Les Principes de 89 et le Socialisme/Livre 3/Chapitre 10

La bibliothèque libre.
◄   Chapitre IX Livre III
Chapitre X
Chapitre XI   ►


CHAPITRE X


Contre tous.



Le consommateur, c’est tout le monde. — Les grévistes demandent l’appui de tous au profit de quelques-uns contre tous. — Les socialistes contre tous.


Quel est ce tyran capricieux, ce maître du travail ? Qui ? Vous, moi, toi, nous, tout le monde.

Des ouvriers, des mineurs, se mettent en grève ; ils demandent aux municipalités, à l’État, de les soutenir, de faire augmenter leurs salaires : des journalistes empressés, des députés, des hommes d’État, et même des ministres proposent de leur voter des subventions, demandent que les pouvoirs publics leur « fassent obtenir satisfaction ». Des souscriptions sont ouvertes et de braves gens y versent leur offrande.

Tout ce beau mouvement se résume dans ce discours simple et précis que tient le gréviste à tout le monde.

— Donnez-moi votre appui moral et matériel pour que je vous fasse payer plus cher mon produit.

Et, naïvement, quantité de consommateurs, qui marchandent avec âpreté chaque objet qu’ils achètent, subventionnent et soutiennent la conspiration dirigée contre eux.

Le socialisme, c’est l’agression de certaines catégories de personnes contre l’universalité des autres personnes.

Les socialistes demandent à l’État de mettre à leur disposition exclusive les forces et les ressources sociales qui doivent être employées pour l’utilité de tous.