Les Stoïques/C’est vrai, j’ai peu d’égards

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Les StoïquesAlphonse Lemerre, éditeur (p. 92-93).



Et tu te plains ?
Épictète.


C’est vrai, j’ai peu d’égards aux vains regrets d’autrui ;
Pour tous, comme pour moi, je suis presque trop forte,
Et, coupable parfois au moment qu’elle exhorte,
Ma volonté superbe endure mal l’ennui.

Ah ! quand on voit demain triste autant qu’aujourd’hui,
Quand on passe sa vie à dire : Que m’importe ?
À repousser du pied comme une chose morte
Tout rêve qui demeure après l’espoir enfui ;

Peut-être la douleur qu’on veut garder secrète
Vous donne-t-elle aussi des mots impérieux ;
Et d’un geste écartant les regards curieux,


Comme celui qui souffre en lisant Épictète,
Ravi par la vertu des Stoïques anciens,
Traite-t-on tous les maux comme on traite les siens.