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Les Souvenirs (Albert Mérat)/Paysage

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Pour les autres utilisations de ce mot ou de ce titre, voir Paysage.
Les SouvenirsAlphonse Lemerre, éditeur (p. 51).


I


PAYSAGE


A l’abri de l’hiver qui jetait vaguement
Sa clameur, dans la chambre étroite et bien fermée
Où mourait un bouquet fait de ta fleur aimée,
Parmi les visions de l’étourdissement ;

Pendant qu’avec la joie extrême d’un amant
Je froissais d’un cœur las et d’une main pâmée
L’étoffe frémissante et la chair embaumée,
Mon sang montait plus lourd à chaque battement.

J’avais le souvenir d’un ancien paysage :
Je revoyais, le front penché sur ton visage,
La source pure et claire au milieu des roseaux ;

Et, dans l’ombre où veillait la lampe en porcelaine,
S’ouvraient à la chaleur tiède de mon haleine
Tes froids regards, pareils aux larges fleurs des eaux.