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Les Protocoles des Sages de Sion/Nilus Lambelin/Texte/22

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CHAPITRE XXII


Le secret de l’avenir. Le mal séculaire base du bien futur. L’auréole du pouvoir et son adoration mystique.


Dans tout ce que je vous ai exposé jusqu’ici, je me suis efforcé de vous montrer le secret des événements passés et présents ; ils annoncent un avenir déjà près de se réaliser. Je vous ai montré le secret de nos rapports avec les chrétiens et de nos opérations financières. Il me reste peu de chose à dire encore sur ce sujet. Nous avons en mains la plus grande force moderne, l’or : nous pouvons en deux jours le retirer de nos dépôts, en telle quantité qu’il nous plaira. Devons-nous encore démontrer que notre gouvernement est prédestiné par Dieu ? Est-ce que nous ne prouverons pas par une telle richesse que tout le mal que nous avons été obligés de faire pendant tant de siècles a servi enfin au vrai bien, à mettre tout en ordre..... La voilà, la confusion des notions du bien et du mal. L’ordre sera rétabli, un peu par la violence, mais enfin il sera établi. Nous saurons prouver que nous sommes des bienfaiteurs, nous qui avons rendu à la terre tourmentée le vrai bien, la liberté de l’individu, qui pourra jouir du repos, de la paix, de la dignité des rapports, à condition, bien entendu, d’observer les lois établies par nous. Nous expliquerons en même temps que la liberté ne consiste pas dans la débauche et dans le droit à la licence ; de même la dignité et la force de l’homme ne consistent pas dans le droit pour chacun de proclamer des principes destructifs, comme le droit de conscience, le droit de l’égalité et autres semblables ; de même le droit de l’individu ne consiste nullement dans le droit de s’exciter soi-même et d’exciter les autres, en faisant montre de ses talents oratoires dans des rassemblements tumultueux. La vraie liberté consiste dans l’inviolabilité de la personne qui observe honnêtement et exactement toutes les lois de la vie en commun ; la dignité humaine consiste dans la conscience de ses droits et en même temps des droits que l’on n’a pas, et non pas dans le seul développement fantaisiste du thème de son « MOI ». Notre pouvoir sera glorieux, parce qu’il sera puissant, qu’il gouvernera et dirigera, et n’ira pas à la remorque des leaders et des orateurs qui crient des paroles folles, qu’ils appellent de grands principes et qui ne sont autre chose, à vrai dire, que des utopies. Notre pouvoir sera l’arbitre de l’ordre qui fait tout le bonheur des hommes. L’auréole de ce pouvoir lui procurera une adoration mystique et la vénération du peuple. La vraie force ne transige avec aucun droit, pas même avec le droit divin : personne n’ose l’attaquer pour lui enlever la moindre parcelle de sa puissance.