Les Mystères du peuple/VI/8

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Les Mystères du peuple — Tome VI
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NOTES DU CINQUIÈME VOLUME.




KARADEUK LE BAGAUDE.


ÉPILOGUE.




chapitre ii.

(A) Les derniers Mérovingiens ne furent le plus souvent pas même des hommes ; c’est un phénomène fort étrange dans cette famille que celle succession d’enfants nés d’autres enfants. Il semble qu’on ait affaire à une race différente de celle du commun des hommes. Tout Mérovingien était père à treize ou quatorze ans et caduque à trente ; livrés dès leur enfance à une débauche effrénée, ils perdaient en même temps dans la crapule les forces du corps et celles de l’âme. (Hadre. Val, I. XI, page 41.)

(B) ... En même temps, pour empêcher son petit-fils Thierry de s’occuper des affaires publiques, Brunehaut contribua à l’enivrer de voluptés et à l’entourer de maîtresses. En 602, Thierry avait à peine quinze ans, lorsqu’une de ses maîtresses lui donna un fils nommé Sigebert. (Frédégaire, Chroniq., cap. XXI, XXIV, P. 421.)

(C) Le roi Theudebert, dans un accès de fureur, étrangla Bélichild. (Frédég, Chroniq., ch. XXXIV, p. 610.)

(D) D’après l’ordre de Thierry, un soldat saisit par le pied un fils de Theudebert encore enfant, nommé Mérovée, et le frappa contre la pierre jusqu’à ce que son cerveau sortit de sa tête brisée. (Frédég., Chroniq., ch. XXXVIII, p. 448. — Chron. moissiacense, p. 651. Gest. rer. franc., ch. XXXVIII.)

(E) Le seigneur Quintio fut mis à mort par les ordres de la reine Brunehaut. (Gest. rer. franc., ch. XXXIX.)

(F) Les soldats coupèrent avec leurs épées le pavillon du roi, et s’y précipitant tous à la fois, ils égorgèrent Protade à leurs pieds. (Frédég., Chron., cap. XXVII, p. 422.)

(G) Brunehaut, d’accord avec Aridius, évêque de Lyon, demanda à trois comtes attachés à sa cour de la débarrasser d’un prélat incommode, et l’évêque Didier, attaqué au passage de la Chalaronne le 22 mai 607, fut tué à coups de pierres. (Frédég., Chron., ch. XXXII, p. 423.)

(H) Les seigneurs, afin de restreindre l’empire que Brunehaut exerçait sur son petit-fils en favorisant ses débauches, engagèrent Thierry à demander en mariage Ermemberge, fille de Wilterik, roi d’Espagne (Frédég. Chr., ch. XXX, p. 424.)

(I) Brunehaut engagea son petit-fils à ne jamais s’approcher de sa femme Ermemberge, et après l’avoir abreuvée de mortifications, elle la fit renvoyer au bout d’un an, en retenant la dot qu’Ermemberge avait apportée. (Frédég. Chr., ch. XXXIII, p. 428.)

(J) Lettres de Grégoire, Pont. coll., ch. XVII, n. 11.

(K) La reine écrivit à un homme affidé nommé Alboin qu’elle avait auprès de Warnachaire, de le tuer et de prendre sa place. Alboin après avoir lu la lettre la déchira et en jeta les fragments ; mais ils furent réunis et rapportés à Warnachaire, qui dès lors ne songea plus qu’à se venger de Brunehaut. (Aimoin, liv. IV, ch, 1, p. 116.)


chapitre iii.


(A, B) Clotaire fit tuer les deux arrière-petits-fils de Bruuehaut, Sigebert et Corbus ; mais il fit conduire en Neustrie le petit Mérovée, (Frédég. Chr., ch. LXII, p. 429.)

(C) Audowère périt dans les tortures ; et sa sœur Basine, après avoir été violée par les pages de Frédégonde sous les yeux de cette reine, fut envoyée dans un monastère. (Grégoire de Tours, liv. V, p. 811.)

(D) Brunehaut fut arrêtée par le connétable Herpon, à Orbe, bourg au delà du Jura, et conduite à Clotaire avec Theudelaire, sœur de Théodoric, à Ryonne, village situé sur la Vigenne. Clotaire fit tuer Sigebert et Corbus, fils de Théodoric. Touché de compassion pour Mérovée, qu’il avait tenu sur les fonts de baptême, il le fit emmener secrètement en Neustrie, et le recommanda au comte Ingobad, Mérovée vécut plusieurs années dans ce pays.

Brunehaut ayant été amenée en sa présence, enflammé de haine contre elle, il lui imputa la mort de dix rois francs, c’est-à-dire, Sigebert, Mérovée; son père Chilpéric, Théodebert et son fils Clotaire, Mérovée fils de Clotaire, Théodoric et ses trois fils, qui venaient de périr. L’ayant ensuite tourmentée pendant trois jours par divers supplices, il la fit conduire à travers toute l’armée, assise sur un chameau, et attacher ensuite par les cheveux, par un pied et par un bras, à la queue d’un cheval extrêmement fougueux ; ses membres furent disloqués par les coups de pied et la promptitude de la course du cheval, (Frédég., Chron., ch. LXII, p. 429.)

(E) ... Et les ossements de la reine furent jetés au feu (Adon., Chr. script. rer. gall. el franc. t. II, p. 669)

... Après le supplice du cheval le peuple brûla le corps de Brunehaut : le feu fut son supplice. (Chronique de Marius. Append. Script, rer gall, t, Il, p, 19.)

(F) Narculf, Formul., liv. III.




LA CROSSE ABBATIALE.


chapitre premier.

(A) Voir l’excellente dissertation de M. Michelet au mot Colibert, note du 1er vol. de son Hist. de France. (Le défaut d’espace nous empêche de la citer.)

(B) Hist. du Languedoc, par Dom. Vaissette, liv. I, p. 39.

(C) Ce fut ainsi que Karl-Martel dépouilla les églises du Seigneur, en octroyant à ses chefs de bandes les saintes abbayes et les saints évêchés, au grand deuil de la chrétienté. (Boll., liv. V, p. 129.)

(D) Afin de donner plus de majesté à la figure des jeunes princes, on ornait leur visage d’une barbe feinte. (Eginhard, Annales, liv. I, p. 27.)

(C) Hist. rer. franc., ch. XIII.)



chapitre ii.

(A) Voir la Vie de saint Éloi, par Saint-Ouen, dans la Vie des Saints.

(B, C, D, E) Voir le savant travail de M. Guérard, dans ses Prolégomènes du polyptique d’Irminon (V. 1, introd.)


(F) L’Orfèvre Saint-Éloi, livre d’or des métiers, par P. Lacroix (bibliophile Jacob).




LES PIÈCES DE MONNAIE KAROLINGIENNES.


(A) Voir pour cette aventure si connue : Faits et gestes de Karl-le-Grand, par un moine de Saint-Gall.

(B) Une des filles de Karl, Berthe, avait pour amant le bel abbé de Saint-Riquier. (Ib.)

(C) L’empereur changea le nom des mois. Il appela janvier winthermanoht, février hormune, etc., etc. (Vie de Karl-le-Grand, par Eginhard, p. 149)

(D, E, F) La description du palais de Charlemagne est textuellement extraite : 1° Des faits et gestes de Karl-le-Grand, par le moine de Saint-Gall (p. 230 à 355), et de la chronique d’Emold le Noir (p. 121 à 142).

(G) Alors parut Karl lui-même, cet homme de fer, la tête couverte d’un casque de fer, les mains garnies de gantelets de fer, sa poitrine de fer et ses épaules de marbre défendue par une cuirasse de fer, la main gauche armée d’une lance de fer qu’il pourrait soutenir en l’air ; l’intérieur des cuisses que les autres, pour avoir plus de facilité à monter à cheval, dégarnissaient même de courroies, il l’avait entouré de lames de fer, ses bottines étaient de fer ; sur son bouclier on ne voyait que du fer, son cheval avait la couleur et la force du fer ; tous ceux qui précédaient le monarque, tous ceux qui marchaient à ses côtés, tous ceux qui le suivaient avaient des armures semblables ; le fer couvrait le grand chemin, les pointes de fer réfléchissaient les rayons du soleil. Ce fer si dur était porté par un peuple d’un cœur plus dur encore. (Moine de Saint-Gall, vol. I, p. 958.)

(H, I, J, K) Voir la note D, E, F.

(L, M, N) Le costume ordinaire du roi était celui de ses pères, l’habit des Franks ; il portait sur la peau une chemise et des hauts-de-chausses de toile de lin, par-dessus était une tunique serrée avec une ceinture de soie et des chaussettes, des bandelettes entouraient ses jambes, des sandales renfermaient ses pieds ; l’hiver, un justaucorps de peau de loutre lui garantissait les épaules et la poitrine contre le froid ; il portait une épée, dont la poignée et le baudrier étaient d’or ou d’argent, quelquefois il en portait une enrichis de pierreries, mais c’était les jours de grande fête ou lorsqu’il donnait audience aux ambassadeurs ; alors il portait un justaucorps brodé d’or, des pierreries à ses sandales et un diadème d’or et de pierreries. A son repas on ne servait que quatre plats, en outre du rôti, gibier que ses veneurs apportaient tout fumant sur la broche, et dont il mangeait plus volontiers que de tout autre mets ; pendant ce repas il se faisait réciter ou lire de préférence les histoires et les chroniques des temps passés. Il se levait trois et quatre fois dans la nuit. Le matin, lorsqu’il s’habillait et se chaussait, il recevait non-seulement ses amis, mais si le comte du palais lui rendait compte de quelque procès sur lequel on ne pouvait prononcer sans son ordre, il faisait aussitôt entrer les parties, et rendait sa sentence comme s’il eût été assis sur un tribunal ; et ce n’était pas seulement les procès, mais tout ce qu’il avait à faire dans le jour, et les ordres à donner à ses ministres, que l’empereur expédiait ainsi en ce moment. Karl était gros, robuste et d’une taille élevée, mais bien proportionnée, et qui n’excédait pas en hauteur sept fois la longueur de son pied ; le sommet de la tête rond, les yeux grands et vifs, le nez long, les cheveux beaux, la physionomie ouverte et gaie, le cou gros et court, le ventre proéminent ; sa voix, quoique perçante, paraissait grêle pour son corps ; il boitait légèrement d’un pied, quatre ans avant sa mort. (Vie de Karl-le-Grand, par Eginhard, vol. I, p. 149 à 152)

(O) L’officier de la table de l’empereur ou grand nomenclateur. (Ibid.)

(P) Voir la note L, M, N.


(Q) Karl savait dans les moindres détails le revenu de ses métairies. (Moine de Saint-Gall, p. 171)

(R) Après une longue absence, Karl de retour en Gaule se fit amener les enfants d’une école qu’il avait confiés à Clément, et voulut qu’ils lui montrassent leurs lettres et leurs vers. Les élèves sortis des classes moyennes et inférieures présentèrent des ouvrages qui passaient toute espérance, et où se faisaient sentir les plus douces saveurs de la science ; les nobles, au contraire, n’eurent à produire que de misérables pauvretés. Karl mit à sa droite ceux qui avaient bien fait, et leur dit : « Je vous loue beaucoup, mes enfants, de votre zèle à remplir mes intentions ; efforcez-vous d’atteindre à la perfection, je vous donnerai de riches évêchés, de magnifiques abbayes. Tournant ensuite son front irrité vers les mauvais élèves demeurés à sa gauche : — Quant à vous, nobles, vous fils des principaux de la nation, vous enfants délicats et forts gentils, vous reposant sur votre naissance et votre fortune, vous avez négligé mes ordres et vos études, préférant le jeu, la paresse, les futiles occupations. Par le Roi de cieux ! permis à d’autres de vous admirer, je ne fais, moi, nul cas de votre naissance et de votre beauté. Retenez bien ceci, entendez-vous : Si vous ne vous hâtez de réparer votre négligence par une constante application, vous n’obtiendrez jamais rien de Karl. » (Moine de Saint-Gall, vol. 1, p. 177.)

(S, T, U, V, Y, Y, Z, AA, BB, CC, DD, EE, FF, GG, HH, II) Voir le Moine de Saint-Gall ; tous les faits du récit qui renvoient à ces notes, sont aussi textuellement tirés de cette chronique que la scène de l’école ; l’espace nous manque pour citer à l’appui les passages de cette curieuse chronique.

(JJ) « Savez-vous, mes fidèles, pourquoi je pleure si amèrement ? — dit Karl regardant par la fenêtre d’une ville maritime de la Gaule narbonaise en voyant au loin des vaisseaux normands : — Je ne crains pas que ces hommes me nuisent par leurs pirateries, mais je prévois de quels maux les Normands écraseront mes neveux et leurs peuples.» (Eginhard, Vie de Karl-le-Grand, p. 252.)


ÉPILOGUE.


(A) Aurélien de Courson, hist. de Bretagne, vol. I, p. 267.

(B) Chants populaires de la Bretagne, par M. de Villemerqué, vol. I. Leiz Breiz.

(C, D, E) Textuelle. Voir pour toute cette héroïque défense des Bretons contre les Franks, les Faits et gestés de Louis-le-Pieux, par Ernold-le-Noir (v. I, p. 97 à 161). Nous avons suivi scrupuleusement le récit d’Ermold, témoin oculaire de cette guerre.




fin des notes du cinquième volume.