Les Petits poèmes grecs/Bacchylide/Sur le bonheur

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III.

SUR LE BONHEUR.

Heureux celui à qui le ciel accorde une part assez grande de biens pour couler doucement ses jours. Ils ne sont pas toujours calmes, et souvent bien des nuages viennent les troubler, car le bonheur parfait n’appartient pas à notre faible nature.

IV.

L’amour de l’or remporte trop souvent la victoire quand il combat contre une vertu trop faible.

V.

La pierre de Lydie découvre l’or pur et véritable ; de même la sagesse et la vérité découvrent la vertu sincère.

VI.

Hélas ! Hélas ! mon fils, pourquoi pleurer ? Notre malheur n’est-il pas mille fois plus grand que nos larmes.

VII.

L’homme de bien arrive chez son hôte ; il paraît debout sur le seuil de la porte pendant qu’on prépare le frugal repas. L’hôte lui dit : « Les hommes justes viennent naturellement s’asseoir a la table de ceux qui leur ressemblent. Nous n’avons à vous offrir ni des bœufs entiers ni des vases d’or, ni des tapis de pourpre, mais nous vous offrons des âmes tendres, une douce musique, du vin agréable dans nos humbles coupes de Béotie. » L’étranger entendant ces paroles vient s’asseoir à table ; il étend les bras et remercie en mangeant.