Les Honnêtetés littéraires/Édition Garnier/13

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Œuvres complètes de VoltaireGarniertome 26 (p. 130).

TREIZIÈME HONNÊTETÉ.

Les folliculaires ont eu d’aussi étranges honnêtetés pour M. de Montesquieu et pour M. de Buffon. On a écrit contre l’un des lettres du Pérou[1], qui n’ont pas dû être un Pérou pour l’auteur. On a prouvé à l’autre qu’il était déiste ou athée, cela est égal, parce qu’il avait loué les stoïciens ; et on l’a prouvé tout comme le révérend père Hardouin, de la Société de Jésus, avait démontré que Pascal, Nicole, Arnauld, et Malebranche[2], n’ont jamais cru en Dieu.

Qui méprise Colin n’estime point son roi[3],
Et n’a, selon Colin, ni dieu, ni foi, ni loi.

  1. Voltaire veut sans doute parler des Lettres à un Américain sur l’histoire naturelle de Buffon (par l’abbé de Lignac), 1751. Ces Lettres sont au nombre de douze ; voyez les Cinq Années littéraires, de Clément, à la date du 15 mai 1752. (B.)
  2. Voyez tome XVII, page 472.
  3. Boileau, satire ix, vers 305-6.