Les Rivaux (trad. Cousin)/Notes

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Œuvres de Platon,
traduites par Victor Cousin
Tome cinquième
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NOTES SUR LES RIVAUX.[modifier]

J'AI eu sous les yeux l'édition générale de Deux-Ponts et celle de Bekker ; l'édition particulière de Forster et celle de Stutzmann, Erlangœ, 1806 ; Ficin et Schleiermacher.

Dacier a traduit en français ce dialogue. On trouve dans le tom. 3 des Mélanges de littérature étrangère de Millin une traduction des Rivaux encore inférieure à celle de Dacier.

Sur l'autorité du passage célèbre de Thrasylle (DiOG. LAERCE, IX, 37), qui contient le premier doute sur l'authenticité de ce dialogue, εἶπερ οἱ Ἀντερασταὶ Πλατωνός εἰσι, cette petite imitation du Charmide a été intitulée Ἀντερασταὶ par Schleiermacher et par Ast ; Bekker, préférant l'autorité des manuscrits à celle de Thrasylle, a rétabli l'ancien titre Ἐρασταί. J'ai suivi Thrasylle. PAGE 210. — Un autre jeune homme qui était assis près de lui...

Καὶ ὁ ἕτερος... (BEKKER , p. 284.)

Dans cet autre jeune homme on a voulu voir Démocrite, d'après un passage mal interprété de Thrasylle (DΙΟG. LAERCE, IX, 37). Mais Schleiermacher a fait voir que Thrasylle a seulement voulu dire que Démocrite ressemblait à l'anonyme dont parle l'auteur des Rivaux.

PAGE 211. — Je jugeai donc à propos de laisser là celui que j'avais d'abord interrogé....

Τὸν ἐρωτώμενον.... (BEKKER, p. 284.)

Bekker a-t-il emprunté cette leçon à un manuscrit ou à Schleiermacher ? Je la préfère à ἐρρωμένον de Forster.

PAGE 214. — En veux-tu la preuve ? vois ce pauvre homme...

Πόθεν δή; οὐχι ἄνδρα.... (BEKKER, pag. 287.)

Forster, Ficin et Schleiermacher rapportent iπόυεν δή à Socrate, et οὐχὶ ἄνδρα devient une réponse de l'athlète. Mais il ne serait guère naturel que Socrate qui pense et qui a déjà avancé que les exercices modérés font la santé, en demandât la preuve. N'est-ce pas plutôt une interrogation que l'athlète se fait à lui-même ? Peut-être demanderas-tu pourquoi ? pour toute réponse je te dis : ne vois-tu pas cet homme...

C’est ainsi , je crois, que Bekker a compris ce passage, puisqu’il ne détache ni πόθεν ni οὐχὶ de ce qui précède.

PAGES 217 et 218. — Tu veux que le philosophe soit auprès des artistes ce qu’un pentathle est auprès d’un coureur ou d’un lutteur..

Πρὸς τοὺς δρομέας ἢ τοὺς παλαιστάς (BEKKER, page 290.)

Παλαιστάς est la correction de Leclerc, adoptée par Forster et Schleiermacher. Elle est nécessaire, et Bekker l’introduit dans le texte. L’a-t-il trouvée dans un manuscrit ?

PAGE 222. — L’art qui s’applique à un seul, s’applique à plusieurs, et réciproquement,

Tout cela est fort semblable à l’endroit du premier Alcibiade, ἕνα πείθειν καὶ πολλούς.

PAGE 216. — Et puis, si ses amis...

Ἔπειτά γε δή που ἐάν τε οἱ φίλοι...

Est-il besoin d’avertir que la correction de Stutzmann ἔπειτά γέ δ’ εἶπον, d’après le atque ego addidi de Ficin , est tout-à-fait inutile !