Les Gaietés/Le grand Marcheur

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Les GaietésAux dépens de la Compagnie (p. 5-6).


LE GRAND MARCHEUR.

Air : Mirliton, mirlitaine.


Je suis un marcheur agile ;
J’ai le pied bon, le corps sain.
À la campagne, à la ville,
Jour et nuit je vais grand train.
Leste et gai, j’enfile, j’enfile, j’enfile,
J’enfile droit mon chemin.

Lorsqu’une fille nubile
Devant moi trotte à dessein,
La poursuivre m’est facile…
Je cours, l’attrape, et soudain,
Leste et gai, j’enfile, etc.


Dans un sentier difficile,
J’avance la canne en main ;
Une pucelle indocile
Voudrait m’écarter en vain ;
Leste et gai, j’enfile, etc.

Qu’un buveur, amant débile,
Marche d’un pas incertain,
Moi, pour plaire à ma Lucile,
Quoique souvent pris de vin,
Leste et gai, j’enfile, etc.

Mon médecin, homme habile,
M’ordonne l’air du matin ;
Que vingt tendrons à la file
Se trouvent dans mon jardin,
Leste et gai, j’enfile, j’enfile, j’enfile,
J’enfile droit mon chemin.