Les Pensées d’une reine/L’Amitié

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Calmann Lévy (p. 59-63).

IV

L’AMITIÉ


I

L’amitié qui ne tient qu’à la reconnaissance est comme une photographie : avec le temps, elle pâlit.


II

Les consolations tombent souvent dans le cœur, comme des gouttes d’eau dans du beurre bouillant. Elles le font crépiter et jaillir.


III

C’est pour lutter contre ses amis qu’il faut surtout du courage. Il semble qu’on éteigne soi-même le feu de son foyer, pour rester au froid.


IV

L’amitié diminue, lorsqu’il y a trop de bonheur d’un côté et trop de malheur de l’autre.


V

On commet presque un crime en causant une déception. L’effusion, ainsi refoulée, se retire d’autres auxquels elle aurait pu faire du bien.