Les Guérêts en fleurs/59

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Éditions Édouard Garand (p. 167).

RETOUR À LA FERME


Le jour baisse. À travers un abatis cendreux,
Les vaches aux pis lourds, au pas lent et pénible,
Reviennent vers la ferme accueillante et paisible ;
Les toits semblent au loin quelque oasis ombreux.

Une enfant, agitant un long saule flexible,
Frappe à coups redoublés le dos maigre et terreux
D’une tauraille qui, par les sentiers pierreux,
Tente d’escalader un pic inaccessible.

Par lambeaux, l’horizon vague du nord lointain,
S’abîme et disparaît sous un voile de brume,
Assombrissant des monts le panache hautain.

Et pendant qu’en l’azur une étoile s’allume
Éveillant au sous-bois la gente des hiboux,
Il semble que les blés se mettent à genoux.