Les Poètes du terroir T I/Dominique Caillé

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Les Poètes du terroir du XVe au XXe siècleLibrairie Ch. Delagrave Tome premier (p. 468).

DOMINIQUE CAILLÉ

(1856)


Avocat, ancien secrétaire de la Société des Bibliophiles brctons, vice-président de la Société académique de la Loire-Inférieure, M. Dominique Caillé est né à Nantes le 1er avril 1856. De vieille famille bretonne, il est le petit-cousin d’Evariste Boulay-Paty et de Stéphane Halgan. Il s’est fait connaître par de nombreuses publications intéressant l’histoire et la littérature de la haute Bretagne (Cf. Elisa Mercœur, Paris, Cresson, 1889, in-8o ; La Poésie à Nantes sous le second Empire, Tours, Bousrez, 1905, in-8o) et a fait paraître plusieurs recueils de vers, entre autres : Poésies (Nantes, Forest et Grimaud, 1881, in-12 ; ibid., Imprim. nouv., 1885, et Vannes, Lafolye, 1891, in-12) : Parisina, imité de lord Byron (Paris, 1883 ; Nantes, 1890 et 1903, in-16) ; Edith au cou de cygne (Paris, Vanier, 1886, in-18) ; Sonnets (Nantes, Plédran, 1887, in-18) ; Au bord de la Chézine (Nantes, Hanciaux, 1887, in-18) ; Sous la tonnelle (ibid., 1888, in-18) ; Lever d’étoiles (ibid., 1889, in-18) ; Le Gui sacré (ibid,, 1890, in-18), etc.



BRIZEUX


Brizeux aimait les gars chevelus de Bretagne,
Les chênes, les menhirs en rang dans la campagne,
Nos landes à fleurs d’or et nos monts de granit ;

11 aimait à parler, aux vêpres, le dimanche,
À la vierge du Scorf, Marie en coiffe blanche,
Dans le bourg d’Arzannô, sous le clocher bruni ;

Il aimait l’Océan, nos pardons, nos costumes,
Les chants de nos aïeux, nos anciennes coutumes,
Et tout ce grand passé dont nous sommes jaloux.

Aussi, lorsqu’il chantait, couché sous la bruyère.
D’une voix tour à tour mélancolique et fière.
Sur les bords du Létà, ses vers mâles et doux,

Ô Bretagne ! ton âme y vibrait tout entière.