Les Livres d’étrennes, 1893

La bibliothèque libre.
Les livres d’étrennes
F. B.

Revue des Deux Mondes tome 120, 1893


LES LIVRES D'ETRENNES

Tandis que les véritables amateurs estiment qu’il n’y aura jamais assez de beaux livres d’art d’une exécution aussi parfaite que ceux qui ont paru dans ces dernières années, ce sont les plus importantes maisons d’édition qui semblent se lasser de faire du nouveau, et de mettre au jour quelques-unes de ces splendides publications pareilles à celles auxquelles leur nom demeurera attaché. Mais si les ouvrages qui traitent des nombreuses manifestations de l’idéal et de son expression la plus pure, de tout ce que l’architecture, la peinture, la statuaire, la poésie, l’imagination enfin sous toutes ses formes les plus diverses ont su déployer de richesses ou de fictions pour le plaisir des yeux et pour le charme de l’existence, si toutes ces œuvres sont devenues aujourd’hui moins soignées et moins abondantes qu’en ces dix ou quinze dernières années où leur luxe ne pouvait être dépassé, en revanche les ouvrages d’information, d’histoire ancienne ou moderne, de voyages d’exploration et de science, où se déploient toutes les ressources d’un temps fertile en inventions multiples et si variées dans leur originalité, tous ces livres pratiques se multiplient et sont maintenant répandus jusque chez les éditeurs les plus modestes, qui, à leur tour, tiennent à honneur de prendre part à ce tournoi d’un nouveau genre, et que l’on ne saurait trop encourager, puisque cette émulation contribue à augmenter la somme des connaissances générales indispensables et à les faire pénétrer jusque dans les classes les moins privilégiées.

Que tous les éditeurs ne réussissent pas également dans cette tâche, cela n’est point douteux. Il est donc plus que jamais nécessaire de faire un choix et d’indiquer dans cette production plus ou moins saine des livres de l’année courante ceux qui paraissent dignes de recevoir un bon accueil, qui peuvent être lus et dont quelques-uns même peuvent être conservés.

Parmi les ouvrages qui ont exercé l’influence la plus profonde sur l’éducation intellectuelle des jeunes générations et le plus contribué durant ces dernières années à leur donner des idées justes et des notions exactes sur l’histoire des nations et des races, sur le monde des anciens comme aussi sur les civilisations disparues et sur les peuples modernes en éveillant chez elles le désir d’étudier les choses de plus près, il faut mettre en première ligne les deux grandes publications de la maison Hachette : La Nouvelle Géographie universelle[1] par M. Elisée Reclus, qui s’achève, avec le XIXe volume, sur l’Amazone et la Plata, et l’Histoire de l’Art dans l’antiquité[2] par MM. Georges Perrot et Charles Chipiez, aujourd’hui arrivée à son sixième volume, qui traite de la Grèce primitive et de l’Art mycénien.

Du premier de ces ouvrages on ne peut rien dire qui n’ait été déjà dit, si ce n’est que le savant géographe et historien de l’univers a rempli de tous points le programme qu’il s’était proposé en commençant, qu’il est de ceux qui nous guident sur notre planète à travers le passé et le présent sans jamais nous lasser, parce qu’il n’est rien qui dans son œuvre ne soit logiquement conçu et déduit, disposé dans une belle ordonnance et selon une majestueuse perspective, et qu’il a su résumer sous une forme nouvelle et très personnelle l’universalité des connaissances géographiques, en n’oubliant rien de ce qui donne à chaque pays, à chaque peuple, sa physionomie originale.

Plus de 13 000 gravures des plus beaux sites et des types les plus curieux qui soient sur la terre, avec environ 3 000 cartes, complètent le texte, et l’éclairent, si bien que l’on a toujours devant les yeux les pays parcourus, tandis que l’esprit reste captivé par l’intérêt du récit et le charme des descriptions. En signalant l’achèvement de la Nouvelle Géographie universelle, il n’est que juste de rendre hommage à M. Elisée Reclus, car cet ouvrage laisse bien loin derrière lui tous ceux qui depuis un siècle ont été entrepris sur le même sujet. Il a d’ailleurs le double mérite du fond et de la forme.

Avec l’Histoire de l’Art, nous remontons dans l’antiquité renouvelée depuis le commencement du siècle par le déchiffrement des écritures et l’étude des inscriptions. Après avoir, dans les cinq premiers volumes, sur l’Égypte, l’Assyrie, la Phénicie, la Judée, l’Asie Mineure, la Perse, montré quels liens rattachent la Grèce à cet Orient tout voisin d’elle, où se bâtissaient des édifices comme ceux de Thèbes et de Babylone quand les ancêtres des Grecs étaient presque des sauvages, MM. Perrot et Chipiez sont enfin arrivés, dans ce sixième volume, à l’art grec, auquel seront consacrés trois volumes entiers et qui formera le centre et le cœur de cette histoire générale de l’art antique, puisqu’il n’est aucun peuple qui ait eu, au même degré que les Grecs, la passion de l’art et le sentiment du beau. On ne pourrait confier la tâche de nous décrire cette terre antique où les foules mettent continuellement au jour des trésors nouveaux, à un plus érudit archéologue, à un écrivain plus compétent, que M. Perrol, bien connu des lecteurs de la Revue. M. Perrot est retourné en Grèce il y a deux ans ; il a visité avec MM. Schliemann et Dœrpfeld ces sites de Troie, de Tirynthe, de Mycènes, où ont été faites des découvertes si surprenantes et dont les résultats sont exposés dans ce volume. Le texte est accompagné de nombreuses figures qui en sont le vivant commentaire. Les artistes qui ont prêté leur concours à l’œuvre ont reproduit de préférence les monumens qui n’avaient pas encore été publiés et ont multiplié pour l’architecture les vues perspectives qui donnent de l’édifice dans son ensemble et ses détails une idée bien plus nette et plus vive qu’un simple plan. Plus d’un explorateur leur a offert la primeur de ses découvertes et de ses dessins ; les conservateurs de tous les musées d’Europe ont autorisé et facilité toutes les reproductions qui leur ont été demandées, et les savans de tous les pays ont également apporté leur contribution à ce travail de reconstitution, qui restera l’un des monumens les plus complets de ce temps-ci.

Après avoir visité avec MM. Perrot et Chipiez l’Egypte, l’Assyrie, la Chaldée, la Phénicie, la Judée et la Perse dans le passé, on se trouve tout préparé à faire avec fruit dans le présent l’étude du monde oriental et de l’Extrême-Orient. C’est le journal du grand-duc héritier de Russie qui nous y ramène, écrit par un de ses compagnons de voyage qui a parcouru avec lui, de 1890 à 1891, l’Egypte et l’Inde. Le césarevitch a rapporté de son voyage les notes et les vues à l’aide desquelles a été composé le livre remarquable à tous égards que vient d’imprimer avec luxe la maison Delagrave[3]. On serait tenté de l’ouvrir comme on ouvre à cette époque de l’année un livre d’étrennes. Il en a toute la richesse, les admirables gravures, toutes d’un dessinateur russe de grand talent, M. N. Karazine, et l’impression irréprochable. Le panorama se déroule avec une variété de détails qui ne cessent de captiver l’attention, tandis que la personnalité du voyageur, l’héritier du plus vaste empire du continent, y apparaît juste assez pour donner encore plus de splendeur au tableau, qui se renouvelle sans cesse, des incidens et des merveilles.

C’est le récit de ce voyage aux extrémités du continent que nous a donné le compagnon du grand-duc héritier le prince Oukhtomsky. De Vladivostok, « la reine de l’Orient », le jeune prince est revenu vers l’Europe en poste, en troïka à trois chevaux attelés de front, par l’interminable route sibérienne, à travers les montagnes de la Sibérie orientale et les steppes de la Sibérie occidentale. Pour aller, il avait suivi un itinéraire tout autre ; la route de mer, passant par Suez, faisant tout le tour du massif continental asiatique, de la Méditerranée et de la Mer-Rouge au nord de la mer du Japon. Après une visite à l’Egypte, il a ainsi effectué le périple de l’Asie, et sur son chemin, il a rencontré toutes les grandes races et les grandes civilisations de cette vieille mère Asie. C’est à Trieste, sur une frégate russe, que s’est embarqué le tsarévitch pour son grand voyage d’instruction à travers l’Orient et l’Extrême-Orient, sous la direction du général prince Nad.-Anat. Baratinsky. Un aquarelliste de talent, M. N. Grilsenko, élève de Bogoloubof, accompagnait l’expédition. La traduction faite par M. Louis Léger du journal rédigé par le prince Oukhtomsky ne peut manquer de trouver la plus grande faveur en France. À côté du compte rendu d’orientales réceptions, la plus grande partie du cadre est remplie par des scènes de mœurs, de vivans tableaux des plus vieilles contrées et des plus anciennes races du globe.

Et puisque ici nous sommes en Extrême-Orient, ne quittons pas la Chine sans parler d’une des industries les plus parfaites de l’art chinois qui a été étudié avec une connaissance approfondie par M. Grandidier. Quand on regarde les vases anciens provenant de Chine aujourd’hui partout répandus, et où la fantaisie la plus originale semble seule s’être donné carrière, on ne soupçonne pas que chacune de ces scènes si vivantes et si bien rendues se rattache à une date précise de l’histoire avec ses coutumes et les rites particuliers de la religion autochtone. Qu’il s’agisse des origines au temps des Song ou des Youen (926 à 1368) où la céramique au décor sobre est encore dans l’enfance, et garde l’empreinte des doigts du potier des Ming (1368-1620), — l’époque classique par excellence, — de l’époque Khang-Hi (1662-1723), de l’époque Kien-Kong (1736-1796), l’art céramique chinois porte témoignage de tout le passé et raconte les usages les plus caractéristiques de cette civilisation qui remonte si loin. Quoi de plus intéressant que d’en suivre les développemens, avec les plus riches modèles sous les yeux, dans le splendide volume sur la céramique chinoise[4] que vient de publier la maison Didot ? On ne peut rien voir de plus soigné comme exécution et comme reproduction donnant l’impression même de l’objet que les héliogravures par M. Dujardin des cent quatre-vingts pièces de la célèbre collection de M. Ernest Grandidier, l’auteur de ce travail, fruit d’une expérience consommée et de nombreuses recherches. Sans doute on savait que la porcelaine est originaire de la Chine, et que les potiers du Céleste Empire avaient été pendant des siècles les artistes les plus habiles pour lesquels l’art décoratif n’avait pas de secret ; mais on n’avait pas eu jusqu’ici de notions aussi exactes et aussi techniques sur la composition de la porcelaine chinoise et sur sa fabrication, sur son origine et sur les procédés spéciaux à la Chine. À tous ces renseignemens précieux M. Grandidier a joint l’explication la plus ingénieuse et la plus savante interprétation sur les sujets de décor de ces porcelaines, sur les mœurs et les coutumes des anciennes dynasties, les cérémonies religieuses, les légendes du pays et les mythes historiques, les romans même que ces sujets nous révèlent sous la fantaisie de l’artiste céramiste, et montré autant d’érudition que de solidité dans la démonstration à propos d’objets aussi fragiles.

La Femme à Paris[5], c’est là certes un sujet d’étude attrayant et bien compris pour attirer les fidèles admirateurs de la Parisienne, qui sont de tous les temps, et surtout quand on sait que la présentation sera faite par M. Octave Uzanne, l’auteur de tant de piquantes recherches. d’investigations fort consciencieusement poussées sur les vêtemens, parures ou ornemens de la femme, d’observations lestes et prime sautières sur ses habitudes, sur ses goûts, son luxe et sa frivolité, observations qui lui ont valu la reconnaissance de plus d’un amateur difficile.

Cette fois le peintre de la vie féminine s’est complu à faire défiler sous nos yeux, en une suite de tableaux rapides et pleins d’aisance et de désinvolture, les principaux types de la Parisienne avec leur caractère, leur physionomie, leurs modes, manières, attitudes, leur langage et leurs principaux traits, en toilette ou en déshabillé, peu lui importe, ou plutôt il lui importe beaucoup, car il a du goût. Sans doute on pourra lui reprocher de trop s’attarder à l’étude des dessous et de glisser parfois jusqu’aux bas-fonds de la galanterie dans ses croquis un peu bien poussés au noir, où toutes les « Cythères parisiennes dans les diverses classes des filles galantes » se montrent sans vergogne au naturel et pas assez ou trop dévêtues. Il est vrai que ces pages, d’un réalisme suggestif et souvent assez brutal, sont immédiatement suivies d’un chapitre sur la Parisienne charitable, sur ses croyances, ses devoirs, ses dévouemens et son rôle supérieur dans la vie contemporaine ; mais l’impression première est restée. La femme vertueuse ne peut faire oublier l’autre : la pervertie, dont les curieux dessins de M. Pierre Vidal ont encore accentué le type si souvent vulgaire. Et nous sommes assurés que personne ne nous contredira si nous protestons que la Parisienne nous était toujours apparue plus séduisante et plus gracieuse qu’en cette cruelle photographie, plus délicieusement simple et naturelle en ses frivolités mêmes qui lui coûtent quelquefois si peu parce qu’elle sait faire tant de plaisir, et qu’elle garde toujours, quoi qu’il arrive, le charme de toutes les élégances et de toutes les séductions.

Combien au type un peu trop chargé de cette Parisienne qui manque de race nous prêterons l’héroïne du roman si émouvant de M. Th. Bentzon, Jacqueline[6], cette vraie Parisienne, pleine de cœur et de charme, courageuse, séduisante, qui sait, après les plus terribles revers de fortune, traverser les milieux les plus divers en côtoyant tous les écueils sans y laisser rien de sa pureté et de son charme de vraie jeune fille, si elle y a laissé ses illusions. Son élégance naturelle et sa droiture, souvent incomprise il est vrai, font encore mieux valoir tout ce qui la distingue des autres femmes, de celles-là surtout qui ne cherchent dans la vie mondaine que la satisfaction de leurs plaisirs et le succès de leurs mines pleines de coquetterie. Le roman, très mouvementé, écrit d’un style simple et d’une observation toujours fine et délicate, très vivant et très moderne, a fourni à M. Albert Lynch un choix de sujets reproduisant les intérieurs les plus genreux et les tons, les raffinemens du luxe de notre époque, des scènes très familières de la campagne et de la ville, des toilettes d’un goût parfait, les modes les plus gracieuses et les plus nouvelles qu’il soit, et qui ne pouvaient être mieux rendues que par le pinceau de M. Lynch et mieux interprétées dans leur diversité et leur délicieuse originalité. Ce superbe volume réunit tout ce qui peut captiver les yeux et charmer l’esprit.

Que dire qui n’ait été déjà dit d’une œuvre populaire entre toutes, de cette joyeuse et brillante épopée des Trois Mousquetaires[7] qui ne ressemble à aucune autre et qui eût suffi à rendre à jamais célèbre le nom d’Alexandre Dumas, si ce n’est que M. Maurice Leloir a pour jamais fixé les types créés par le génie du puissant romancier et que, lorsque l’on a commencé à lire le texte, si passionné que l’on soit par l’intérêt du récit et emporté dans le mouvement qui le précipite, on s’arrête à chaque page pour voir s’animer sous le crayon de l’artiste les tableaux et les personnages que l’on connaît et que l’on retrouve mis en scène avec l’allure et la physionomie que leur a prêtées notre imagination. Telle est en effet l’impression que produisent les 250 compositions de M. Leloir, l’illustrateur charmant de Manon, du Voyage sentimental, des Confessions de Jean-Jacques Rousseau, dont le talent n’a jamais été mieux inspiré, pour la variété de ses compositions, la diversité de conception, la vérité d’accent, la familiarité et la naïveté touchante, la noblesse et la grandeur épiques des autres, si bien que l’interprète contribue à mettre encore plus en lumière la fécondité toujours renouvelée du maître.

Cette superbe édition a toutes les qualités d’une publication de choix : elle en a tout le luxe, les belles gravures, l’impression irréprochable, et fait grand honneur aux imprimeurs Chamerot et Renouard. Elle est précédée d’une lettre d’Alexandre Dumas fils, « souvenir et hommage à ce grand ami dont il est séparé depuis vingt-trois ans », et qu’on ne pourra lire sans émotion. Après de nobles réflexions philosophiques sur la mort et l’immortalité, sur le rôle de la littérature, « miroir que les dramaturges, les romanciers présentent à l’homme et qui doit refléter ce qu’il y a de sain, de réconfortant en lui » ; après avoir affirmé qu’il lui faut une espérance, une consolation, un appui, un idéal, il ajoute : « Eh bien, voilà pourquoi, mon bon et cher père, j’ai pu te dire qu’il resterait beaucoup de ton œuvre et pourquoi le temps, envolé depuis lors, a ratifié mon dire. Voilà pourquoi, avec tes héros bien portans, gais, spirituels, intrépides, généreux, se dévouant jusqu’à la mort aux causes les plus nobles, aux sentimens les plus élevés, tu passionnes de plus en plus les foules depuis plus d’un demi-siècle ; pourquoi, malgré toutes les écoles, toutes les esthétiques, toutes les discussions sincères ou non, toutes les partialités et les dénigremens où se débat la littérature actuelle, tu es devenu, tu restes et tu resteras l’écrivain le plus entraînant, le romancier le plus populaire dans le bon sens du mot, non seulement de la France, mais du monde entier. Tu fais partie maintenant de ce qui soulage et console les misères humaines… À force d’intéresser, de passionner, d’enthousiasmer, de faire rire ou pleurer ces grands enfans qu’on appelle les hommes, ils ont fini par te considérer comme de leur famille, et ils t’appellent le père Dumas. »

Le Chevalier de Maison-Rouge[8] a paru en même temps, édité par la maison Testard avec le même luxe que les Trois Mousquetaires ; et quand on examine l’une après l’autre ces deux publications, on reste très frappé du contraste qui les distingue, et de la manière si différente dont les deux artistes, MM. Leloir et Le Blant, ont interprété ces deux romans avec tout leur talent, et chacun à sa manière ! . Plus d’un siècle s’est écoulé, on le sent bien, rien qu’à remarquer les personnages et avant même d’avoir lu une ligne du texte. Combien les temps ont changé et comme les personnages, le costume et les modes ont déjà varié ! Aux scènes héroïques, passionnées et superbes du temps des Mousquetaires ont succédé des scènes tragiques et empreintes de tristesse ; l’horizon s’est assombri, et l’inquiétude ou le tourment sont peints sur toutes les physionomies. Dans une éloquente préface M. Larroumet montre que le héros d’Alexandre Dumas n’a pas été inventé de toutes pièces, que le chevalier de Maison-Rouge a réellement existé et que le chevalier de Rougeville fut l’auteur d’un des projets d’évasion qui jusqu’au dernier jour disputèrent Marie-Antoinette à l’échafaud. L’impression que donnent les dessins de M. Le Riant, le maître peintre des Vendéens, est toujours forte et souvent puissante, et l’on ne sait ce que l’on doit le plus admirer de cette variété de composition et d’interprétation, ou de la familiarité touchante, de la sublime grandeur, qui font de chacun des épisodes rapportés un véritable tableau.

Les Jouets ! On ne peut certes pas prétendre que le sujet manque d’actualité, mais il est loin d’être banal, envisagé comme il l’est par M. Léo Claretie ; car il ne s’agit pas seulement de nos derniers jouets de fabrication parisienne, d’une élégance ; incomparable sans doute et d’un goût et d’une invention qu’on ne trouve nulle part ailleurs, mais encore des jouets de tous les temps, considérés à tous les points de vue, depuis la plus haute antiquité des Égyptiens et des Grecs jusqu’aux Romains et aux martyrs dont les cercueils renferment des hochets. La partie historique s’étend ensuite aux temps modernes, et M. Claretie nous fait visiter de curieuses collections des jouets du XVIe, du XVIIe et du XVIIIe siècle en France ; puis il nous fait parcouru tous les étages de l’atelier moderne, depuis l’énorme fabrique jusqu’à la mansarde garnie où travaille l’ouvrier parisien et la prison où le détenu confectionne les pauvres jouets. Cette très curieuse monographie se termine par des considérations, un peu étendues peut-être, quoique fort bien déduites, sur la philosophie des jouets ; mais, heureusement pour les enfans qui cassent leur poupée pour voir « ce qu’elle a dans le ventre », ils n’y trouveront ni économie politique, ni philosophie, et continueront de jouer comme devant.

Ce n’est pas seulement la topographie et la description pittoresque de la Bretagne que M. Dubouchet se propose de nous faire connaître dans ses Zigzags. Il s’efforce, avec beaucoup d’autres, de pénétrer l’individualité poétique du vieux duché. De Saint-Malo à Dinan, de Brest à Saint-Brieuc, de la Loire à la Vilaine, traversant tantôt les montagnes schisteuses, les rivières encaissées, puis évasées en larges estuaires, les forêts fabuleuses, tantôt les molles ondulations des landes hérissées de pierres druidiques, M. Dubouchet a pris à cœur de recueillir en route les légendes, les chansons, les souvenances historiques ou les épisodes de la guerre des chouans, et, entre deux croquis, car les dessins qui illustrent le volume sont dus à l’écrivain lui-même, il a noté les observations, les traits de mœurs qui lui ont paru et caractéristiques et propres à faire aimer cette belle contrée. Et peut-être pourrait-on précisément reprocher à l’auteur des Zigzags en Bretagne[9] d’avoir réuni un peu trop hâtivement ses impressions de voyage, sans souci d’en dégager une opinion personnelle plus généralisée, et d’avoir fait, contre son intention même, plutôt qu’un de ces livres de fond profondément conçus et solidement établis sur des matériaux de choix, une sorte de guide d’excursionnistes, encore que ce guide soit incontestablement le plus complétée plus ingénieux et le plus amusant qu’on ait lu.

C’est également à ce désir passionné de pénétrer ces étranges âmes bretonnes que nous devons l’Ane des Korrigans[10] de M. Quesnay de Beaurepaire. L’histoire mi-fantastique, mi-réelle de ce Perronick qui de chouan convaincu, devint patriote exalté, et, — c’est ici la part de la légende et du symbole, — fut changé en Ane des Korrigans pendant la période transformatrice de ses idées, nous ouvre, sous le voile de la fiction, des aperçus nouveaux sur révolution sentimentale de cette race sourde, jusqu’alors, aux grands mots d’honneur national et de patrie française.

De cette révolution qui remua si profondément la Bretagne, nulle figure n’a surgi plus douloureuse et plus innocente que la fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette. M. Imbert de Saint-Amand nous présente aujourd’hui le Journal de la jeune princesse[11], corrigé et annoté par Louis XVIII. Toute l’existence de Marie-Thérèse au Temple, du 13 août 1792 au 18 décembre 1795, veille du jour où elle eut dix-sept ans, est relatée en pages qu’une brièveté obligée rond plus poignantes encore. Et parmi ces pages, il n’en est guère de plus tristement sobres que le retour de Varennes. Pas une fois, dans les phases diverses de ce tragique écrit, ne se dément l’énergique piété de cette princesse toute française qui, après plus de trois ans de captivité, ne put quitter le sol de sa patrie sans verser des larmes. Le texte est accompagné d’autographes et de portraits, dont deux de Marie-Thérèse sont finement gravés.

Et puisqu’il est question de la fin de la monarchie et de la naissance de la Révolution, nous ne saurions passer sous silence, après les Mémoires de Marbot[12] si émus, si sincères dans leur simplicité, si attachans par la grandeur des situations et de combats qui tiennent de l’épopée, les Mémoires du général Thiébault[13], qui, à Versailles, assistait à l’agonie de la royauté, et, à Paris, aux massacres de la Terreur avant de combattre comme Marbot sous les ordres et aux côtés de l’empereur. Sur cette époque, dont il est plus que jamais de mode de s’entretenir aujourd’hui les deux premiers volumes des Mémoires du chancelier Pasquier[14], si bien ordonnés et d’une si belle allure, ont apporté les plus précieux matériaux pour achever le tableau d’une époque qui semblait de tous points connue et dont cependant on n’a jamais mieux parlé qu’aujourd’hui.

Avec l’Anneau de César[15], mémoires d’un soldat de Vercingétorix, nous retombons du document authentique de l’histoire dans le roman historique documenté. Sans rechercher la part qu’ont les Commentaires de César dans le nouveau livre de M. Alfred Rambaud, il faut louer sans restriction la trame Imaginative, qui, très habilement, relie des épisodes de guerre, tels que Gergovie, Bibracte-la-Sainte et Alésia. Dans le cours de ces aventures belliqueuses, l’érudition très sûre de l’auteur perce sans entraver l’action et de belles illustrations de M. Georges Roux ajouteraient, s’il en était besoin, à la vraisemblance de cette passionnante épopée gauloise. Nous signalerons dans cette même collection les deux volumes annuels du Magasin d’éducation et de récréation, P’tit-Bonhomme[16], où se retrouve toute la maîtrise du conteur expérimenté qu’est M. Jules Verne ; il faut citer aussi Geneviève Delmas[17], roman à l’usage des jeunes lectrices, où M. Th. Bentzon analyse, avec sa finesse d’observation coutumière, le développement moral d’une jeune fille dont la force d’âme, émoussée par une enfance de luxe et de gâteries, se retrempe dans une ruine imprévue, mais vaillamment supportée, et le Sultan de Tanguick[18], par M. P.-J. Stahl, conte aussi ingénieux que les précédens du délicat écrivain.

Les voyages sérieux, comme ceux de M. Marins Bernard, Autour de la Méditerranée, de Tunis à Alger[19], comme la Vie au continent noir[20], d’Adrien Marie et de M. Félix Dubois, dont le récit, demeurera comme un document sur la période des voyages en Afrique, et consacrera le souvenir des derniers jours d’Adrien Marie, qui, après avoir accompagné la mission du capitaine Brosselard-Faidherbe dans le Haut-Niger, devait succomber au retour même de la malaria africaine, après avoir rapporté une série précieuse de dessins, d’aquarelles teintées des couleurs et du soleil d’Afrique[21] ; comme ceux de M. Henri Coudreau, qui a parcouru Chez nos Indiens[22] la Guyane en tous sens, en nous racontant ses pérégrinations dans cette fertile contrée du bassin amazonéen ; de Mme Chantre qui, après avoir suivi son mari A travers l’Arménie russe[23], nous retrace les multiples péripéties de son pénible voyage dans les régions de la Russie asiatique et du massif de l’Ararat. Tous ces voyages seront lus avec un véritable entraînement.

Entre toutes ces expéditions lointaines il ne faut pas oublier de citer celle du capitaine Binger au Soudan et celle de M. Jean Dybowski[24] qui, du Loango au Chari, parcourut la Route du Tchad et apprit pendant son voyage le désastre de la mission Crampel avec laquelle il devait concourir à établir l’influence française dans le Haut-Oubangui.

Les voyages de pure fantaisie, eux aussi, ont conservé tout leur prestige sur les jeunes imaginations. Et ni le Lazare Poban[25] de M. Eugène Mouton, ni les aventures merveilleuses de Marins Mercurin A travers le Sahara[26], de M. Demage, ni Une Française au pôle Nord[27] de M. Pierre Maël, ne nuiront au succès du genre. Ne sont-ce pas aussi de vrais voyages mêlés de rares et merveilleuses péripéties qu’entreprennent les cirques ambulans ? Nous recommanderons, à ce titre, aux moins graves de nos lecteurs. Moustique[28], les Spectacles enfantins[29] par M. Albert Cim, et les Tribulations de Nicolas Mender[30]. Mme Marie Dronsart enfin a eu l’idée assez heureuse de réunir sous un même titre toutes les Biographies des grandes voyageuses[31].

Ce que Mme Marie Dronsart a fait pour les exploratrices des différentes nations, Mme Noémi Balleyguier l’a tenté dans les Futurs chevaliers[32]. D’une anecdote saillante de l’enfance de chacune, elle a fait une histoire, une histoire dont on trouverait aisément la source dans les chansons de geste et les vieilles chroniques.

Après avoir parlé de toutes ces publications qui n’ont jamais été mieux illustrées, plus diversement et de si amusante façon, ce qui démontre bien qu’il n’y a pas de genre inférieur, mais qu’il n’y a que des œuvres inférieures, nous ne saurions trop louer la collection que forme l’année complète de Mon Journal[33] à l’usage des enfans de 8 à 12 ans et que de plus âgés pourraient lire avec plaisir. Il y a là une grande variété de sujets traités avec un égal talent et presque toujours le récit sous sa forme rapide et amusante voile une leçon de morale ou une démonstration instructive dont les jeunes lecteurs feront leur profit. Le Grand Napoléon des petits enfans[34] et Trois héros[35], d’un effet d’illustration si original et si nouveau par Job, sont également bien faits pour frapper les jeunes imaginations. Et quelle collection plus variée et mieux choisie pourrait rivaliser avec tous les charmans recueils illustrés en couleurs jusque dans les prix les plus modestes, par l’imprimerie May et Motteroz ? Dans les Arts de la reproduction vulgarisés[36], M. Jules Adeline nous fait connaître quels sont les procédés de reproduction mécanique qui permettent d’obtenir ces merveilleux résultats. Il insiste sur les différens procédés de gravure d’interprétation et de gravure directe ; fait ressortir quels en sont les avantages et les inconvéniens, quelles sont les règles à suivre et les effets obtenus.

Des renseignemens sur les diverses méthodes d’impression, de tirage, des gravures en relief et en creux, des planches en noir et en couleurs terminent ce volume dans lequel on a tenu cependant à rappeler les vieilles méthodes de gravure d’interprétation autrefois en honneur et les essais d’un imprimeur praticien, M. Motteroz, sur les gravures chimiques en relief et sur les Illustrations par les procédés chimiques, suivis de l’Histoire de la gravure, de M. Georges Duplessis. Depuis, nombre d’ouvrages ont été consacrés à la gravure, et dans cette précieuse Bibliothèque de l’enseignement des Beaux-Arts dont les éditeurs des Arts de reproduction ont eu l’initiative, M. Henri Delaborde a également traité avec la compétence qu’on lui connaît de l’art de la gravure, tandis que M. de Lostalot a résumé l’historique des procédés en attendant que la science, qui est sur la voie, ait trouvé un moyen pratique de reproduire directement par la photographie les couleurs naturelles des objets et des tableaux qui lui seront présentés.

Cette œuvre de vulgarisation prépare on ne peut mieux à lire l’Histoire populaire de la peinture[37], très belle et très savante histoire, par M. Arsène Alexandre, l’auteur de tant de travaux d’art et de quelques-uns des plus charmans albums de la maison Quantin. L’ouvrage entier comprendra quatre volumes : la peinture française, — l’école italienne, — les écoles flamande et hollandaise, — les écoles allemande, anglaise et espagnole, — et formera un véritable musée de mille chefs-d’œuvre qui prendra sa place à côté de l’Histoire de la peinture en Europe, par M. Georges Lafenestre, inaugurée par le Musée du Louvre[38]. Quoiqu’il n’y ait pas de peinture populaire dans le sens strict du mot et que l’objet du monde devant lequel il se dit le plus de sottises, ce soit un tableau de musée, on arrive par l’étude à faire comprendre la plupart des belles œuvres et à les faire comprendre telles qu’elles sont. C’est l’objet de cet ouvrage, et il est naturel qu’il commence par la peinture française qui est bien celle qui est encore la plus méconnue de toutes, et dont, depuis les Primitifs jusqu’aux maîtres du XVIIe et du XVIIIe siècle, on n’a jamais apprécié à leur complète valeur les admirables qualités. C’est cette connaissance des époques et des maîtres qui permet de jouir bien plus vivement de l’œuvre d’art.

Sans qu’il soit besoin d’avoir tous ces chefs-d’œuvre sous les yeux, il suffit d’un peu de goût pour décorer un éventail, un écran et un paravent, ce qui est pour toute jeune fille ou jeune femme une très agréable et très utile manière d’occuper ses loisirs. M. G. Fraipont dans ce traité[39] plein d’agrément et de précision donne les règles de la composition selon la forme, la couleur, le sujet de l’objet à décorer ; il indique ensuite la manière de peindre suivant le procédé employé sur les diverses matières : gaze, soie, velours, parchemin, bois, peau, et ses illustrations sont fort bien faites et choisies dans leur variété. En même temps que des modèles d’éventails, d’écrans et de paravens, on y puisera une foule d’idées ingénieuses, d’arrangemens heureux, de fantaisies gracieuses applicables à toutes espèces de pièces à orner.

Jérusalem, de M. l’abbé Albouy, tout rempli d’un souffle chrétien, s’adresse particulièrement à ceux que leur foi pousse à rechercher en Terre-Sainte et dans les sanctuaires de la Judée[40] les souvenirs de la naissance et de la vie de Jésus et qui, en parcourant ces lieux où le Divin Maître se manifesta à l’humanité et qui furent témoins des mystères sacrés, souhaitent de ressentir les émotions des premiers croyans en face du berceau du christianisme et du tombeau de leur Dieu. Après tant d’autres illustres et pieux voyageurs, qui ont décrit Jérusalem descendant des hauteurs de Sion vers la vallée de Josaphat, le mélange de tous les types des races humaines qui s’y croisent, la diversité des actes et des cultes qui y célèbrent leurs cérémonies, M. Augustin Albouy conduit à son tour le pèlerin catholique à tous les sites consacrés, à tous les sanctuaires vénérables. Le Calvaire et le Saint Sépulcre, le Mont-Sion, la Tour de David, près de la porte de Jaffa, le Mont Moriah, la montagne des Oliviers, les cimetières, les tombeaux fameux, le temple et le palais de Salomon, il nous fait visiter tous les établissemens catholiques, les quartiers et les mosquées que fréquente la population musulmane et schismatique, et contempler la mer Morte et le Jourdain, Jéricho, Bethléem, et la mosquée d’Hébron.

Le livre sur la Marine française[41] est écrit par un marin qui la connaît bien, qui l’aime et qui la fait aimer, parce qu’il en parle avec chaleur et avec une profonde connaissance d’un métier qui est fait pour ceux qui ont le culte de ce qui est grand et désintéressé. M. Maurice Loir a pris la marine à ses débuts, alors qu’elle empruntait à la marine commerçante ses barques et ses matelots, et l’a suivie pas à pas dans ses progrès continus, dans ses transformations successives, depuis les nefs et les galères, les naves et les galéasses, jusqu’aux vaisseaux à plusieurs étages de batteries, puis aux vaisseaux à vapeur et finalement aux cuirassés, qui sont les bâtimens de combat de l’heure présente. Il a décrit la série ininterrompue des changemens apportés dans l’armement, depuis les canons à boulets de pierre jusqu’aux torpilleurs, et dépeint chemin faisant les mœurs, les coutumes, la vie intime des marins aux différens âges de notre histoire maritime, en rappelant brièvement les guerres navales entreprises par la France, et la persévérance et l’ardeur de nos marins, qui n’ont qu’un souci, celui d’être à la hauteur des suprêmes destinées qui l’attendent après toutes les actions héroïques dont elle a le droit de s’enorgueillir. Avec lui le lecteur vit à bord des navires qu’il dépeint, côte à côte avec les marins qu’il met en scène, partage leurs enthousiasmes et se sent pénétré d’admiration aux grands spectacles qui se déroulent devant lui. Et ils se déroulent en réalité sous ses yeux, en une série de gravures, de dessins, de croquis pris sur le vif, par MM. Couturier et Montenard, deux peintres de marine dont ceux qui aiment les choses de la mer ont plus d’une fois apprécié les œuvres dans les expositions.

Puissent ces pages si vibrantes de patriotisme et qui seront lues avec passion par les jeunes gens, inspirer à quelques-uns le désir d’embrasser une carrière toute de dévouement, d’abnégation et qui exalte jusqu’à l’esprit de sacrifice tous les sentimens les plus généreux !

L’Armée de l’Est et l’Armée de la Loire[42], relation anecdotique de la campagne de 1870-71, faite d’après de nombreux témoignages oculaires et documens, est une œuvre encore pleine de souvenirs héroïques, de pages réconfortantes au milieu de toutes les scènes les plus cruelles de l’Année terrible, et c’est un memento qui contribuera à fortifier les plus nobles pensées.

Quelle plus haute leçon pourrait-on imaginer que celle qui naît du rapprochement de ces grands exemples pris dans le triomphe ou dans la défaite, et, parmi les livres d’étrennes, s’il en est beaucoup de curieux, d’instructifs ou d’agréables, ceux-là seuls qui parlent aussi dignement de l’armée et de la marine suffiraient à justifier une aussi abondante production.


J. B.
  1. Nouvelle Géographie universelle. — La Terre et les hommes. — Tome XIX : l’Amérique du Sud. 1 vol. in-8o ; Hachette.
  2. Histoire de l’Art dans l’antiquité : Égypte, Assyrie, Phénicie, Judée, Asie Mineure, Perse, Grèce, par MM. Georges Perrot et Charles Chipiez. — Tome VI, la Grèce.
  3. Voyage en Orient de S. A. I. le Césarevitch, par le prince Oukhtomsky, traduit par M. Louis Léger, illustré de 170 compositions par M. N.-N. Karazine, 1 vol. in-4o ; Delagrave.
  4. La Céramique chinoise, par E. Grandidier. 1 vol. gr. in-8o, illustré de 42 héliogravures par M. Dujardin.
  5. La Femme à Paris — Nos Contemporaines, par M. Octave Uzanne, 1 vol. gr. in-8o, avec 300 illustrations par Pierre Vidal et 50 planches à l’eau-forte et aquarelles par F. Massé.
  6. Jacqueline, par M. Th. Bentzon, illustré de 27 compositions en photogravure d’après M. Albert Lynch. 1 vol. in-4o ; Boussod-Valadon et Cie.
  7. Les Trois Mousquetaires, par Alexandre Dumas, 2 vol. in-8o colombier illustrés de 250 compositions de Maurice Leloir ; Calmann-Lévy.
  8. Le Chevalier de Maison-Rouge, par Alexandre Dumas, 2 vol. in-8o illustré par Julien Le Blant ; Émile Testard.
  9. Zigzags en Bretagne, texte et dessins par MM. H. et G. Dubouchet, 1 vol. gr. in-8o ; P. Lethielleux.
  10. L’Ane des Korrigans, légendes du Morbihan, par Alfred Quesnay de Beaurepaire, 1 vol. gr. in-8o, illustré par l’auteur ; Firmin-Didot.
  11. Journal de Marie-Thérèse de France, duchesse d’Angoulême, corrigé et annoté par Louis XVIII, introduction par M. Imbert de Saint-Amand, 1 vol. in-8o ; Firmin-Didot.
  12. Mémoires du général baron de Marbot. 3 vol. in-8o ; Plon, Nourrit et Cie.
  13. Mémoires du général Thiébault, tome Ier, in-8o ; ibid.
  14. Mémoires du chancelier Pasquier, tomes I et II, in-8o ; ibid.
  15. L’Anneau de César, par M. Alfred Rambaud, 1 vol. gr. in-8o : Hetzel
  16. P’tit-Bonhomme, par M. Jules Verne, 1 vol. gr. in-8o illustré ; Hetzel.
  17. Geneviève Delmas, par M. -Th. Bentzon, 1 vol. in-8o illustré.
  18. Le Sultan de Tanguick. par P.-J. Stahl, 1 vol. in-18° illustré ; Hetzel.
  19. De Tunis à Alger, par M. Marins Bernard. 1 vol. gr. in-8o illustré ; Laurens.
  20. La Vie au Continent noir, par MM. Adrien Marie et Félix Dubois, 1 vol, illustré.
  21. La Vie au Continent noir, par MM. Adrien Marie et Félix Dubois, 1 vol, illustré.
  22. Chez nos Indiens, par M. Henri Coudreau, 1 vol. in-8o illustré ; Hachette.
  23. A travers l’Arménie russe, par Mme Chantre, 1 vol. in-8o illustré ; Hachette.
  24. La Route du Tchad, par M. Jean Dybowski, 1vol. in 8° illustré : Firmin-Didot.
  25. Les Voyages merveilleux de Lazare Poban, par M. Eugène Mouton, 1 vol. gr. in-8o, illustré ; Hachette.
  26. A travers le Sahara, par M. Demage, 1 vol. in-8o illustré ; Hachette.
  27. Une Française au Pôle Nord, par M. Pierre Maël, 1 vol. in-8o illustré ; Hachette.
  28. Moustique, par Roger Dombre, 1 vol. in-8o ; Delagrave.
  29. Les Spectacles enfantins, par Albert Cim, tableau illustré par Gerbault, Job ; Hachette.
  30. Les Tribulations de Nicolas Mender, par Mme Danielle d’Arthez, 1 vol. in-8o illustré ; Hachette.
  31. Les Grandes Voyageuses, par Mme Dronsart, 1 vol. illustré ; Hachette.
  32. Futurs chevaliers, par Mme Noémi Balleyguier, 1 vol. in-8o illustré ; Delagrave.
  33. Mon Journal, 1 vol. in-8o, illustré de gravures en noir et en couleurs ; Hachette et C°.
  34. Le grand Napoléon des petits enfans, par F. de Marthold, album in-4o, illustré en couleurs par Job ; Plon, Nourrit et Cie.
  35. Trois Héros, par Aimé Giron, album in-4o illustré en noir et couleurs, par Job ; Hachette et Cie.
  36. Les Arts de reproduction vulgarisés, par Jules Adeline, 1 vol. in-8, avec 140 vignettes dans le texte, et 12 planches hors texte ; May et Motteroz.
  37. Histoire populaire de la peinture, par M. Arsène Alexandre, t. Ier, École française, 1 vol. gr. in-8o illustré de 250 gravures ; Henri Laurens.
  38. Le Musée national du Louvre, par M. Georges Lafenestre, 1 vol. in-8o ; May et Motteroz.
  39. L’Éventail, l’Écran, le Paravent, par M. G. Fraipont : 1 vol. gr. in-8, orné de 16 aquarelles et 112 dessins de l’auteur ; Laurens.
  40. Jérusalem et les sanctuaires de la Judée, par M. l’abbé A, Albouy, 1 vol. gr. in-8o, illustré ; Didot.
  41. La Marine française, par M. Maurice Loir, lieutenant de vaisseau, 1 vol. gr. in-8, illustré de 250 gravures dans le texte, en noir ou en deux teintes, et de 36 planches imprimées d’après L. Couturier et Montenard ; Hachette et Cie.
  42. L’Armée de l’Est et l’Armée de la Loire, par M. Grenest, illustré par M. Bombled, 1 vol. in-8o avec cartes et plans ; Garnier frères.