Les Règles de la composition typographique/Les marches typographiques

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APPENDICE


Les marches typographiques.

Si la typographie a fait d’étonnants progrès depuis une vingtaine d’années au point de vue de l’impression, il n’en est pas de même au point de vue de la correction des livres.

Il est déplorable de voir des ouvrages admirables comme tirage, disposition, caractères, papier et illustrations, présenter dans leur composition des irrégularités et des défauts choquants non seulement au point de vue de l’art, mais encore du simple bon sens.

Autrefois chaque imprimerie avait une marche spéciale, basée sur les règles typographiques, différant par quelque côté de celle des autres imprimeries. Aujourd’hui cette diversité a disparu. Mais pense-t-on qu’elle ait été remplacée par une marche uniforme, basée sur l’art et le raisonnement ? Nullement.

Les marches de maisons ont été remplacées par le chaos, et, dans les imprimeries où les correcteurs sont nombreux, chacun lit à sa façon, et le correcteur en bon à tirer (qui n’est presque jamais typographe) renonce à rectifier ce fouillis, sous prétexte que les corrections ne seront pas payées par l’auteur !

Ce n’est plus la marche typographique qui règne. C’est une musique : c’est la Marche indienne !

Nous espérons que les maîtres imprimeurs tiendront à honneur que les ouvrages qui sortent de leurs presses soient parfaits dans toutes leurs parties et qu’ils porteront leur attention sur la composition et la correction.

Quels remèdes apporter au mal ?

1o Adopter une marche basée sur l’usage, le goût et la logique et la distribuer aux compositeurs et correcteurs ;

2o Ne jamais mettre en main un ouvrage sans l’avoir fait parcourir par le prote ou par un autre typographe exercé, qui indiquera la solution de toutes les difficultés du manuscrit.

C’est au nom même de la rapidité et de l’économie que nous demandons une lecture avant de commencer le travail. On évitera ainsi des retouches dont les patrons payent souvent une forte partie.