Les Hirondelles (Esquiros)/Préface.
Un mot sur le titre de l’ouvrage ! À quoi reviennent maintenant les hirondelles ? l’auteur n’en sait rien ; mais en regardant les arbres dépouillés, les toits blanchis par le givre, les vitres diaprées, vivrées, papelonnées et fleuries par la gelée de mille bouquets fantastiques, il a souvent désiré le retour des hirondelles, ces charmantes messagères du printemps. Qu’est-ce que ces poésies qu’il laisse envoler dans le public ? des vers qui visitent le poète au printemps de la vie, des inspirations fugitives qui ont peur de l’hiver et de la froide critique, des harmonies qui viennent de naître, et qui hasardent quelques volées autour du nid paternel ; voilà tout. En regardant ces innocens volatiles qui se croisent sur la surface des lacs, et trempent leur aile dans l’eau dormante des marais, il lui est souvent venu dans l’esprit de désirer à ses vers un ciel bleu, une verdure de printemps, et un nid au milieu de l’orage. Puis il lui a semblé qu’il y avait sympathie entre les goûts du poète et ceux de l’hirondelle : tous deux aiment les vieux donjons, les tours mousseuses, les longs voyages, les ruines sous un ciel étranger et merveilleux. Qu’est-ce que la vie de l’oiseau ? un peu d’azur, une goutte d’eau, un rayon de soleil, un nid sous une feuille, un vol continu dans le ciel et toujours passager sur la terre. — C’est aussi la vie du poète.
Nous détacherons de ce recueil une pièce, qui achèvera d’exprimer notre pensée.
Le peuple des oiseaux comme celui des hommes
A des penchans divers ;
Les uns quittent aussi les pays où nous sommes
En fuyant les hivers ;
D’autres dans les sillons d’une mer orageuse
Aiment à se croiser ;
Et le nocher, pliant sa toile voyageuse,
Voit leur ombre passer.
Quand la faux a tondu la blonde chevelure
De nos champs moissonnés,
Plusieurs glanent l’épi qui doit, sous la ramure,
Nourrir leurs nouveaux nés.
L’un cherche le grand jour, l’autre fuit la lumière
Et veut l’obscurité ;
L’un au palais des rois, l’autre sous la chaumière
Prend l’hospitalité.
Mais dans ce lieu d’exil pour compagne fidelle,
Parmi tous les oiseaux,
Mon cœur par sympathie a choisi l’hirondelle
Qui vole sur les eaux.
Comme elle nous passons, comme elle dans ce monde
Cherchons des cieux meilleurs,
Et nous allons tous deux, rasant la mer profonde,
Nous reposer ailleurs !
Tu cherches le printemps, hirondelle légère,
Et l’homme le bonheur,
Tu dois l’aller trouver sur la rive étrangère.
Et lui dans le Seigneur.
Encore un recueil de vers ! — Dans un moment où la presse déborde de toutes parts, où la prose étouffe la poésie, où la curiosité populaire, concentrée sur deux ou trois célébrités lyriques, refuse obstinément d’élargir ses limites. Sans doute il est imprudent et téméraire à un jeune homme sans nom d’affronter les hasards de la publication : c’est jeter un livre dans l’abîme pour le plaisir d’écouter le bruit qu’il fera en s’engloutissant, À l’exception de quelques âmes privilégiées qui sentent encore la poésie, de quelques hommes dévoués à l’art par sympathie ou par profession, de quelques amis de l’auteur qui penseront avec ses pensées et qui sentiront avec son âme, personne ne s’apercevra en France de l’apparition de ce volume. N’importe : c’est un sacrifice fait à l’art, et l’auteur regrette seulement de ne pas lui en offrir un plus digne de son siècle.
On sait, du reste, qu’aucune réputation poétique n’est désormais regardée comme de bon aloi avant d’avoir passé par l’épreuve de la mort. André Chénier (c’est-à-dire tout ce qu’il y avait de poésie en France à la fin du dernier siècle) monte sur l’échafaud : rien de plus prosaïque que sa fin. Un homme coupé en deux par le bourreau, une tête bondissant sur le pavé, le tronc charié dans un tombereau et jeté en terre, voilà tout ce que c’est ! Mais laissez passer ce flot de sang, et le guillotiné sera salué grand poète, l’échafaud sera le piédestal de sa gloire, et une liasse de papiers trouvés je ne sais où seront les titres à l’apothéose de cet homme. Les poètes ont quelque chose du fils de Dieu, il faut qu’ils traversent le Calvaire pour arriver au Thabor !
Mais parce qu’il y a trop de prose dans les esprits pour laisser place à la poésie, parce que, les vers ne sont plus en vogue, parce que l’harmonie a fait alliance avec le discours, faut-il en conclure qu’il ne peut plus y avoir de poète ? Cette erreur serait grave !
Il y a un temps où la poésie est dans l’air, où il suffit de lui ouvrir son ame comme une fleur ses pétales à la rosée. À mesure que les peuples grandissent, la poésie s’infiltre et se stalactise dans le cerveau de quelques hommes qui, cygnes étrangers et voyageurs, traversent en chantant une foule qui ne les entend plus. Ces siècles prosaïques ne sont pas, comme on pourrait le croire, les plus funestes à l’art, ils font grandir le poète en le refoulant en lui-même et roidissent les cordes de sa lyre contre le choc de tous les intérêts matériels. La poésie n’est plus un fait social, mais c’est un fait individuel. Il y a collectivement plus de prose dans les esprits, mais aussi il y a plus de poésie dans quelques têtes. Le poète n’est plus la nation, c’est l’homme.
D’ailleurs la poésie (et c’est par-là qu’elle est impérissable) suit l’allure et le progrès des nations. Elle commence par le cœur et finit par la pensée ; elle était naïve, elle devient profonde. Il y a trois époques dans la littérature moderne : l’enfance ; c’est l’orient avec sa littérature si vive, si fraîche, si merveilleuse, ses oiseaux bleus, ses palmiers verts, ses houris à la voix enchantée ; c’est la jeune fille de quinze ans avec ses yeux rêveurs, avec une chanson naïve sur ses lèvres roses, avec une fleur de camboja dans ses longs cheveux noirs ; c’est le printemps de la nature harmoniée avec celui du cœur ; c’est tout ce qui chante, tout ce qui rit, tout ce qui rayonne. La jeunesse, c’est l’Italie ; c’est Dante avec son front penché qui porte en lui trois mondes surnaturels ; c’est le regard profond, sombre, mystérieux d’un homme qui a vu l’enfer ; c’est une ame en travail pour enfanter l’avenir de l’Europe ; c’est l’inquiétude grave, la voix imposante, le sourire triste, la pensée de la mort et de l’éternité ; c’est l’humanité qui aborde ses destins. La virilité, c’est l’Angleterre, c’est Shakespeare, c’est Byron ; c’est le rire ironique de l’homme qui a vu et pensé ; c’est la vie désenchantée d’illusions ; c’est le monde jeté dans le drame ou dans le poème ; c’est le néant sous la grandeur, le crime au fond de la vertu, le doute au bout de la foi ; c’est l’humanité faite ; c’est tout dans tout ; c’est l’homme dans le monde et le monde dans l’immensité.
L’auteur ne conçoit plus maintenant, pour ceux même qui goûtent encore les vers, que trois genres de poésies possibles :
La poésie religieuse.
La poésie historique.
La poésie individuelle.
Développons ces idées.
La plus haute poésie est celle qui se passe entre l’ame et Dieu : parce que la poésie n’est pas le retentissement d’une rime sur une rime, ni la disposition symétrique d’un hémistiche, ni l’imitation puérile d’un son ou d’un objet. La poésie, c’est toute révélation intime, toute rêverie profonde, tout jet de l’ame, tout épanouissement du cœur ; c’est la mélodie perpétuelle de l’expression avec la pensée, et de la pensée avec la vérité ; c’est la symphonie des êtres et de leurs rapports ; c’est l’accord du ciel avec la terre. La poésie est un ministère, un sacerdoce, une fonction divine et sociale. Solenniser les hautes révélations du culte, se souvenir que la lyre est un sceptre pesant qu’il faut porter par devoir, et le trépied un autel qu’il faut monter par sacrifice, faire retentir dans les âges cette voix solennelle de Dieu dont les lèvres du poète sont dépositaires, être l’écho de toutes les doctrines de vie, de révélation et d’avenir, devenir le prophète qui, plein de la divinité, va créant des dieux theopoïetes ! Tel est le devoir du poète et la haute dignité de l’art !
La poésie a toujours été conservatrice des idées nobles et religieuses. Dans ce temps où les âmes sont plus ou moins hâlées par le doute et le cynisme, c’est dans quelques recueils de poésies ignorés de tout le monde qu’on retrouve des cœurs tels qu’on les veut. C’est à l’ombre de la poésie que croît une génération forte qui ne ressemblera pas à ses pères, qui se liera d’affection avec le christianisme comme avec un ami trouvé sur la borne du grand chemin, qui fera route avec lui dans un épanchement de sympathies, et qui le quittera au bout du pèlerinage en lui serrant la main.
La poésie historique ou politique est maintenant la plus à la mode : c’est même la seule qui ait cours, et la raison en est simple. La lutte du pouvoir et de la liberté est vivace au fond de la société du dix-neuvième siècle. Les hommes de pensées gouvernent les hommes d’action ; l’ame remue le bras. Aucune idée sortie d’une tête pensante ne tombe à faux sur la société ; elle germe dans les entrailles du peuple ; elle travaille, elle fermente, puis elle sort métamorphosée en une révolution, une guerre civile ou un progrès.
Les poésies historiques sont rares en recueil. L’auteur se propose, si sa muse n’est pas comme ces fleurs qui meurent en voyant la lumière, de publier plus tard un volume inspiré par les événements qui se sont passés autour de lui. Que seront ces poésies ? Voici la réponse :
Comme l’oppression j’abhorre l’anarchie,
C’est un tyran sans frein qu’une foule affranchie :
Quand la hache a besoin d’une tête à couper ;
Quand il faut au bourreau de l’argent pour souper,
On vous prend. La lanterne, à défaut de potence,
Éclaire dans la rue un cadavre qui danse ;
Tout se tait, et la mort fait sa ronde de nuit,
Pour voir si tout le monde est couché vers minuit.
C’est affreux ! Mais aussi, quand un porte-couronne,
Comme un coursier rétif du pied nous éperonne,
Je me lève, je sens pour venger les humains.
Des ongles de lion qui me viennent aux mains ;
Et ma bouche, mâchant la poudre et l’anathème,
À la tête des rois crache le trépas même.
Je suis tel ; jamais l’or en tombant de leurs doigts,
Ne me fera, pour eux, trahir ce que je dois ;
Les pieds sur l’échafaud, le cou dans la machine,
Attendant qu’un couteau me tombe sur l’e’chine ;
Quand on déchirerait mon corps par la moitié ;
Quand un tyran ému, quand le peuple en pitié,
Crieraient : — rétracte-toi, poète ! Grâce ! trêve !
Regardant le bourreau, je lui dirais : — achève ;
Je m’aime mieux sans tête et cadavre ignoré,
Que d’avoir à porter un front déshonoré.
Au reste, l’auteur de ce livre regardera toujours avec gravité les hommes et les choses : il n’a de haine pour personne. Il n’attaquera jamais que ce qui tend à matérialiser la pensée, à pilorier l’intelligence, et à paralyser la marche du progrès. Il n’a point pris part dans les querelles politiques qui se remuent autour de lui, parce qu’il les a trouvées trop petites en les mesurant avec les hautes questions de droit, de sociabilité et de perfection. Qu’est-ce qu’un homme auprès d’un principe ?
Qu’est-ce qu’un système auprès d’une vérité ? Qu’est-ce qu’un parti auprès de l’humanité toute entière ? Le poète n’appartient à aucune caste, à aucune secte, à aucun parti ; il ne doit avoir devant les yeux que trois choses : l’avenir à créer, le peuple à refaire, et la vérité qui perfectionne à communiquer.
Il y a un genre de poésie qui reste stable au milieu des vicissitudes politiques, parce qu’il sort de l’homme et qu’il va à l’homme. Ce recueil renferme un assez grand nombre de pièces qui traduisent les sentimens personnels de l’auteur ; c’est son histoire morale ; c’est un roman écrit en pensées et en sentimens au lieu d’être appuyé sur une action ; c’est le poète à quinze ans, c’est le poète à vingt ans (qu’on lui pardonne d’usurper conventionnellement ce titre ambitieux), c’est l’homme tel qu’il était primitivement par la nature et tel que l’a fait son siècle et la société ; c’est l’artiste avec ses fantaisies, ses souvenirs et ses mystères. Rêveries à propos de tout, harmonies du cœur avec la nature et de la nature avec le cœur : regard de poète ou de philosophe sur une étoile, sur un feu follet, sur une goutte d’eau, sur une éphémère aux pattes d’or et à la robe de gaze ; sur un papillon qui meurt dans la corolle d’une rose et qui n’a vu que l’azur et le soleil : souvenir du toit paternel, des lieux où nous avons laissé quelque chose de notre enfance, de nos sympathies de collège toujours poignantes au cœur. C’est là tout ! La seule jouissance qu’il recueille au bout de son travail, c’est de pouvoir dire en le regardant en face : ce livre, c’est moi !
Ce recueil renferme deux périodes importantes de la vie de l’auteur : l’enfance et la jeunesse. Au fond de la première on voit rayonner les deux sentimens qui dorent le printemps de la vie, la religion et l’amitié : sous la seconde on sent poindre deux autres inspirations qui complètent l’homme : l’amour et la liberté ! Il n’a point toujours indiqué les dates de sa pensée, parce que le plus souvent il ne se les rappelait plus, et que ce travail lui a paru aussi minutieux qu’inutile. Si cependant on s’intéressait à une chose aussi peu digne d’intérêt, il croirait pouvoir affirmer que la fidélité à la rime et le respect pour le mètre indiquent matériellement le développement de son esprit.
Il est d’usage en entrant dans la lice de faire sa profession de foi littéraire. — Êtes-vous classique ou romantique. L’auteur ignore ce qu’on veut lui dire, il sait seulement qu’il est né en 1814, ce qui équivaut à dire qu’il est du dix-neuvième siècle. Voilà toute sa réponse.
Du reste, il proteste de son respect pour tous les grands maîtres de l’art ; tous lui semblent créateurs parce qu’il n’y a de génie possible que là où il y a inspiration et individualité. Corneille et Racine sont à ses yeux essentiellement innovateurs : le premier pour les choses, le second pour le style. Il n’a de mépris que pour les copistes. O imitatorum servum pecus ! Entendons-nous sur ce mot. On peut sympathiser plus vivement pour un homme, un siècle, une école ; l’organisation et la tendance de l’ame décident habituellement dans un pareil choix. Deux âmes trempées à la même source ou colorées l’une par l’autre, se ressemblent mais ne se copient pas : ce sont deux feuilles d’arbres qui poussent sur la même tige, mais en les examinant de près, on voit qu’il y a divergeance de forme, de couleur et de tissu.
Il nous est souvent venu en tête de désirer la création d’une vaste république littéraire où tout aurait droit de cité depuis le drame jusqu’au madrigal, qui aurait pour but d’émanciper toute pensée, d’élargir tout système, de faire libre toute intelligence : où Racine donnerait une poignée de main à Shakespeare, où le candide La Fontaine irait souper chez le satanique Byron, où Molière et Dante, tous deux proscrits et froissés par les hommes, rêveraient sous le même toit une comédie à leur manière pour y distiller l’amertume de leur âme. Chacun remplirait ainsi la tâche que lui aurait imposée la Providence. On ne se battrait plus pour un mot, pour une pensée, pour une chimère ; il n’y aurait plus qu’une seule règle : la vérité ! qu’un seul roi : le beau !
Mais, dira-t-on, qui vous apprendra que vous avez saisi le point de transition entre le vrai et le faux, le beau et l’emphase, puisque vous rejetez tout code de littérature conventionnellement obligatoire ? C’est le goût ! Et qu’est-ce que le goût ? L’observation de la nature, la comparaison de ses sensations personnelles avec celles d’autrui, la fusion de l’homme dans la société et de la société dans l’homme. Quelque grand que vous soyez, il y aura toujours quelque chose au-dessus de vous : c’est l’humanité ! Les œuvres les plus vraies ne sont pas celles qui ont été faites par un homme, mais par un peuple : c’est la distance d’Homère à Virgile. Plus haut je ne connais qu’une seule chose, c’est la Bible. Voici, selon nous, la progression des œuvres littéraires en trois échelons : un homme, l’humanité, Dieu.
Il résulte de ce qui a été dit plus haut, que tous les sujets sont poétiques, sinon en eux-mêmes, au moins dans l’imagination du poète. Le poète est l’image du monde, et le plus beau concert est celui de la nature. Prêtez l’oreille au bruit des astres qui roulent dans le ciel et à l’insecte qui bourdonne sous un brin d’herbe, l’Océan avec sa voix orageuse sert de basse-taille, la foudre l’accompagne, les rossignols au chant brillant et mélodieux tiennent le dessus, c’est un concours de mélodies brisées l’une dans l’autre, répercutées, fuselées, épanouies, pantelantes, ivres d’allégresse ou de délire, et dont l’ensemble est sublime. Hé bien, le poète est tout cela. Il doit être à la fois aigle et hirondelle, rocher et précipice, montagne et vallée, fleur et insecte, source et grand fleuve, génie et fée, satan et Dieu.
Mais à quoi bon insister sur ces questions, puisque nous avons dit qu’on ne nous lirait pas et que notre voix n’est ni assez grave ni assez puissante pour soulever d’une manière sonore de si hauts problèmes littéraires. N’importe, c’est une feuille de plus jetée au vent ou une branche au ruisseau. Juvénal ne reconnaissait pour digne d’être appelé citoyen romain que celui qui proclamait ses convictions en face du bûcher. Il y a peut-être aussi quelque mérite à les débiter en présence de l’indifférence et de l’oubli.
Voilà donc la carrière de l’auteur commencée. Aura-t-il dans ses voiles un vent favorable, verra-t-il luire une étoile dans sa nuit, doit-il arriver au port ? Il n’en sait rien ! Mais il cheminera toujours avec patience et résignation ; il ne défiera pas la tempête, mais il ne reculera pas devant une houle ou une lame en furie ; si ses vers, oubliés et méconnus de la foule, trouvent asile dans quelques âmes sympathiques et solitaires, il se consolera et se croira abondamment récompensé du peu de peine qu’ils lui ont coûtée ; si, comme il est plus probable, personne ne les lit, il se consolera encore en pensant que ces vers, faits pour lui seul, ne sont bons à personne, mais qu’ils ne seront pas perdus puisqu’ils vont de son ame à Dieu. Si, au milieu de la tourmente, quelque pilote expérimenté et aguerri lui tend une main paternelle, il la serrera avec reconnaissance, et se retrouvant plus tard sur les sables paisibles de l’Océan, ils se rappelleront un jour les vers du poète :
Quas ego te terras et quanta per œquora vectum
Accipio, quantis jactatum nate periclis.