Les Muses françaises/Madame Catulle Mendès

La bibliothèque libre.
Les Muses françaises : anthologie des femmes-poètesLouis-MichaudII (XXe Siècle) (p. 191-203).




MADAME CATULLE MENDÈS




Mme Jane Catulle Mendèa a publié, en 1906, un prenxier recueil poétique ; il se pourrait, d’ailleurs, qu’au moment où cette anthologie verra le jour, un second recueil de vers signé de Mme Mendès ait paru. De ce nouveau volume, on pourra se faire une idée — on pourra juger de sa très haute valeur — par les pièces reproduites ici qui en sont extraites.

Lors de l’apparition des Charmes, un critique des plus distingués, M. Marcel Ballot, écrivait : « Voici de beaux et vrais vers de femme, de femme comprenant, acceptant, magnifiant son rôle et sa mission ; et, depuis le pur gémissement de colombe blessée qu’exhala au siècle dernier Marceline Desbordes-Valmore, je ne crois pas qu’on ait entendu l’Enfant, l’Amante et la Mère, trinité féminine en une seule personne — confesser plus sincèrement, plus triomphalement, plus douloureusement aussi, ses désirs et ses extases, ses orgueils et ses détresses, ses sollicitudes et ses abnégations. »

Assurément, le rapprochement de Mme Mendès et de Marceline est heureux ; ou ne saurait, en effet, lire les poésies de la première sans songer de suite aux poésies de la seconde. Il en est ainsi d’ailleurs pour toutes les femmes qui ont mis dans leurs vers beaucoup de passion, beaucoup de bonté, beaucoup de tristesse et beaucoup d’humaine douleur. Pour avoir été la première à montrer son cœur à nu, l’auteur des Pleur » se trouve être la mère de toutes les poétesses, grandes et petites, qui se sont confessées sincèrement.

Il serait, d’ailleurs, téméraire de prétendre pousser trop loin le parallèle entre Mme Jane Catulle Mendès et Marceline Desbordes-Valmore, il existe entre elles une certaine affinité de sentiments qui est loin pourtant d’être une tessemblauce véritable. — L’une est plus douloureuse, plus faible, plus plaintivement touchante ; l’autre — l’auteur des Charmes — est plus hautaine, plus âpre ; sa douleur, elle s’efforce de la dissimuler sous une impassibilité qui va bien, au reste, à sa beauté. Et puis, l’art de Marceline était tout spontané, — son génie lui révéla la forme qui convenait h l’expression de son âme ; — au contraire, Mme Mendès est une parfait-e artiste qui apporte à l’écriture de ses poèmes une conscience et une volonté continues. Son originalité est d’ailleurs complexe : h une pureté toute parnassienne — malgré quelques insignifiantes licences — elle joint une sensibilité moderne très aiguë et un lyrisme éminemment romantique. Il ne serait même pas impossible de rencontrer chez elle, quelques accents d’un classicisme rajeuni. — le classicisme de Chénier. — Elle possède au plus haut point l’art difficile des nuances, sa connaissance de la valeur musicale et morale des mots est admirable. Voyez comme elle sait parler à l’amour, avec quelle tendresse de mère, quelle émotion d’amante, quelle douceur de jeune femme !… Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/198 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/199 Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/200 MADAME CATULLE MENDÈS 195

LA MUSIQUE

musique! recherche et trouve ma douceur, Rends-moi faible, rends-moi fragile, rends-moi tendre, Insinueux enchantement, et qu'à t'entendre Fonde la douleur de mon cœur.

musique ! je suis rigoureuse, obstinée. Droite au bord de la vie avec mon grand fardeau ; Pareille à l'iris bleu penché sur un cours d'eau, Fais que je me sente inclinée

Toujours prêts à blesser ou prêts à se briser, Mes nerfs fins et tordus sont l'orgueilleuse corde D'un arc vers le ciel d'or ! oh ! fais que je m'accorde Aux passages de ton baiser.

De l'arc raide et sans voix fais une souple lyre, Puis ayant démêlé tout l'enchevêtrement, Use de moi, chante sur moi. sois mon amant, Et conte un inspiré délire.

Chante ! il me reviendra des espoirs éperdus. Je n'ai nul souvenir qui n'aime et ne réclame Ton charme, et le contour indécis de mon âme Est plein d'échos qui se sont tus. Oh ! que je sois encore et coupable et naïve, Et qu'enfin j'abandonne un peu de mon secret, • Que j'aime le bonheur qui sur le cœur paraît Un vent d'été sur de l'eau vive. Guéris-moi d'adorer la rigide douleur. De rechercher ce qui fait mal et ce qui souffre, De fouiller les fonds noirs de la nuit et du gouffre, D'aimer la plus étrange fleur. Guéris-moi de ma foi, de mes vœux, de moi-même, De mon front, juge impartial, vain maître actif, Et de mon cœur visionnaire et sensitif Si chargé de tout ce que j'aime. 196 LES MUSES FRANÇAISES musique ! surtout distrais-moi de l'amour Qui me fait un destin royal et solitaire, promesse du ciel et soupir de la terre Croisés et mêlés tour à tour, O plainte de la mer, ô rêve de Cécile, Vibration de grâce au céleste chemin, Suprême expression de tout l'essor humain, Que je te sois humble et docile. Musique, n'est-ce pas toi qui fais scintiller, En descendant des cieux, les sensibles étoiles, Et, montant de la mer, toi qui gonfles les voiles De hauts cris qui vont s'exhaler? Rythme de l'espérance et des miséricordes, Eythmes cruels, rythmes fervents, rythme sacré, Rythme voluptueux, dansant, rythme paré, Et rythmes déchirés des hordes, Rythme plus cher d'amour tendre et d'intimité, musique ! voix de la main, toucher de l'âme, Son du regard et du songe, cri de la flamme Vers des paradis de clarté. Fais, ô magicienne, ô subtile harmonie, Que, mêlée aux secrets extrêmes des accords, Je sache le moment des bienheureux transports Et que je me rêve infinie.,, La vie est un chemin qui veut ce qu'on lui doit, Et bientôt tous mes sens où tu jouais divine S'éteindront d'un seul coup sous l'ordre qui domine Comme un cristal touché du doigt. (Les Charmes.) QUE VOUS AI-JE DONC FAIT? Amour, voici l'été, ses grâces et ses dons ; Dans le tendre jardin, les belles giroflées, Brunes et couleur d'or, semblent des assemblées D'abeilles au travail, de guêpes, de bourdons. MADAME CATULLE MENDÈS 197

Orné de vert feuillage et de fleurs de grenade, Le mur a retrouvé son instant éternel, Et le glaïeul campé, élancé, solennel, Est un adolesoeat donnant la sérénade ; Les roses sont un cœur que vous avez touché, Un cœur de femme aimant ses blessures ouvertes ; L'arbre retient le vent de toutes ses mains vertes Comme le souffle cher d'un visage penché. Amour, tout vous pressent. Amour, tout vous évoque, Je pense à Lespinasse, à la belle Aïssé, Au grand destin d'Yseult qu'on n'a pas surpassé, A ce qui vous détient, à ce qui vous provoque. Surtout je songe aux temps où vous saviez charmer, Briser, martyriser ma douceur violente. Amour, que je suis calme, égale, nonchalante ; Que vous ai-je donc fait pour ne plus vous aimer? Impétueux, léger, dominant les fleurs fraîches, Mon bel enfant, mon petit dieu, mon jeane roi. Hélas ! mon adoré, sans avoir peur de toi, Je touche ton front clair, tes cheveux et tes flèches. Mes yeux ne craignent pas tes regards résolus. Toi-même tu n'as l'air que d'un enfant qui joue Et c'est en souriant que tu baises ma joue, Que vous ai-je donc fait que vous ne m'aimez plus? Souveraine et sujette et servante prêtresse, Toi qui m'avais choisie afin de te choisir, Amour n'étais-je pas ta grâce et ton désir, maître, et que peux-tu faire sans ta maîtresse ? Avant de te donner tout ce que tu me prends. Et pour t'offrir aussi l'âme des belles choses, J'essayais ma langueur sur la fierté des roses Et mes doigts en gardaient les parfums délirants. Amour par qui j'ai su ces heures torturées Où magnifiquement on croit qu'on va mourir, Que vous ai-je donc fait pour ne plus en souffrir Quand tombent dans la nuit ces heures déchirées? 198 LES MUSES FRANÇAISES ».

Tout est neutre et parfait, tout me semble normal; Sans me plaire l'instant qui passe me contente Et plus rien ne me blesse et plus rien ne me tente, Ce cœur n'est plus à moi qui ne me fait plus mal. Je ne' suis plus malade de délicatesse, J'ai l'esprit simple et net et presque impertinent, D'un regard exalté, lumineux, fascinant. Je ne sais plus nourrir la royale tristesse. Sous les tilleuls rythmant l'air qu'ils vont embaumer, Près de toi, cher Amour, je ris, je suis heureuse, Je ne regarde pas ta bouche dangereuse, Que vous ai- je donc fait pour ne plus vous aimer ? Qu'as-tu? tu deviens pâle et plus beau que toi-même; Tu n'as plus un sourire et plus un mouvement. Ah ! ne me croyez pas. Amour, Amour charmant, Impérieux Amour, Ah ) comme je vous aime. (Le Cœur Magnifique.)

CRÉPUSCULE

Le léger tamaris et les fusains luisants S'éteignent, le beau jour range tous ses présents, Un à un, lentement sous des voiles de brume, Et tout ce qui rayonne et tout ce qui parfume Rentre en soi comme ceux qui voient partir l'amour. Un peuplier hautain évident est la tour D'où guettera la nuit, le veilleur qui l'habite. La forêt m'apparaît plus sombre et plus petite ; L'espace qu'elle occupe est comme rétréci ; Qu'a-t-elle donc ce soir? son aspect est transi ; Les feuilles pour dormir ne trouvant pas leur place, Pendantes, sont des mains qu'une main désenlace. Elle qui m'interroge et me répond toujours N'a même pas d'écho ni de murmures sourds, Et si d'un doigt sul»îil j'essaye une caresse, Ce que je veux toucher s'écarte ou se redresse Avec ce doux chagrin qu'on ne peut consoler. Une branche a bougé pour ne pas me frôler. Toutes les plantes sont défiantes, craintives, MADAME CATULLE MENDÈS 199

Oïl dirait la forêt faite de sensitives ; Au pied des vieix omeaux, reclose, chaque fleur A l'air d'un œil d'ami qui retiendrait un pleur. Et des acacias, du mélèze, des charmes, De lourdes gouttes d'eau tombent comme des larmes; Je ne me souviens pas cependant qu'il ait plu. Qu'as-tu donc ma forêt? Ton grand front chevelu, Plus somptueux que ceux de toute une peuplade, Est incliné sur moi comme sur un malade Ignorant le danger et qu'il en peut mourir Et qui s'étonne à voir les autres en soufirir. Ainsi qu'autour des condamnés, tout est silence. Le saule n'ose plus avoir de nonchalance ; Un frêne a retenu son fin frémissement Qui faisait le clair bruit d'un ruisselet charmant; Au creux des troncs moussus chaque bête est tapie Sans remuer, aucun oiseau vif ne pépie. Je voudrais seulement entendre les grillons Poursuivant de cris stricts les suprêmes rayons : Mais la cigale dure elle-même s'est tue». torturante voix si souvent entendue, Du rossignol d'amour, à ce tendre moment Où chaque cœur humain devient un cœur d'amant. Pourquoi te regretter ainsi, pourquoi donc croire Que tu n'existes plus qu'en ma douce mémoire ? Ce silence est chargé de mystère; on dirait Que tout craint de laisser échapper un secret Affreux qu'il ne faut pas à jamais que je sache. Et que c'est par pitié tendre qu'on me le cache. L'Etoile du Berger qu'on nomme aussi Vénus Brille au ciel. N'est-ce pas l'heure de l'Angélus? Cependant nulle cloche, à travers la clairière, • Ne notis jette sa voix d'espoir et de prière A moins que la forêt, la redoutant pour moi, Ne l'étoi fïe en son cœur. ma forêt, pourquoi M'épargnez-vous avec ce grand air de tristesse? Autant que vos douceurs, j'aime votre rudesse. Vous en qui je versais toute ma passion, Pourquoi me pleurez- vous avec précaution. Comme un visage aimé qu'un chagrin décolore, Dites, forêt ? — et qui donc me trahit encore '.' (Le Cœur Magnifique.) 200 LES MUSES FEANÇAISES

QUAND ?

Ainsi ce jour existe en l'avenir voilé, Rien ne l'indique encor, mais il viendra si vite ! Aucun geste ne peut faire que je l'évite, Et par lui mon destin sera soudain scellé. D'une pensée intense, attentive, épuisante, Je suppose ce jour, la tête dans mes mains, Ce jour après lequel il n'est plus de demain; Mais j'ai beau l'évoquer, rien ne le représente. Quel sera-t-il? fera-t-il beau? fera-t-il froid? Seront-ce des jasmins, des iris ou des roses. Ou bien des fleurs d'hiver, rigides et moroses, Dont mes amis viendront parer mon lit étroit t Aurai- je près de moi celui que 1 on escorte A réfréner le mal de son déchirement?

— Nul ne peut m'enseigner le suprême moment, Et seulement je sais qu'un jour je serai morte. Ainsi j'ai ce front clair qui veut et réfléchiT), Cette tempe qui bat, ce sang vif dans mes veines Et ce cœur débordant comme des coupes pleines, Esclave et magnifique et que rien n'affranchit. Le rêve de l'amour m'a faite étrange et pâle Et résistante avec la douceur des roseaux. Mes frémissantes mains sont un couple d'oiseaux Et quelquefois ma voix s'émeut dans un grand râle. J'ai chanté mon plaisir et celui de mes sœurs. J'ai saigné ma douleur et j'ai pleuré leur peine. J'ai mis sur des cheveux le myrte et la verveine, J'ai tenu des enfants dans mes deux bras berceurs ; Répandant mon immense et fastueux délire, Avec (le grands regards choisis par le soleil. J'ai pu me croire digne, en un divin éveil. D'élever mes deux bras et de porter la lyre; J'ai refleuri d'espoir les cœurs humiliés. Je sais en tous les yeux faire affleurer une âme. MADAME CATULLE MENDÈS 201 Tant de désirs vivants m'ont dédié leur flamme ! Et c'étaient des instants plus jamais oubliés ; Les velours de la nuit et l'azur m'ont aimée. Les fleurs sont dans mes mains lentes à se faner Et semblent au jardin vouloir m'environner ; Puis, c'est près de la mer que ma voix s'est rythmée ; Plus sublime que tout ce que l'on peut savoir, La mer par qui le ciel incliné, ressuscite, La mer qui, comme un dieu créateur, me visite Et qui m'a délégué son plus charmant pouvoir ; Je redonne la vie aux perles que je porte, Et dans un lit, un jour, rien ne peut l'empêcher, Ne sachant plus subir un soupir, un toucher, Inerte, supprimée, un jour, je serai morte. Sans me blesser vraiment, sans même m'amoindrir, Les plus vils des humains m'ont méchamment visée. Et malgré que l'Amour m'avait éternisée. Ignorant qui l'exige, il me faudra mourir. (Le Cceur Magnifique.) UNE FEMME PARLE Quand je mourrai Viens à mon chevet Regarde-moi Et je ne pourrai plus mourir. Jota o'Ai^DALOusiE. « Sans aveux, sans soupirs, tous deux inaltérables, Dans la complicité d'un silence inouï; Parmi le monde épars et comme évanoui, Nous avons confondu nos cœurs incomparables. « L'espace d'un instant qui ne peut pas finir. Nous avons délivré notre âme solennelle; C'est toujours le présent pour la joie éternelle. Nous ignorons l'espoir comme le souvenir, « Aucun mot n'a capté le feu de notre ivresse, Aucun embrassement iie contint notre amour, 202 LES MUSES FRANÇAISES

Le monde peut s'éteindre avec la fin du jour, Nous, nous n'avons pas pu cerner notre tendresse. « Ni l'espoir de nos fronts, ni la chair de nos corps, Dans la confusion factice de l'étreintt-. N'ont jamais annulé notre sublime crainte; Pourtant nous avons su les infinis accords, « Mais pouvions-nous songer au baiser inutile Où s'arrête le cœur des amants imparfaits, Tuisque ineiïablement rien ne valait le t-'x De ton regard posé sur ma bouche immobile. « Puisque, sans me parler de ma douce beauté. Subissant un désir qui surpasse l'audace, Pour m' avoir contemplée un mouent face à face. Nul n'aura plus que toi pâli de volupté. « Comme autour de nous deux l'air est divinatoire ! Nous sommes imprégnés d'un secret merveilleux. Nous sommes ceux pour qui nul mal n'est périlleux. Nous vivons une grande et facile victoire. « Nous sommes l'un pour l'autre un héroïque honneur, Eq tous tes mouvements je suis essentielle. Quand je ne te vois pas, ta présence est réelle, Et de nous chaque chose est le plus grand bonheur. « C'est à cause de toi qu'un matin je suis née. Et seul, mon cœur puissant t'a pleinement conçu, Que je t'ai possédé, toi que je n'ai pas eu, mon unique amant, que je me suis donnée ! « De t' avoir rencontré mon destin est sauvé, C'est l'heure de ma vie où je fus la plus belle; J'errais à l'aventure et je fus comme celle, Qui cherchait son salut et soudain l'a trouvé. « A cause de ton choix je suis plus qu'une femme, Je règle comme un dieu ta force et ta douleur, Par toi, je ne puis pas douter de ma valeur Puisque je suis ta chair et que je suis ton âme. « Nous sommes à nous deux toute l'immensité Rien n'est si beau que toi quand je vois que tu m'aimes. Nous sommes un amour au-dessus de nous-mêmes, Indicible, immuable, extrême, innocenté. MADAME CATULLE MENDÈS 203

« Qui connaîtra jamais la muette musique Emanant de nous deux quand nous nous regardons, Et même détournés, figés, sans abandons, Ah ! notre grand plaisir idéal et physique. « Le monde désormais n'existe pas pour moi. Il est comme un objet construit à ton usage ; En chaque êti-e vivant je cherche ton visage, Ce qui la'émeut de lui, c'est un i effet de toi ! « Sans qu'ils en puissent rien deviner ni comprendre, Je choisis mes amis selon l'affinUé Q rils ont i igAnûiuent avec ta royauté. Et c'est encore par toi que mon cœur leur est tendre» « C'est à toi seul que j ? réponds, qne je souris. En écoutant leur voix, en rejïerdant leur geste, Parce qu'un peu de toi soudain se manifeste. Et que j'adore en eux l'un de tes traits surpris. « Et le Temps qu'a peuplé ton innombrable image N'est plus comme un trésor qu'on a dilapidé, Foj-er inextinguible, utile, intercédé, Il dispense vers toi son radieux hommage, « Cœur divin de mon cœur, fais ce que tu voudras Que m'importent tes mots, que m'importent tes actes, Seule, ne sais-je pas tes volontés intactes ; Qui que ce soit, c'est moi que tu tiens dans tes bras. « Les choses ne nous sont que de pauvres modèles Où rien de notre amour ne saurait s'abolir,* En tout, c'est toujours lui qui se veut accomplir. Car nous ne pouvons pas être des infidèles ! » (^Le Cœur Magnifique.)