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Les Guérêts en fleurs/51

La bibliothèque libre.
Éditions Édouard Garand (p. 159).

LE MEUNIER DE CHEZ NOUS


À M. Osias Mcloche.


Sur l’eau se regardant comme dans un miroir,
Je sais un vieux moulin dont le toit se colore
Au prisme que la lune, en riant, fait éclore
Sous les atomes blancs des farines, le soir.

C’est pourquoi, dans la nuit, on l’entend rire encore ;
Car le meunier, Firmin, activant son blutoir
Dont l’orifice semble un immense entonnoir,
S’adonne à son travail souvent jusqu’à l’aurore.

Il est de souche antique et forte, ce gaillard.
Garde-chasse, meunier et marchand débrouillard,
De ses aïeux, il a conservé les coutumes.

À preuve, ces jumeaux dont il ne peut nier
La ressemblance sienne : « Ouvrage en deux volumes,
Dit-il, clignant de l’œil, et non pas le dernier… ! »