Les Quatre Vents de l’esprit/Le Livre lyrique/« En hiver la terre pleure »
Apparence
Les Quatre Vents de l’esprit, Texte établi par Gustave Simon, Librairie Ollendorff, , Œuvres complètes de Victor Hugo / Poésie, tome X (p. 291).
XXVIII
En hiver la terre pleure ;
Le soleil froid, pâle et doux,
Vient tard, et part de bonne heure,
Ennuyé du rendez-vous.
Leurs idylles sont moroses.
— Soleil ! aimons ! ― Essayons.
Ô terre, où donc sont tes roses ?
— Astre, où donc sont tes rayons ?
Il prend un prétexte, grêle,
Vent, nuage noir ou blanc,
Et dit : ― C’est la nuit, ma belle ! ―
Et la fait en s’en allant ;
Comme un amant qui retire
Chaque jour son cœur du nœud,
Et, ne sachant plus que dire,
S’en va le plus tôt qu’il peut.
14 janvier 1855.