Les Quarante Médaillons de l’Académie/37
XXXVII
M. PATIN
On lit ses œuvres par le dos, mais on ne les ouvre pas. Les voici donc… par le dos. Des Mélanges de littérature ; — des Études sur les tragiques grecs ; — une collaboration à la Revue encyclopédique et à la Revue des Deux Mondes, qui est allée… où vont les vieilles lunes. Comme fleurs de jeunesse couronnant ce front timide, on trouve encore l’Éloge de le Sage et l’Éloge de de Thou. Tout cela ne l’aurait peut-être pas mis à l’Académie ; mais M. Patin a été le suppléant de M. Villemain, hein ! hein ! Le suppléant ! que dis-je ? Il en a été l’imitateur attentif, scrupuleux, idolâtre, mais qui reste à son rang derrière la chaise de Monsieur, — qui crache comme Monsieur, — qui se mouche comme Monsieur. Il s’est Villemainisé le plus qu’il a pu ; tout en restant Patin : n’oubliez pas cette nuance heureuse ! C’est un homunculus de Villemain ; un Villemanusculus, diraient les latinistes. Un tabouret lui suffisait auprès de M. Villemain.
Un fauteuil près mon oncle !! un tabouret suffit !
Mais, comme il n’y a pas de tabouret à l’Académie, on l’a fourré dans un fauteuil. Ce Patin patine peu sur la langue française, et il n’y fait point d’arabesque.