Les Kitharèdes/Intro

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Traduction par Renée Vivien.
Les KitharèdesAlphonse Lemerre, éditeur (p. 1-4).
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Les Kitharèdes



Εἰς τὰς τῆς Ἑλλάδος ἐννέα ποιήτριας.


Τάσδε θεογλώσσους Ἑλικὼν ἔθρεψε γυναῖκας
ὕμνοις, καὶ Μακεδὼν Πιερίας σκόπελος,
Πρήξιλλαν, Μοιρώ, Ἀνύτης στόμα, θῆλυν Ὅμηρον,
Λεσβιάδων Σαπφὼ κόσμον ἐϋπλοκάμων,
Ἔρινναν, Τελέσιλλαν ἀγακλέα, καὶ σέ, Κόριννα,
θοῦριν Ἀθηναίης ἀσπίδα μελψαμέναν,
Νοσσίδα θηλύγλωσσον, ἰδὲ γλυκυαχέα Μύρτιν,
πάσας ἀενάων ἐργάτιδας σελίδων.
ἐννέα μὲν Μούσας μέγας Οὐρανός · ἐννέα δ' αὐτὰς
Γαῖα τέκεν, θνατοῖς ἄφθιτον εὐφροσύναν.


Sur les neuf Poétesses de l’Hellas


L’Hélicon et le pic macédonien de Piéria nourrirent de chants ces femmes à la voix divine : Praxilla, Moïro, la bouche d’Anyta, Sappho, l’Homère féminin, parure des Lesbiennes aux belles chevelures, Érinna, Télésilla très glorieuse, et toi, Korinna, qui chantas le bouclier impétueux d’Athéné, Nossis à la voix de femme, et Myrtis aux doux sons, toutes ouvrières d’immortelles pages. Le grand Ciel a neuf Muses, mais la Terre enfanta ces neuf là, joie inextinguible pour les mortels.


Antipater.



Μελεάγρου Στέφανος.


Μοῦσα φίλα, τίνι τάνδε φέρεις πάγκχαρπον ἀοιδάν ;
ἢ τίς ὁ καὶ τεύξας ὑμνοθέταν στέφανον ;
ἄνυσε μὲν Μελεάγρος · ἀριζάλῳ δὲ Διοκλεῖ
μναμόσυνον ταύταν ἐξεπόνησε χάριν.
Πολλὰ μὲν ἐμπλέξας Ἀνύτης κρίνα, πολλὰ δὲ Μοιροῦς
λείρια, καὶ Σαπφοῦς βαιὰ μέν, ἀλλὰ ῥόδα·
νάρκισσόν τε χορῶν Μελανιππίδου ἔγκυον ὕμνων,
καὶ νέον οἰνάνθης κλῆμα Σιμωνίδεω·
σύν δ’ἀναμίξ πλέξας μυρόπνουν εὐάνθεμον ἶριν
Νοσσίδος, ἧς δέλτοις κηρὸν ἔτηξεν Ἔρως ·
τῇδ’ ἄμα καὶ σάμψυχον ἀφ’ ἡδύπνοιο Ῥιανοῦ
καὶ γλυκὺν Ἠρίννης παρθενόχρωτα κρόκον
Ἀλκαίου τε λάληθρον ἐν ὑμνοπόλοις ὑάκινθον…


La Couronne de Méléagre


Chère Muse, à qui portes-tu ce chant chargé de fruits ? ou quel est celui qui a façonné cette couronne d’hymnes ? Méléagre l’a faite, et il a produit cette grâce comme monument à l’illustre Dioklès. Il a entrelacé beaucoup de lys (sauvages) d’Anyta et beaucoup de lys de Moïro, et de Sappho peu de fleurs, mais ce sont des roses. Il a ceint le narcisse des hymnes et des chœurs de Mélanippide et le sarment nouveau de la fleur de vigne de Simonide, et il y a mêlé, l’ayant entrelacé, l’iris qui exhale un doux parfum, l’iris aux belles fleurs de Nossis, dont Érôs enduisit de cire les tablettes : et il y a ajouté la marjolaine de Rhianos, à l’aimable souffle, et le doux crocus virginal d’Érinna, et l’hyacinthe d’Alcée, éloquent parmi les faiseurs d’hymnes…


Méléagre.