Les Frères Zemganno/85

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G. Charpentier, éditeur (p. 371).

LXXXV

Il y avait des moments où un peu du cœur de Nello semblait s’en aller au fond de sa tristesse, et où il paraissait à Gianni ne plus trouver chez son frère l’affection des jours passés, des jours valides. Cette amitié, cette amitié qui était le gros lot de son bonheur sur la terre, cette amitié n’était plus en tout la même. « Non, je ne me sens plus aimé par lui comme il aimait, » — se répétait Gianni ; et malgré tout ce qu’il pouvait se dire, la conscience de ce que lui volait de tendrement aimant, l’état moral du cher estropié, le jetait dans une espèce de souffrance colère qui avait besoin d’agitation et de mouvement.