Les Jeunes Croyances/IV/Visite à l’Arsenal de Toulon.

La bibliothèque libre.
Alphonse Lemerre, éditeur (p. 117-118).



XI

VISITE À L’ARSENAL DE TOULON.




La forge retentit de longs fracas d’enclume ;
Tout hurle, tout gémit, et, dans l’antre infernal,
Sous le soufflet robuste un noir brasier qui fume
Est le naissant foyer du splendide idéal.

La machine à vapeur, rauque, siffle et s’allume ;
L’ouvrier sans repos veille dans l’arsenal…
Hors d’ici ! vain poëte, ou jette au loin ta plume ;
La Science, sans toi, doit triompher du Mal !


« Non ! j’ai ma mission, car j’ai mon Évangile !
Si vous êtes l’airain, je ne suis pas l’argile ;
Je me sens frère aussi des puissants inventeurs !

« Eux seuls ils sont vraiment les citoyens du monde,
Mais vous laissez leurs noms dans une ombre profonde,
Et moi je les ferai briller dans tous les cœurs ! »

Toulon, 1866.