Les Métamorphoses (Apulée)/Traduction Bastien, 1787/I/Avis

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AVIS

Sur cette nouvelle Édition.


Toutes les éditions, soit latines, soit traduites en françois de l’Âne d’or d’Apulée, manquoient absolument. Le texte sur-tout étoit devenu très-rare. Celui qui passe pour le plus correct est accompagné des notes de Pricœus ; et, malgré la célébrité dont il jouit pour son exactitude, il y a des fautes considérables dont l’errata qui est à la fin, ne renferme que la plus petite partie. On a donc vérifié celui-ci sur tous ceux qui existent, et on se flatte d’être parvenu à sa parfaite correction.

Dans la traduction, on a suivi l’auteur le plus scrupuleusement qu’il a été possible, sans cependant s’asservir à le rendre mot à mot.

Cet ouvrage, rempli d’esprit et de peintures brillantes, est une satire continuelle des désordres dont les magiciens, les prêtres, les impudiques et les voleurs remplissoient le monde du temps d’Apulée. Outre ces sujets qui sont très-divertissans, on y voit avec plaisir les mœurs et les coutumes des anciens, et le onzième livre contient des choses très-curieuses sur leur religion. Ceux qui cherchent la pierre philosophale prétendent que ces métamorphoses contiennent les mystères du grand-œuvre, ce qui paroît difficile à croire.

On auroit pu étendre les remarques qui sont à la fin de chaque livre ; mais on s’est borné à celles qui étoient absolument nécessaires. Pour donner une parfaite intelligence de cet auteur, j’ai cru devoir rapporter ici les différens jugemens portés par les biographes sur sa personne et sur son ouvrage.