Les Muses françaises/Hélène Picard

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Les Muses françaises : anthologie des femmes-poètesLouis-MichaudII (XXe Siècle) (p. 268-282).




HÉLENE PICARD




Elle est née à Toulouse, en 1878. Son nom de jeune fllle : Hélène Dumarc. Elle a épousé M. Jean Picard, poète lui aussi de grand talent, qui, par ses conseils, son affectueux appui, ses encouragements, l’a intimement aidée à se réaliser dans une œuvre merveilleuse.

« Je crois devoir, — me dit-elle — au fervent amour de la poésie et des poètes que ma mère, dès mon plus jeune âge, m’a donné, le goût très précoce que j’eus à composer des vers,

« Mon adolescence se passa dans l’enchantement de lire les grands poètes, Musset, surtout, que j’adorai, que je chéris toujours plus qu’aucun autre. »

Ses débuts littéraires datent de 1903, Elle publia alors un poème Ij^rique féerique. Cette première œuvre passa inaperçue…, sauf cependant pour M. Emile Faguet qui, avec son ordinaire et admirable sens divinatoire, lui consacra une longue étude dans le Journal des Débats dans laquelle, tout en faisant des critiques justifiées, et après avoir dit que Mme Picard était incapable d’écrire un drame ou une comédie, il ajoutait : « l’auteur est admirablement doué comme poète. » Et encore : « Je n’ai pas caché les défauts de ce poète singulier et attrayant. Ils sont considérables. Mais quand Mme Hélène Picard aura appris la sobriété et la prosodie, il se pourrait bien que ce fut un grand poète qui fût né ; car pour ce qui est du don, il est là. »

Quatre ans plus tard, Mme Hélène Picard publiait son second recueil : l’Instant éternel. M. Emile Faguet parlera encore de ce livre, mais il ne sera plus seul à en parler, mais il n’hésitera plus à écrire tout de go : « Elle est devenue un grand poète ». Ce sera aussi M. Jules Bois qui s’écriera : « Une poétesse extraordinaire nous est née » ; puis M. Albert Flamant (Martin Gale) : « Mme Hélène Picard dont nous ouvrions l’Instant éternel avec quelque inquiétude, est un grand poète… » ; puis, M. Dorchain : « Voici les plus beaux vers d’amour qu’une femme ait écrits depuis Marceline Desbordes-Valmore » ; puis M. Victor Margueritte : « Rarement femme a trouvé de plus graves et délicieux accents » ; puis… mais il faut borner là ces citations que l’on pourrait multiplier infiniment. Il y eut unanimité, en effet, chez les écrivains, pour proclamer la beauté du recueil de Mme Hélène Picard. L’Académie française, elle-même, consacra ce brillant succès en accordant le prix Archon-Despérouses à V Instant iterneL Le rapporteur, M. Jules Lemaître, motivait ainsi l’avis de la commission du prix de poésie : < Ce n’est point un recueil de morceaux divers, artificiellement rapprochés ; on y trouve unité de sujet, et composition, en somme, harmonieuse. C’est un poème d’amour, ou plutôt, c’est le poème de l’amour écrit par une femme de beaucoup de sensibilité et d’imagination. Certes, une critique un peu stricte y trouverait bien des choses à reprendre : de la surabondance, des à peu près, parfois quelque obscurité, de la monotonie et aussi de la bizarrerie dans les images. Mais, Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/275 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/276 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/277 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/278 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/279 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/280 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/281 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/282 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/283 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/284 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/285 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/286 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/287 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/288