Les Juifs contre la France/5

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Librairie Antisémite (p. 69-75).


V


L’AFFAIRE ET LES MOYENS
(SUITE)


A chaque pas on rencontre des faits qui ne peuvent s’expliquer que par l’action de l’argent étranger ou juif, ce qui est à peu près la même chose.

Prenez le cas de Delcassé et regardez les choses telles qu’elles sont sans passion et sans parti pris.

Voilà des jeunes gens à peine formés qu’on enlève à leurs familles pour les envoyer dans ces bataillons alpins qui sont chargés du plus dur des services.

Le Figaro lui-même nous a raconté jadis l’existence de ces chefs de poste qui, perdus dans les montagnes, sur des hauteurs presque inaccessibles, sont bloqués l’hiver par les neiges et restent parfois des mois entiers sans descendre dans la vallée.

Que dit-on à ces braves gens, officiers ou soldats ? On leur dit : « Faites attention, ne laissez pas surprendre les secrets de notre défense ! »

C’est cette idée qu’il garde quelque chose qu’il est nécessaire de garder qui soutient ce pauvre troupier qui, dans les nuits glacées, reste en faction en battant la semelle pour se réchauffer.

Un général italien se livre presque ostensiblement à l’espionnage. Il est pris, il avoue ce qu’il a fait, et il relève son aveu d’une pointe de goguenardisme et de cynisme. On le condamne et quinze jours après on le met en liberté avec toutes sortes de politesses.

Voyons, Cornély, pourriez-vous affirmer que le ministre qui agit ainsi puisse Le faire par bêtise, et qu’il ne soit pas incontestablement aux gages de l’étranger ? On ne peut même invoquer, pour sa défense, une réciprocité de bons procédés internationaux, puisque le capitaine Romani, arrêté sur le territoire italien, en uniforme, ce qui excluait toute idée d’espionnage, a été gardé dix-huit mois en prison.

Ceci, pour tout homme capable de rassembler deux idées de suite, ne peut pas soulever l’ombre d’un doute. Supposez que l’indignation qui couve dans toutes les âmes françaises finisse par déborder, qu’un mouvement éclate demain et que Delcassé soit traduit devant un Tribunal révolutionnaire ou devant une Cour martiale. Il avouerait très probablement la vérité comme Gilletta, et, en tout cas, il ne pourrait pas donner à d’honnêtes citoyens, ou à des officiers français, une explication plausible de ce qu’il a fait.

Il est clair, en effet, qu’il est absolument inutile d’extorquer tant d’argent aux contribuables et d’imposer un aussi pénible service à des jeunes gens qui ne demanderaient qu’à coucher dans leur lit au village natal, pour arriver à déclarer que tout cet effort est une comédie et que, grâce à l’espionnage, reconnu maintenant licite et permis, les étrangers pourront nous surprendre quand ils voudront.


Les hommes modérés que ces spectacles troublent au plus profond de leur être, n’ont à vous opposer qu’une objection, toujours la même : « C’est bien étonnant de voir un ministre français jouer un rôle pareil »

C’est étonnant, si vous voulez, mais, encore une fois, ce n’est pas plus étonnant que beaucoup de choses étonnantes du passé.

Pourquoi voudriez-vous que Delcassé, pauvre hère arrivé à la situation qu’il occupe par les plus ignobles moyens, eût plus de scrupules qu’un Rohan ?

Dans La Libre Parole, sous ce titre Un Complot d’Intellectuel au XVIIe Siècle, nous avons résumé, d’après un document contemporain, la conspiration de ce Rohan.

Celui-là portait un des plus beaux noms de l’ancienne France, et l’on connaît la hautaine devise de sa maison. Il n’avait pas à se plaindre du roi puisque sa cousine, la Belle Inconnue, très connue de Saint-Simon, était la maîtresse de fondation de Louis XIV, celle à laquelle il revenait toujours après les plus orageuses amours, et à laquelle il fit des dons énormes. Il accepta, cependant, la proposition que lui fit van Enden de trahir la France. Van Enden fut pendu comme Lopez : quant à Rohan, on lui trancha la tête sur la place de la Bastille-Saint-Antoine.

C’est ceci précisément qui différencie le Présent du Passé.

Autrefois on envoyait les traîtres à l’échafaud et, sous ce rapport, le Comité de Salut public, nationaliste jusqu’à la frénésie, n’a fait que continuer purement et simplement les traditions de la Monarchie.

Il y a deux choses distinctes, en effet, dans les exécutions de la Terreur.

Il y a l’affirmation d’un nationalisme exaspéré ne reculant devant rien pour défendre la Patrie contre l’étranger.

Il y a le mouvement, la poussée d’une classe, la classe bourgeoise, qui profite de l’occasion pour exproprier une autre classe et qui tue les gens dont elle prend les biens parce qu’à ses yeux c’est le seul moyen d’empêcher des réclamations gênantes.

La situation d’aujourd’hui est la situation d’alors inversée. Les Juifs, qui ont dépouillé la Bourgeoisie comme la Bourgeoisie avait dépouillé la Noblesse, combattent avec acharnement les Nationalistes et font alliance avec l’étranger pour conserver ce qu’ils ont volé et pour éviter qu’on ne leur demande des comptes.

Les Jacobins repoussaient l’ennemi avec une fureur héroïque parce qu’ils étaient intéressés à défendre cette propriété qu’ils venaient de conquérir.

Les Juifs appellent l’ennemi pour qu’il leur garantisse la paisible jouissance de leurs déprédations. Ils dénoncent les Nationalistes parce qu’ils sentent que l’instant est proche où l’on va leur demander quelques explications sur l’origine des milliards qu’ils possèdent aujourd’hui sans pouvoir arguer d’aucun travail ou d’aucun service justifiant une prolibation aussi monstrueuse aux dépens de la collectivité.

Par la logique même de la situation, c’est donc nous qui nous trouvons être les véritables continuateurs de la Révolution, c’est nous qui sommes, sinon ses héritiers effectifs, du moins ses héritiers légitimes.

En rendant compte de mon mandat j’ai expliqué cette situation à mes électeurs d’Alger qui, du reste, étaient depuis longtemps de cet avis.

Que représentons-nous, citoyens ? leur ai-je dit. Nous représentons la continuation de la Révolution ou plutôt la revision et la rectification de la Révolution. Lorsqu’ils ont guillotiné les Nobles qui pouvaient avoir leurs vices et leurs travers, mais dont les familles, somme toute, avaient combattu pendant des siècles pour la France, avaient versé leur sang sur tous les champs de bataille, nos aïeux ceux qui ont fait la Révolution, n’ont pas prétendu se donner pour maîtres des Juifs infects sortis de tous les ghettos du monde…

M. Dupuy, dans sa réponse à mon interpellation, semblait vouloir mettre les Antisémites en opposition avec ceux qu’il appelait « les héritiers de 89 ». Ce peut être un mouvement oratoire heureux devant une Chambre sympathique aux Juifs, mais c’est là un argument qui ne soutient pas la discussion.

En réalité, nous sommes tous les héritiers de 89. En ce qui me concerne, je suis aussi plébéien que M. Dupuy, j’ai gagné ma vie par mon travail depuis l’âge de dix-huit ans, et nous en sommes tous un peu là.

Ainsi que je l’écrivais à l’un des présidents les plus dévoués de nos Comités, ce qui précisément nous distingue des Juifs, c’est que nous sommes des héritiers d’un genre particulier, des héritiers qui ont été frustrés, des héritiers qui n’héritent pas. Les Juifs, les derniers arrivés, les Tards venus de la Patrie française ; ont tout pris pour eux ; ils ne nous ont rien laissé.

Nous trouvons qu’ils se sont fait la part trop belle. Nous demandons qu’on nous fournisse des comptes, qu’on nous apporte un inventaire, et qu’on nous en donne enfin notre part. Héritiers de 89, nous le sommes, mais nous trouvons que Rothschild, qui a dix milliards, a vraiment trop hérité et que nous n’avons pas hérité assez. (Rires et applaudissements).

C’est pour éviter le douloureux moment où il faudra rendre des comptes que les Juifs ont créé cette affaire Dreyfus.

Ils avaient amusé, occupé et même troublé artificiellement le pays avec la question cléricale. Le thème étant usé, ils ont créé la question militaire, le péril militaire, la conspiration militaire. Cette fois ils se sont appuyés sur l’étranger, tout prêts à lui livrer la France, si la France, tondue jusqu’au sang, s’obstine à crier : A bas les exploiteurs et les voleurs ! A bas les Juifs !