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Les Protocoles des Sages de Sion/Nilus Lambelin/Texte/17

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CHAPITRE XVII


Le barreau. Influence des prêtres chrétiens. La liberté de conscience. Le roi des Juifs, patriarche et pape. Moyens de lutte avec l’Église existante. Problèmes de la presse contemporaine. Organisation de la police volontaire. L’espionnage sur le modèle de celui de la société Juive. Les abus du pouvoir.


Le barreau crée des hommes froids, cruels, opiniâtres, sans principes, qui se mettent en toute occasion sur un terrain impersonnel, purement légal. Ils sont habitués à tout rapporter à l’avantage de la défense, et non au bien social. Ils ne refusent généralement aucune défense, tâchent d’obtenir l’acquittement à tout prix, s’accrochant aux subtilités de la jurisprudence : par là, ils démoralisent le tribunal. C’est pourquoi en permettant cette profession dans d’étroites limites, nous ferons de ses membres des fonctionnaires exécutifs. Les avocats seront privés, aussi bien que les juges, du droit de communiquer avec les plaideurs ; ils recevront les causes du tribunal, ils les analyseront d’après les mémoires et les documents des rapports judiciaires, ils défendront leurs clients après leur interrogatoire au tribunal, une fois les faits éclaircis. Ils recevront des honoraires indépendants de la qualité de la défense. De la sorte, nous aurons une défense honnête et impartiale, guidée non par l’intérêt, mais par la conviction. Cela supprimera, entre autres, la corruption actuelle des assesseurs qui ne consentiront plus à donner gain de cause seulement à celui qui paye. Nous avons déjà pris soin de discréditer la classe des prêtres chrétiens et de désorganiser par là leur mission, qui pourrait actuellement nous gêner beaucoup. Son influence sur les peuples tombe chaque jour. La liberté de conscience est proclamée maintenant partout. Par conséquent, il n’y a plus qu’un certain nombre d’années qui nous séparent de la ruine complète de la religion chrétienne ; nous viendrons encore plus facilement à bout des autres religions, mais il est encore trop tôt pour en parler. Nous mettrons le cléricalisme et les cléricaux dans des cadres si étroits que leur influence sera nulle en comparaison de celle qu’ils avaient autrefois. Quand viendra le moment de détruire définitivement la cour papale, le doigt d’une main invisible montrera aux peuples cette cour. Mais quand les peuples se jetteront dessus, nous apparaîtrons comme ses défenseurs, afin de ne pas permettre l’effusion du sang. Par cette diversion nous pénétrerons dans l’intérieur de la place dont nous ne sortirons point que nous ne l’ayons complètement ruinée. Le roi des juifs sera le vrai pape de l’univers, le patriarche de l’Église internationale. Mais, tant que nous n’aurons pas élevé la jeunesse dans les nouvelles croyances de transition, puis dans la nôtre, nous ne loucherons pas ouvertement aux Églises existantes, mais nous lutterons contre elles par la critique, en excitant les dissensions. En général notre presse contemporaine dévoilera les affaires d’État, les religions, l’incapacité des chrétiens et tout cela dans les termes les plus malhonnêtes, afin de les dénigrer de toutes manières, comme sait seule le faire notre race de génie. Notre régime sera l’apologie du règne de Vishnu, qui en est le symbole, nos cent mains tiendront chacune un ressort de la machine sociale.

Nous verrons tout sans l’aide de la police officielle, qui telle que nous l’avons élaborée pour les chrétiens, empêche aujourd’hui les gouvernements de voir. Dans notre programme un tiers des sujets surveillera les autres par sentiment du devoir, pour servir volontairement l’État. Il ne sera pas honteux alors d’être espion et délateur ; au contraire ce sera louable, mais les délations mal fondées seront cruellement punies, afin qu’on n’abuse pas de ce droit. Nos agents seront pris dans la haute société aussi bien que dans les basses classes, dans le milieu de la classe administrative qui s’amuse, parmi les éditeurs, les imprimeurs, les libraires, les commis, les ouvriers, les cochers, les laquais, etc... Cette police dépourvue de droits, non autorisée à agir par elle-même, et par conséquent sans pouvoirs, ne fera que témoigner et dénoncer ; la vérification de ses dépositions et les arrestations dépendront d’un groupe responsable de contrôleurs pour les affaires de police ; les arrestations elles-mêmes seront faites par le corps des gendarmes et par la police municipale. Celui qui n’aura pas fait son rapport sur ce qu’il aura vu et entendu sur les questions de politique sera considéré comme aussi coupable de recel ou de complicité que s’il était prouvé qu’il avait commis ces deux crimes.

De même qu’aujourd’hui nos frères sont obligés, sous leur propre responsabilité, de dénoncer à leur communauté leurs renégats, ou les personnes qui entreprennent quelque chose de contraire à leur communauté : ainsi dans notre royaume universel, il sera obligatoire pour tous nos sujets de servir l’État de la sorte. Une telle organisation détruira les abus de la force, de la corruption, tout ce que nos conseils, et nos théories des droits surhumains ont introduit dans les habitudes des chrétiens... Mais comment aurions-nous obtenu autrement l’accroissement des causes de désordres dans leur administration ? par quels autres moyens ?... Un des plus importants de ces moyens, ce sont les agents chargés de rétablir de l’ordre. A ceux-ci sera laissée la possibilité de faire voir et de développer leurs mauvaises inclinations et leurs caprices, d’abuser de leur pouvoir enfin, au premier chef, d’accepter des pots-de-vin.