Les Fous littéraires/V
V.
VALLÉES (Marie des), ou de Coutances.
Cette mystique illuminée, fille d’un paysan d’un village entre Caen et Bayeux, morte en 1656 (Grégoire dit en 1655), n’a pas écrit ses rêveries, mais d’autres se sont chargés de le faire pour elle, principalement le père Jean Eudes, frère de l’historien Eudes de Mezeray, fondateur de la congrégation des Eudistes ; il est auteur de Recueil des apparitions et visions de la sœur Marie des Vallées, et surtout d’une Histoire de la vie de Marie des Vallées, 3 vol. in 4, restée manuscrite, dont il y a des copies en assez grand nombre, et dont un extrait seulement a été publié, dit Grégoire.
Marie des Vallées s’engagea à souffrir tous les supplices de l’enfer pour en garantir les pécheurs. Dieu la prit comme une balle, et la jeta, de toute sa raideur, dans le plus profond de l’enfer… Elle a servi de médiatrice pour les hommes et elle a guéri Jesus-Christ du courroux qui le travaillait contre le péché… Un jour elle se vit elle-même dans le Saint-Sacrement. En 1646, Jesus-Christ lui ordonna d’aller au ciel, saluer tous les Saints ; elle s’y rendit, et voyant les Saints qui ne faisaient rien, elle les prit pour des fainéans, et voulait les chasser pour aller travailler au salut des âmes… Dieu la destinait à la conversion du monde entier associée à douze frères, qui seraient douze apôtres… En voilà assez sur ces rêveries ; voyez l’ « Histoire des sectes relig. » de Grégoire, t. II, 282 et suiv.
La « Bibliothèque histor. de la France » du P. Lelong, IV, nos 48195 à 48202, cite plusieurs ouvrages, presque tous manuscrits, sur cette rêveuse.