Les anciens couvents de Lyon/37.5. Notre-Dame-de-Lorette

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Emmanuel Vitte (p. 624-625).

PÉNITENTS DE NOTRE-DAME-DE-LORETTE


LA peste de 1582 renouvela l’esprit de pénitence dans la ville de Lyon. On y voua un pèlerinage à la Sainte Case, c’est-à-dire à la maison où s’opéra le mystère de l’Incarnation. Cette maison fut dans la suite transportée de Nazareth dans la province de Dalmatie, et de là à Lorette, dans la marche d’Ancône. Le procureur général de la ville de Lyon, Claude de Rubys, le curé-custode de l’église de Sainte-Croix, André Amyot, et un religieux jésuite, Edmond Auger, allèrent à Lorette acquitter le vœu des Lyonnais. La peste cessa le jour même de l’accomplissement du vœu. Quelques particuliers ayant continué d’années à autres ce saint pèlerinage, ils formèrent à Lyon, en 1658, l’Association dite des Pénitents de Notre-Dame-de-Lorette. Ils s’établirent d’abord sur lamontée du Gourguillon, mais peu après ils firent bâtir une chapelle,ď dédiée à Notre-Dame, sur les courtines du Rhône, près de la chapelle du Saint-Esprit, qui joint la porte du pont du Rhône ou de la Guillotière. Ils y ont fait longtemps leurs exercices de piété. Mais ce lieu ne leur ayant pas paru dans la suite assez propre ni assez commode, ils se transportèrent sur la montée de la Croix-Pâquet, derrière le couvent des Feuillants, où ils bâtirent une belle chapelle, qui fut consacrée par Mgr François-Paul de Neuville-Villeroi.

L’obligation pour les confrères d’avoir fait le pèlerinage de Lorette ne dura que jusqu’en 1776 ; à cette date, l’archevêque de Lyon prescrivit à la compagnie de ne plus l’exiger.

Les Pénitents de Lorette étaient vêtus d’un sac blanc, et ceints d’un cordon bleu céleste.