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Les Protocoles des Sages de Sion/Nilus Lambelin/Texte/01

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CHAPITRE PREMIER


Le droit est dans la force. La Liberté est une Idée. Le Libéralisme. L’or. La Foi. L’autonomie. Le despotisme du capital. L’ennemi intérieur. La foule. L’Anarchie. La politique et la morale. Le droit du plus fort. Le pouvoir juif franc-maçon est invincible. Le but justifie les moyens. La foule est aveugle. L’alphabet politique. Les discordes des partis. La forme de Gouvernement qui conduit le mieux à votre but est l’autocratie. Les liqueurs fortes. Le classicisme. La débauche. Le principe et les règles du Gouvernement Juif et franc-maçon. La terreur. Liberté, Egalité, Fraternité. Le principe du Gouvernement dynastique. Les privilèges de l’aristocratie des chrétiens détruits. La nouvelle aristocratie. Calcul psychologique. Abstraction de la Liberté. Amovibilité des représentants du peuple.


« Abandonnons toute phraséologie ; étudions en elle-même chaque idée, éclairons la situation par des comparaisons et des déductions.

Je vais donc formuler notre système de votre point de vue et du point de vue des chrétiens.

Il faut remarquer que les hommes qui ont de mauvais instincts sont plus nombreux que ceux qui en ont de bons. C’est pourquoi on atteint les meilleurs résultats en gouvernant les hommes par la violence et la terreur, non par les discussions académiques. Chaque homme aspire au pouvoir, chacun voudrait devenir dictateur, s’il le pouvait ; en même temps, il en est peu qui ne soient prêts à sacrifier les biens de tous pour atteindre leur propre bien. Qu’est-ce qui a contenu les bêtes féroces qu’on appelle des hommes ? Qu’est-ce qui les a guidés jusqu’à présent ? Au début de l’ordre social ils se sont soumis à la force brutale et aveugle, plus tard à la loi, qui n’est que la même force, mais masquée. J’en conclus que d’après la loi de nature, le droit est dans la force. La liberté politique est une idée et non un fait. Il faut savoir appliquer cette idée quand il devient nécessaire d’attirer les masses populaires à son parti par l’appât d’une idée, si ce parti a formé le dessein d’écraser le parti qui est au pouvoir. Ce problème devient facile si l’adversaire tient ce pouvoir de l’idée de liberté, de ce qu’on appelle libéralisme, et sacrifie quelque peu de sa puissance pour cette idée. Et voilà où apparaîtra le triomphe de notre théorie : les rênes relâchées du pouvoir sont aussitôt saisies en vertu de la loi de vie par d’autres mains, parce que la force aveugle du peuple ne peut rester un seul jour sans guide, et que le nouveau pouvoir ne fait que prendre la place de l’ancien, affaibli par le libéralisme. De nos jours la puissance de l’or a remplacé le pouvoir des gouvernements libéraux. Il fut un temps où la foi gouvernait. L’idée de la liberté est irréalisable, parce que personne ne sait en user dans une juste mesure. Il suffit de laisser quelque temps le peuple se gouverner lui-même pour que cette autonomie se transforme aussitôt en licence. Dès lors surgissent des dissensions, qui se transforment bien vite en batailles sociales, dans lesquelles les États se consument et où leur grandeur se réduit en cendres. Que l’État s’épuise dans ses propres convulsions ou que ses querelles intestines le réduisent à la merci des ennemis extérieurs, il peut dès lors être considéré comme irrémédiablement perdu : il est en notre pouvoir. Le despotisme du capital, qui est tout entier entre nos mains, lui apparaît comme une planche de salut auquel il est obligé, bon gré mal gré, de se cramponner, sous peine de sombrer.

A celui que son âme libérale porterait à traiter ces raisonnements d’immoraux, je demanderai : si tout État a deux ennemis, et s’il lui est permis d’employer contre l’ennemi extérieur, sans que cela soit considéré comme immoral, tous les moyens de lutte, comme, par exemple, de ne pas lui faire connaître ses plans d’attaque ou de défense, de le surprendre de nuit ou avec des forces supérieures ; pourquoi ces mêmes mesures employées contre un ennemi pire, qui ruinerait l’ordre social et la propriété, seraientelles dites illicites et immorales ?

Un esprit bien fait peut-il espérer mener avec succès les foules par des exhortations sensées ou par la persuasion, quand la voie est ouverte à la contradiction même déraisonnable, pourvu qu’elle paraisse séduisante au peuple qui comprend tout superficiellement ? Les hommes, qu’ils soient de la plèbe ou non, sont guidés exclusivement par leurs petites passions, par leurs superstitions, par leurs usages, par leurs traditions et leurs théories sentimentales : ils sont esclaves de la division des partis qui s’opposent à l’entente la plus raisonnable. Toute décision de la foule dépend d’une majorité de hasard ou, tout au moins, superficielle ; dans son ignorance des secrets politiques, elle prend des résolutions absurdes ; une sorte d’anarchie ruine le gouvernement. La politique n’a rien de commun avec la morale. Le gouvernement qui se laisse guider par la morale, n’est pas politique et par conséquent son pouvoir est fragile. Celui qui veut régner doit recourir à la ruse et à l’hypocrisie. Les grandes qualités populaires – la franchise et l’honnêteté – sont des vices dans la politique parce qu’elles renversent les rois de leurs trônes mieux que l’ennemi le plus puissant. Ces qualités doivent être les attributs des royaumes chrétiens, nous ne devons aucunement les prendre pour guides. Notre but est de posséder la force. Le mot de « droit » est une idée abstraite que rien ne justifie. Ce mot signifie simplement ceci : « Donnez-moi ce’que je veux afin que je puisse prouver par là que je suis plus fort que vous. » 0ù commence le droit, où finit-il ?

Dans un État, où le pouvoir est mal organisé, où les lois et le gouvernement sont devenus impersonnels du fait des droits sans nombre que le libéralisme a créés, je vois un nouveau droit de me jeter, de par la loi du plus fort, sur tous les ordres et tous les règlements établis et de les renverser ; de mettre la main sur les lois, de reconstruire toutes les institutions et de devenir le maître de ceux qui nous ont abandonné les droits que leur force leur donnait, qui y ont renoncé volontairement, libéralement…

En raison de la fragilité actuelle de tous les Pouvoirs, notre puissance sera plus durable que toute autre, parce qu’elle sera invincible jusqu’au moment où elle sera si bien enracinée qu’aucune ruse ne pourra plus la ruiner…

Du mal passager que nous sommes obligés maintenant de faire naîtra le bien d’un gouvernement inébranlable, qui rétablira la marche régulière du mécanisme de l’existence nationale, troublé par le libéralisme. Le résultat justifie les moyens. Portons notre attention dans nos projets, moins sur le bon et le moral que sur le nécessaire et l’utile, Nous avons devant nous un plan, dans lequel est exposée stratégiquement la ligne, dont nous ne pouvons nous écarter sans courir les risques de voir détruits les travaux de plusieurs siècles. Pour trouver les moyens qui mènent à ce but, il faut tenir compte de la lâcheté, de l’instabilité, de l’inconstance de la foule, de son incapacité à comprendre et à estimer les conditions de sa propre vie et de sa prospérité. Il faut comprendre que la puissance de la foule est aveugle, insensée, ne raisonne pas, écoute à droite et à gauche. Un aveugle ne peut conduire un aveugle sans le conduire au précipice ; de même les membres de la foule, sortis du peuple, fussent-ils doués d’un esprit génial, faute de rien comprendre à la politique, ne peuvent prétendre la guider sans perdre toute la nation. Seul, un individu préparé dès l’enfance à l’autocratie, peut connaître le langage et la réalité politiques. Un peuple livré à lui-même, c’est-à-dire aux parvenus de son milieu, se ruine par les discordes de partis, qu’excitent la soif du pouvoir, et par les désordres qui en proviennent. Est-il possible aux masses populaires de raisonner tranquillement, sans rivalités intestines, de diriger les affaires du pays qui ne peuvent être confondues avec les intérêts personnels ? Peuvent-elles se défendre contre les ennemis extérieurs ? C’est impossible. Un plan, divisé en autant de têtes qu’il y en a dans la foule, perd son unité ; il devient inintelligible et irréalisable. Il n’y a qu’un autocrate qui puisse élaborer des plans vastes et clairs, donner sa place à toutes choses dans le mécanisme de la machine gouvernementale. Concluons donc qu’un gouvernement utile au pays et capable d’atteindre ce but qu’il se propose, doit être concentré dans les mains d’un seul individu responsable. Sans le despotisme absolu, la civilisation ne peut exister ; elle n’est pas l’œuvre des masses, mais de leur guide, quel qu’il soit. La foule est un barbare qui montre sa barbarie en toute occasion. Aussitôt que la foule prend en mains la liberté, elle la transforme bien vite en anarchie, qui est le plus haut degré de barbarie. Voyez ces animaux ivres d’eau-de-vie, hébétés par le vin, auquel le droit de boire sans limites est donné en même temps que la liberté.

Nous ne pouvons permettre que les nôtres tombent à ce degré… Les peuples chrétiens sont abrutis par les liqueurs fortes ; leur jeunesse est abrutie par les études classiques et par la débauche précoce à laquelle l’ont poussée nos agents – précepteurs, domestiques, gouvernantes – dans les maisons riches, nos commis ailleurs, nos femmes dans les lieux de divertissements des chrétiens. Au nombre de ces dernières, je compte aussi ce qu’on appelle « les femmes du monde » initiatrices volontaires de leur débauche et de leur luxe. Notre mot d’ordre est : la force et l’hypocrisie. Seule la force peut triompher en politique, surtout si elle est cachée dans les talents nécessaires aux hommes d’État. La violence doit être un principe, la ruse et l’hypocrisie une règle pour les gouvernements qui ne veulent pas remettre leur couronne aux mains des agents d’une nouvelle force. Ce mal est l’unique moyen de parvenir au but, le bien. C’est pourquoi nous ne devons pas nous arrêter devant la corruption, la tromperie et la trahison, toutes les fois qu’elles peuvent nous servir à atteindre notre but. En politique il faut savoir prendre la propriété d’autrui sans hésiter, si nous pouvons obtenir par ce moyen la soumission et le pouvoir. Notre État, dans cette conquête pacifique, a le droit de remplacer les horreurs de la guerre par des condamnations à mort moins visibles et plus, profitables, nécessaires pour entretenir cette terreur qui fait obéir les peuples aveuglément. Une sévérité juste, mais inflexible, est le plus grand facteur de la force d’un État, ce n’est donc pas seulement notre avantage, c’est notre devoir, pour obtenir la victoire, de nous en tenir à ce programme de violence et d’hypocrisie. Une pareille doctrine basée sur le calcul, est aussi efficace que les moyens qu’elle emploie. Ce n’est donc pas seulement par ces moyens, mais aussi par cette doctrine de la sévérité que nous triompherons et que nous asservirons tous les gouvernements à notre gouvernement suprême. Il suffira que l’on sache que nous sommes inflexibles pour que toute insubordination cesse. C’est nous, qui les premiers, dans ce qui est encore l’antiquité, avons jeté au peuple les mots « Liberté, Égalité, Fraternité » : paroles répétées tant de fois dans la suite par des perroquets inconscients, qui attirés de toutes parts par cet appât, n’en ont usé que pour détruire la prospérité du monde, la véritable liberté individuelle, autrefois si bien garantie de la contrainte de la foule. Des hommes qui se croyaient intelligents n’ont pas su démêler le sens caché de ces mots, n’ont pas vu qu’ils se contredisaient, n’ont pas vu qu’il n’y a pas d’égalité dans la nature, qu’il ne peut y avoir de liberté, que la nature elle-même a établi l’inégalité des esprits, des caractères et des intelligences, si fortement soumis à ses lois ; ces hommes n’ont pas compris que la foule est une force aveugle ; que les parvenus qu’elle élit pour la gouverner, ne sont pas moins aveugles en politique qu’elle-même, que l’initié fût-il un sot, peut gouverner, tandis que la foule des non-initiés, même pleins de génie, n’entend rien à la politique. Toutes ces considérations ne vinrent pas à l’esprit des chrétiens ; cependant, c’est là-dessus que reposait le principe du gouvernement dynastique ; le père transmettait à son fils les secrets de la politique, inconnus en dehors des membres de la famille régnante, afin que nul ne pût trahir le secret. Plus tard le sens de la transmission héréditaire des vrais principes de la politique se perdit. Le succès de notre œuvre en fut accru. Pourtant, dans le monde, les mots Liberté, Égalité, Fraternité mirent dans nos rangs, par l’entremise de nos agents aveugles, des légions entières d’hommes qui portèrent avec enthousiasme nos étendards. Et cependant ces mots étaient des vers qui rongeaient la prospérité de tous les non-juifs, en détruisant partout la paix, la tranquillité, la solidarité, en sapant tous les fondements de leurs États. Vous verrez par la suite que cela servit à notre triomphe ; cela nous donna, entre autres, la possibilité d’obtenir l’atout le plus important, autrement dit, d’abolir les privilèges, l’essence même de l’aristocratie des chrétiens, et l’unique moyen de défense qu’ont contre nous les peuples et les nations. Sur les ruines de l’aristocratie naturelle et héréditaire, nous avons élevé notre aristocratie de l’intelligence et de la finance. Nous avons pris pour critérium de cette nouvelle aristocratie la richesse, qui dépend de nous, et la science qui est dirigée par nos sages. Notre triomphe fut encore facilité par le fait que dans nos rapports avec les hommes dont nous avions besoin, nous sûmes toujours toucher les cordes les plus sensibles de l’esprit humain : le calcul, l’avidité, l’insatiabilité des besoins matériels de l’homme, chacune de ces faiblesses humaines, prise à part est capable d’étouffer l’esprit d’initiative en mettant la volonté des hommes à la disposition de celui qui achète leur activité. L’idée abstraite de la liberté a donné la possibilité de persuader aux foules qu’un gouvernement n’est pas autre chose qu’un gérant du propriétaire du pays, c’est-à-dire du peuple, et qu’on peut les changer comme on change des gants usés. L’amovibilité des représentants du peuple les mettait à notre disposition ; ils dépendaient de notre choix.