on trouvera les titres dans le « Catalogue général… » de O. Lorenz.

Voyez » la France mystique » de Erdau, t. I, p. 42 et suiv.


CAMBRIEL (L.-P.-François)

Il est auteur de : « Cours de philosophie hermétique et d’alchimie, en dix-sept leçons ; suivi des applications de quelques articles des cinq premiers chapitres de la Genèse par Moïse, et de trois additions prouvant trois vies de l’homme animal parfait ». Paris, 1834. in 12 de 216 pp.

* Voici le portrait de Dieu tel qu’il se révéla à Cambriel : « Dieu est d’une taille ou corpulence comme pourrait être l’homme le plus parfait, ayant six pieds six pouces de taille, proportionné dans toutes les parties qui le composent, mais toujours en plus de perfections que l’homme le plus parfait que je lui compare.

« Il est majestueux ; sa peau est de la couleur de la flamme d’une bougie ; ses pieds, ses genoux, ses cuisses, ses mollets sont si parfaits, que quoique j’en dise, je serai toujours au-dessous pour en pouvoir représenter la perfection.

« Les ongles de ses pieds sont d’une beauté incomparable, le plus bel ivoire ne peut leur être comparé,… » ; voyez la suite dans « les Excentriques » (1852) de Champfleury, pp. 98-109, qui a fait des recherches sur Cambriel, ancien fabricant de draps de Limoux, devenu alchimiste, etc.


CAZOTTE (Jacques).

Ce n’est pas comme écrivain que Cazotte peut être rangé parmi les illuminés, car il est certain qu’il ne l’était pas encore, lorsqu’il composa son «  Diable amoureux », et que la fameuse prédiction racontée par la Harpe, a été composée par ce dernier. La « Correspondance mystique de J. Cazotte avec Laporte et Pouteau… » Paris, an VI (1798). in 18 de VIII-182 pp., avec le portr. de Cazotte au moment de sa mort, n’étant que le compte-rendu de son procès, devant le tribunal révolutionnaire, avec les lettres lues au fur et à mesure de l’interrogatoire, ne peut être considérée comme son œuvre. C’est donc à d’autres qu’il faut s’adresser. Nous prendrons quelques renseignements dans le « Saint-Martin » de Matter. «…Un élève de Martinez de Pasqualis attiré chez Cazotte par son   « Diable amoureux », le croyant très-versé dans la science des démons, l’entretint de la pneumatologie de son maître et lui inspira le désir de l’étudier. Cazotte en profita d’une manière admirable, car il s’éprit d’amour pour le spiritualisme des textes chrétiens, pour les Évangiles et surtout pour la morale qu’ils enseignent… À soixante-dix ans, Cazotte, sur quelques textes que lui traduisait un moine, écrivait ses « Contes arabes ; il y faisait entrer ses idées de spiritualité de manière à leur donner tous les genres d’attraits » ; mais il est mieux de renvoyer à l’ouvrage de Matter, p. 56 et suivantes.

Outre l’ouvrage de Matter cité, voyez encore : « la Famille Cazotte » par Anna-Marie (Mad. la comtesse d’Hautefeuille). Paris, 1847. in 8 de 330 pp. ; les « Illuminés » par Gérard de Nerval, pp. 244-98 ; les « Personnages énigmatiques » par Fr. Bulau, t. I, pp. 411-22 de l’édition originale en allemand ; et t. I, pp. 406-16, de la traduction française ; la « Biographie universelles et la « Nouv. Biographie générale ».


* CHAIS ou CHAIX DE SOURCESOL (Guill.).

Ce rêveur, prêtre insermenté, et ensuite marié, a un article dans l’« Histoire des sectes religieuses » de Grégoire, t. II, p. 200 et suiv.


* CHASTANIER (Bénedict).

Le Catalogue Ouvaroff, où Philomneste a pris ses renseignements, dit encore que ce réfugié protestant est auteur du : « Tableau analytique et raisonné de la doctrine céleste de l’Église de la nouvelle Jérusalem, prédite par le Seigneur,… ou Précis des Œuvres théologiques d’Emmanuel Swedenborg ». Londres (La Haye, Gosse), 1786. in 8, faussement attribué à Swedenborg lui-même par Quérard.

Chastanier était en rapport avec Swedenborg, dans les dernières années de la vie du théosophe ; voyez les derniers chapitres du « Swedenborg » de Matter.


* CHENEAU (Constant).

Le titre de l’ouvrage analysé dans la « Revue de bibliographie analytique par Miller et Aubenas : », III-e année (1842), pp. 493-96, est : 3-e et dernière Alliance de Dieu avec sa créature, recelée à son serviteur Cheneau ou Chaînon, négociant à Mennetout-sur-Cher, pour être manifestée aux hommes…, Paris 1842. gr. in. 8 de 303 pp. avec titre gravé. — Pour ce nouveau révélateur, Cheneau et Chaînon sont synonymes, et c’est par la volonté de Dieu qu’il a été élu pour être le Chaînon entre la terre et le ciel.

Cheneau est aussi auteur d’une : Instruction pour faire des enfants sains d’esprit et de corps et aussi parfaits qu’on peut l’être. Le grand moyen préconisé par lui, est la prière ; il cite pour exemple, la mère Cheneau, et pour résultat concluant, lui Constant Cheneau ou Chaînon.

Erdan a consacré une dizaine de pages à Cheneau, dans sa « France mystique », I, 183 — 93.


COËSSIN (F.-G.) (1782 † 1842).

Ce mystique excentrique est auteur de : « Les neuf Livres, suivis de la Théorie de l’envahissement, et d’un Aperçu général de la théorie des formes sociales ». Paris, 1809. in 8. Théodore Fix a analysé cet ouvrage dans une étude étendue sur Coëssin, du Journal des Économistes » t. VIII (avril 1844), p. 55 et suiv. « Études sur le passée le présent et l’avenir de l’Humanité » , 2 vol. de 350 à 360 pp. chacun ; ouvrage publié vers 1838, mais imprimé successivement, est-il dit, et non publié, de 1809 jusqu’en 1834. C’est un assemblage assez disparate d’ouvrages divers, y compris Les neuf Livres.

Voyez sur Coëssin, la « Biographie… des contemporains » de Rabbe et Boisjolin, t. I, 1027-29 ; « France, Dictionnaire encyclopédique » par Ph. Le Bas. t. V, 259-60, article reproduit dans la « Nouv. Biographie générale ; le « Dictionnaire de l’économie politique » ; « Les Familles spirituelles de Coëssin » dans « la France mystique » de Erdan, t. I, 144-56.


COMTE (Auguste).

Erdan a consacré presque tout un livre, le VI-e, pp. 248 à 330, de sa « France mystique », au fondateur de la doctrine du Positivisme ; il l’étudie non comme savant, mais comme aspirant à être le créateur d’une religion athée. Les idées d’A. Comte sur ce sujet, sont exposées dans ses derniers ouvrages, et principalement dans son « Calendrier positiviste, et dans son Catéchisme positiviste. »


CORDIER DE LAUNAY (Louis-Guill.-René) (… † 1826).

Il est auteur de : « Théorie circonsphérique des deux genres de beau avec application à toutes les mythologies et aux cinq beaux-arts ». Berlin, 1806. in 4 de VIII-282 pp. et 1 carte ; ou Paris, 1812. in 8 — De la p. 60 à la 176-e, on trouve une analyse ou commentaire, enfin ce qu’on voudra, sur « l’Apocalypse », terminé par une comparaison entre ce livre et la « Volus-pa » ; on y apprend que l’Apocalypse dont il admet le caractère divin et prophétique, est entièrement accompli ; c’est le plus intelligent de tous les poèmes épiques. Pour Cordier, l’Apocalypse est un saint paravent composite, dit H. Grégoire.

L’Avertissement commence ainsi : « Nous avons aujourd’hui des milliers de bons livres, des millions de mauvais livres, des milliards de livres. En conscience, je ne connais plus d’auteurs excusables, que ceux qui par un livre diminuent la masse des bibliothèques… » — et voici les dernières lignes du livre : «…Quoi qu’on en dise ou qu’on en juge, voilà des œufs de ma pensée. Comme l’autruche, je les dépose dans le sable, et je les abandonne à la fortune ».

Voyez la note du no 57 du « Catalogue de J. Goddé » — Cordier de Launay a un article dans la nouv. édition de la « Biographie universelle ».