Les anciens couvents de Lyon/31. Templiers
LES TEMPLIERS
E nom seul soulève un des problèmes historiques les plus intéressants, et longtemps des moins faciles à résoudre. Des légendes accréditées, des procédés de justice sommaire, le passé lointain et ténébreux ne sont pas faits pour projeter la lumière dans ces obscures profondeurs des siècles écoulés. Nous serions heureux d’élucider cette question, en analysant un bon et substantiel travail paru il y a quelques années, auquel nous ajouterons nos notes personnelles.
L’ordre du Temple fut fondé en Palestine, en 1118, après la première croisade, pour défendre les lieux saints et protéger les pèlerins. Hugues de Payns ou de Payrens, de la maison des comtes de Champagne, fut le premier grand maître. Ses premiers compagnons furent huit autres gentilshommes. Au concile de Troyes, en 1128, ils reçurent une règle brève et dure, dictée, dit-on, par saint Bernard, qui leur envoya, outre les trois vœux monastiques, celui de porter les armes contre les infidèles et de protéger les voyageurs et les pèlerins. Le roi Baudoin II leur accorda pour demeure une maison voisine des ruines du temple de Salomon, d’où ils furent appelés Templiers, comme les chevaliers de Saint-Jean étaient appelés Hospitaliers. Ils avaient, par-dessus le haubert de mailles, un manteau d’uniforme, blanc pour les chevaliers, noir ou roussâtre pour les sergents et les écuyers. Eugène III ajouta plus tard la croix rouge au manteau blanc. Ils entendaient la messe trois fois par semaine et communiaient trois fois l’an. Leur vie était confortable, active, disciplinée, peu mystique. La règle leur imposait l’exil perpétuel de leur patrie, et une guerre sans trêve contre les infidèles : ils devaient toujours accepter le combat, fût-ce d’un contre trois, ne jamais demander quartier, ne jamais donner de rançon. Leur étendard, nommé Beaucéant, était mi-parti noir et blanc, avec cette légende : Non nobis Domine, non nobis, sed nomini tuo da gloriam : non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à votre nom donnez la gloire. La hiérarchie était compliquée ; les principales dignités établies par les statuts étaient celles du grand maître qui avait rang de prince, des précepteurs ou grands prieurs, des visiteurs et des commandeurs de province ou de maison. Au-dessous des simples chevaliers, il y avait les frères sergents et les frères chapelains. Ils avaient leurs assemblées délibérantes ou chapitres.
Les papes les comblèrent de faveurs : exemption des taxes ecclésiastiques, droit d’asile pour leurs églises, bénéfice de l’inviolabilité cléricale, juridiction réservée, etc. Aussi le développement de cet institut fut-il rapide ; il bénéficia d’immenses donations ; il acquit des domaines non seulement en Syrie, mais dans toute l’Europe, il bâtit des « temples » innombrables. Au commencement-du douzième siècle, il possédait neuf mille domaines en divers États, et en retirait un revenu de cent douze millions de livres environ. Si, en Orient, il est la gendarmerie de la Palestine, en Occident, il devient une grande puissance temporelle, financière et internationale. Il est la banque de la chrétienté. Les capitalistes considérèrent les temples comme des caisses de comptes courants, et les Templiers furent amenés à faire valoir l’argent qu’on leur confiait. Les rois et les princes étaient leurs clients. Ici les détails abonderaient, mais il suffit de signaler cette situation pour comprendre tout ce qu’un jour elle pouvait avoir de dangereux. Sans doute l’ordre du Temple réalisait l’idéal de la croisade, puisqu’il alliait les périls de la guerre et les abstinences du cloître, et, par son courage et son abnégation sans bornes, il mentait la reconnaissance et l’admiration des peuples de l’Occident. Mais d’autre part ces grandes richesses, cette situation financière, cette considérable influencé qu’il en retirait, ne pouvaient moins faire que de diminuer l’autorité première et susciter à l’ordre des ennemis.
Ces ennemis leur vinrent non seulement à cause de leur prospérité, mais aussi à cause de leur défaite. Ces chevaliers, qui avaient tant de fois manifesté leur bravoure, à la défense de Gaza, à la bataille de Tibériade, à la conquête de Damiette, dans la croisade d’Égypte, furent vaincus à Saint-Jean-d’Acre, dernière des forteresses chrétiennes, dernier port de la chrétienté latine (1291). Guillaume de Beaujeu, grand maître du Temple, fut tué sur les murailles avec cinq cents de ses chevaliers. Les survivants se retirèrent à Limisso, dans l’île de Chypre, et l’ordre se reconstitua avec rapidité. Mais ce désastre les fit mépriser ; on parla de leur décadence, et même de leur trahison. D’après une tradition très répandue, un maître du Temple, ayant été capturé par les musulmans, n’avait été remis en liberté qu’en leur promettant d’introduire dans son ordre certaines coutumes détestables : « Et c’est depuis ce temps-là, dit un témoin du diocèse de Lyon, que les soudans ont, paraît-il, tant de bienveillance pour les Templiers, et qu’ils les aident de toutes leurs forces. »
De plus il y avait, dans les rangs inférieurs, des frères employés aux services domestiques, dont la moralité était douteuse et la grossièreté sans frein. Ils jetaient sur les autres un discrédit immérité. On dit encore en France : boire comme un Templier. Il y avait, diton, des brimades cyniques qui allaient, joci causâ, jusqu’au blasphème. Tout cela était encore aggravé, généralisé, par les récits populaires, et une fois que le peuple soupçonne, rien n’est trop raide à sa robuste crédulité ; il en vint à croire que l’ordre était en relation avec Satan.
Sans tomber dans ces exagérations, confessons que la prospérité lui fut nuisible. Saint Bernard avait dit en parlant d’eux : Imminente bello, intùs fide, foris ferro, non auro se muniant ; quatenùs armati et non ornati, hostibus metum incutiant, non provocent avaritiam. Au moment de combattre, que les chevaliers aient au-dedans la foi, au-dehors le fer, et non des ornements d’or, qu’ils cherchent à inspirer la crainte à l’ennemi et non à provoquer des rapines. Les Templiers furent en commençant fidèles à ce programme. Trente ans à peine après leur avoir donné ses instructions, saint Bernard leur reprochait déjà le luxe de leurs vêtements et de leurs armes, leur orgueil et leur avidité. Milice inquiète et indomptable, ils guerroyèrent même contre les chrétiens ; ils firent la guerre au roi de Chypre et au prince d’Antioche, détrônèrent le roi de Jérusalem Henri II et le duc de Croatie, ravagèrent la Thrace et la Grèce. Dans leurs rivalités contre les Hospitaliers, ils étaient allés jusqu’à leur lancer des flèches dans le saint Sépulcre. Ce n’était pas douteux, ils étaient devenus étrangers à l’esprit primitif de leurs statuts. Le concile œcuménique de Lyon, en 1274, recommanda, comme remède, la fusion du Temple et de l’Hôpital en un seul corps, mais ce projet, étudié pendant vingt-cinq ans, n’aboutit pas. Philippe le Bel allait paraître, décidé à tout oser. Leur puissance lui donna de l’ombrage, leurs richesses excitèrent sa convoitise, et comme ils avaient refusé de l’admettre dans l’ordre, il voulut en tirer vengeance et résolut de les perdre.
Or, Philippe le Bel était épuisé par les frais de la guerre flamande et de la guerre anglaise. En 1291, il avait extorqué de fortes sommes aux banquiers lombards établis en France. En 1306, il fit arrêter tous les juifs et confisquer leurs biens. En 1307, il va confisquer les biens du Temple. Il était en compte avec la banque de l’ordre, et ce compte penchait lourdement en faveur des chevaliers. Clément V, caractère faible, venait à Lyon d’être couronné pape. Philippe le Bel et Guillaume de Nogaret, son âme damnée, préparent longuement et dans le secret le coup de main qu’ils rêvent, et le 13 octobre 1307, le grand maître, Jacques Molay, fut arrêté avec les cent quarante Templiers qui étaient à Paris. On saisit les autres chevaliers sur tous les points du royaume à la fois. Ils sont accusés de s’obliger par vœu à renier le Christ et à se livrer entre eux à d’ignobles désordres.
Alors commencèrent des tortures sans nom. Jacques de Saci vit mourir vingt-cinq de ses frères des suites de la question. La meilleure preuve de l’intensité des supplices, c’est l’unanimité des aveux, que leurs auteurs rétractèrent dès qu’ils se crurent devant des juges impartiaux. Sur cent trente-huit il n’y eut d’inébranlables que Jean de Paris et Lambert de Toysi. Tous les autres, à commencer par Jacques de Molay, firent des aveux sur le reniement du Christ et sur les mœurs infâmes. Mais, en 1310, ils dictèrent ces paroles aux notaires apostoliques : « On ne peut invoquer contre nos frères les aveux passés (1307), parce que ces aveux ont été arrachés à force de géhennes. Ils ont dit ce que voulaient les bourreaux. »
Après bien des hésitations de Clément V, les biens du Temple sont remis au pape qui en confie la garde aux officiers royaux. Quant aux crimes, on en distingue deux sortes : crimes de l’ordre en tarit qu’ordre, crimes particuliers à chacun des membres de l’ordre. Un concile fut convoqué dans la ville de Vienne pour le mois d’octobre 1310. Il ne fut réuni qu’en octobre 1311.
Entre temps, on procéda à de nouveaux interrogatoires, et l’on fit brûler cinquante-quatre Templiers trop obstinés à défendre l’ordre.
Enfin, au moment où le concile de Vienne se réunit, l’ordre des Templiers est plus spécialement accusé d’imposer à ses néophytes, lors de leur réception, des insultes variées au crucifix, des baisers obscènes, de s’abandonner entre eux à d’abominables impuretés. Les prêtres, en célébrant, auraient omis volontairement de consacrer les hosties ; ils n’auraient pas cru à l’efficacité des sacrements ; enfin les Templiers auraient été adonnés à l’adoration d’une idole, d’un Baphomet, ou d’un chat. Ils auraient porté nuit et jour, sur leurs chemises, des cordelettes enchantées par leur séjour autour de cette idole. Telles étaient les accusations majeures ; il y en avait d’autres : le grand maître, quoique laïque, se serait cru le droit d’absoudre les frères de leurs péchés ; les biens étaient mal acquis, l’hospitalité mal exercée, les aumônes mal faites ; tous ces crimes auraient été recommandés par une règle secrète de l’ordre. On fit dans tous les Temples de sévères perquisitions, pour découvrir 1° des exemplaires de la règle secrète, 2° des idoles, 3° des livres hérétiques. — On ne trouva rien.
L’invraisemblance des charges, la brutalité des procédés d’enquête, le caractère contradictoire des aveux, les entraves apportées à la défense ne purent rien sur l’esprit des juges. Enfin, dernier acte de ce drame : de nombreux Templiers fugitifs erraient dans les montagnes du Lyonnais, Clément V déclara que sa vie était en danger. Philippe le Bel, qui avait convoqué à Lyon ses états généraux pour surveiller Vienne, vint au concile avec une armée. Alors on lut la bulle Vox in excelso. Le pape, malgré tous les efforts de Philippe, avoue qu’il n’existe point contre l’ordre de preuves suffisantes pour justifier sa condamnation, mais il considère que l’ordre n’en est pas moins déshonoré, que ses biens sont et seraient de plus en plus dilapidés. Jugeant par provision, il supprime l’ordre du Temple en fait, et renvoie la question de droit à un concile mieux informé, qui ne devait jamais se réunir. Ainsi finit l’ordre du Temple, supprimé, non condamné, égorgé injustement par le bras séculier.
Restaient deux graves questions à régler : la question des biens et celle des personnes. Les biens furent adjugés à l’Hôpital. Cette décision fut partout exécutée, excepté en Espagne et en Portugal. En France, il fallut compter avec Philippe le Bel. Le roi s’empara de tout le numéraire accumulé dans les « Temples ». Puis il prétendit être créancier de l’Ordre. Les Hospitaliers durent lui payer une soulte de deux cent mille (on lit ailleurs trois cent mille) livres tournois. Quant aux biens immobiliers, que le roi gardait sous sa main, les Hospitaliers, pour en obtenir la délivrance, durent verser des sommes énormes. Ils furent plutôt appauvris qu’enrichis par le splendide cadeau offert à leur Ordre.
Les personnes eurent des fortunes diverses : on relâcha tous ceux qui firent des aveux. Les relaps furent condamnés au bûcher ou à la prison perpétuelle. Les quatre grands dignitaires de l’Ordre, le grand maître Jacques de Molay, le visiteur de France et les commandeurs d’Aquitaine et de Normandie furent amenés à Paris, devant une nouvelle commission, et condamnés à une prison perpétuelle. Le grand maître et le commandeur de Normandie, Geoffroy de Charnay, rétractèrent alors leurs aveux. Aussitôt Philippe, sans prendre avis de la commission ecclésiastique, ordonna leur mort. Le 19 mars 1314, on leur lut leur sentence. Ils étaient en prison depuis sept ans ; ils prononcèrent ces mémorables paroles : « Nous ne sommes pas coupables des choses dont on nous accuse, mais nous sommes coupables d’avoir bassement trahi l’Ordre pour sauver nos vies. L’ordre est pur, il est saint, les accusations sont absurdes, les confessions menteuses. » Le soir de ce même jour, dans une petite île de la Seine, aujourd’hui le terre-plein du Pont-Neuf, le bûcher était dressé, et ces deux tardifs confesseurs de la vérité moururent avec un invincible courage. Leurs cendres furent jetées au vent.
Clément V succomba un mois après, Philippe le Bel disparut bientôt à son tour. Une légende se forma et se répandit que Jacques de Molay avait assigné le pape et le roi au tribunal de Dieu.
De cet exposé impartial, la conclusion se dégage simple et nette : oui, quelques Templiers ont été coupables d’orgueil, d’irrévérences et peut-être de débauches ; non, les Templiers n’ont pas été coupables des atrocités relevées à leur charge par les avides sous-ordres du plus avide Philippe le Bel.
Après cette histoire générale de l’Ordre du Temple, une histoire locale et lyonnaise des Templiers eût été à sa place. Mais les documents font défaut. Si, dans le Cartulaire du Lyonnais, vous cherchez à la table le mot ce Temple », vous êtes agréablement surpris de voir à la suite de nombreux renvois. Vous pensez trouver là une mine féconde de matériaux ; hélas ! on trouve le mot « Temple » dans les actes, mais simplement comme délimitation de propriétés, ou bien s’appliquant à d’autres Temples que celui de Lyon. Les seuls renseignements que nous possédions nous viennent de ceux qui ont écrit sur les Célestins (Vid. plus haut), qui ont eu leur couvent sur l’emplacement du Temple.
Voici sur ce point un des meilleurs documents qui existent : c’est un livre intitulé : la Fundation du monasteyre des Célestins de Lyon, depuis l’an 1407 jusques en l’an 1537, par frère Claude Berchier, dépositaire dudit couvent. — Cet ouvrage a été récemment réédité et annoté par M. Georges Guigue.
Le premier chapitre seul nous intéresse, dans cette question du Temple à Lyon ; il s’exprime ainsi :
« CHAPITRE PREMIER
« ce qu’était premièrement le lieu
« Premièrement, ce lieu estait une commanderie des Templiers, lesqueulx furent défaicts par Clemens Quint, pape de Rome, et Philippe-le-Bel, roy de France, l’an 1312. Parquoy les biens desditz Templiers furent baillez en partie es chevaliers de Sainct Jehan de Rhodes, dont ceulx de Sainct George de cette villeheurent les rantes de céans, appelé pour lors le Temple ; et le lieu, assavoir, quelque bâtiment antique, ensemble le jardin, sans aulcungs revenus donnèrent à feu de bonne mémoire Aymé Ier comte de Savoie, pour la victoire qu’il obtint contre les Turcqs, lequel conquestat Rhodes et gaignat la victoyre devant la ville d’Acrez, et plusieurs autres beaux et glorieux faicts. En signe de quoy les chevaliers de Rhodes lui donnèrent leurs armes de l’Ordre, assavoir la croys blanche sus ung champ de gueulle. Or par avant pourtait en ses armes une aigle de sable sus un champt d’or, en laquelle croy blanche fut adjousté ung dictum dans un lac d’amour, assavoir FERT, en signe de la dicte conqueste de Rhodes, qui signifie, interprété par chacungne lettre : Fortitudo ejus Rhodum tenuit, id est obtinuit. Sa valeur l’a rendu maître de Rhodes. »
Cette donation ne fut pas faite à titre gracieux, comme semble le dire le Fr. Berchier, mais en échange de rentes et de droits à la Verpillière et dans le mandement de Falavier en Dauphiné. Dans l’acte de cession, qui est daté du 15 juillet 1315, l’ancienne résidence des Templiers est ainsi décrite, dans un latin peu intelligible :
« Domus hospitalis apud Lugdunum sita, quoe quondam fuit militia Templi, una cum capella, grangiis, stabulis et ædificiis quibuscumque, vineis, hortis et aliis sitis infra clausum dicte domus, que ad dictum hospitale pertinebant prout protenditur juxta aquam Sagonæ, protendendo videlicet à clausurâ domus Fratrum Prædicatorum inferius versus domum Franchicheri, via intermedia publica, et de la Franchicheri versus domos Sancti Anthonii existentes inter l’aberour et domum Templi, ex altera, et juxta domos et hortum exeuntes versus domos Prædicatorum horto dicti Templi contiguo, ex altera. »
Bien qu’il soit difficile de comprendre ce qu’était cette maison domus Franchicheri » et cette autre expression l’aberour, on peut ce très bien se rendre compte de l’étendue des terrains possédés par le Temple : c’est un vaste quadrilatère qui a pour côtés la Saône, la clôture des Frères Prêcheurs ou Dominicains, les maisons de Saint-Antoine et Bellecour. Pour rendre ce fait plus concret, traduisons approximativement dans notre langage d’aujourd’hui : le domaine des Templiers avait pour limites les jardins de Bellecour, la Saône, la rue de la Préfecture et la rue Saint-Dominique.
Deux noms de rue rappellent ces très antiques souvenirs : la rue des Templiers qui s’avance sur la rue d’Amboise et qui débouche sur le quai par une voûte, et la rue Port-du-Temple, qui s’appela aussi Écorche-Bœuf, nous avons dit pourquoi.
SOURCES :
Le P. Hélyot : Dictionnaire des Ordres monastiques.
Un remarquable article de la Revue des Deux-Mondes, 15 janvier 1891.
Mémoire sur le monastère des Célestins de Lyon, adressé par un religieux de cette maison au P. Ménestrier, et conservé en manuscrit dans la Bibliothèque de Lyon, n° 1164.
Histoire et miracles de Notre-Dame de Bonnes-Nouvelles aux Célestins de Lyon, par le R. P. Benoît Gonon, Célestin de Lyon, ch. ii-iii-iv.