Les députés de la région des Trois-Rivières (1841-1867)/GUILLET, Louis

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Députés de Champlain


IV

Louis Guillet
(1788-1863)


L’ancêtre de la famille Guillet au Canada fut Pierre Guillet dit Lajeunesse, né en 1627, en Saintonge, et marié en premières noces, au Cap-de-la-Madeleine, en 1649, à Jeanne Saint-Pair, née en 1630, de feu Mathurin et de Madeleine Couteau.

En secondes noces, Pierre Guillet, épousa, le 11 octobre 1670, Madeleine Delaunay, née en 1637, de Claude et de Marguerite Pleau, de Saint-Vincent. De son premier mariage, il eut onze enfants : quatre garçons et sept filles[1].

Louis Guillet était de la cinquième génération au pays.

Fils de Jean-Baptiste Guillet, marchand, et de Marguerite Langlois, de Saint-François-Xavier de Batiscan, il vit le jour en cette paroisse, le 28 janvier 1788. Il étudia le notariat sous maître François-Xavier Larue, de la Pointe-aux-Trembles, et obtint une commission de notaire le 6 février 1809. Établi à Sainte-Geneviève-de-Batiscan, il y pratiqua sa profession jusqu’en 1863.

Le 28 juin 1822, M. Guillet était recommandé pour être commissaire pour faire prêter le serment à certains pétitionnaires de terres. Il fut nommé commissaire pour l’ouverture d’un chemin dans la paroisse de Saint-Stanislas de Batiscan, le 22 mai 1830. Le 5 août suivant, il était nommé juge de paix. M. Guillet fut de nouveau nommé commissaire pour l’ouverture de chemins dans la seigneurie de Batiscan, le 20 mai 1831, et commissaire pour la construction d’un pont sur la rivière Sainte-Anne, comté de Champlain, le 10 juin 1836. Le 21 décembre 1837. M. Guillet était autorisé à recevoir le serment d’allégeance des habitants de la seigneurie de Batiscan, et le 2 avril suivant, il devenait commissaire des petites causes dans la même seigneurie.

L’établissement de bureaux d’enregistrement faisait beaucoup de bruit dans la province. Les Canadiens, en général, y étaient opposés, considérant cette innovation comme un empiètement sur leurs lois civiles. Un comité spécial du Conseil législatif fut nommé en janvier 1836 pour étudier la question. Il adressa une série de questions relatives au projet à un grand nombre de personnes dont les connaissances et l’expérience étaient reconnues.

M. Louis Guillet avait reçu ce questionnaire. Le 29 janvier 1836, il écrivait à M. C. de Léry, secrétaire du comité :


« Monsieur,

« J’ai eu l’honneur de recevoir la lettre que vous m’avez adressée par ordre d’un comité de l’honorable conseil législatif, avec diverses questions sur la nature de la loi qui a rapport aux hypothèques. Et en réponse sans entrer dans les détails, je soumettrai à l’honorable comité, comme mon opinion, que les bureaux d’enregistrement ne sont point nécessaires et qu’ils seront plus gênants qu’utiles aux habitants des campagnes. Qu’il me paraît qu’il serait seulement utile que les actes devant notaires, créant des hypothèques fussent considérés actes publics et le notaire obligé d’en donner communication à qui le demandera. Que l’hypothèque spéciale devrait être préférée à la générale ou bien supprimer entièrement les hypothèques générales et enfin que le douaire coutumier soit aboli en autant qu’il est donné par la loi ; mais le laisser subsister lorsque les contrats jugeront à propos de le stipuler.

« Je suis avec respect etc.,

LOUIS GUILLET».

Le 30 août 1842, M. Guillet demandait le poste d’agent de certains fiefs dans le district des Trois-Rivières, mais ne l’obtint pas.

M. Guillet représenta le comté de Champlain à l’Assemblée législative du Canada, du 12 novembre 1844 au 6 novembre 1851.

Il demeurait à Batiscan et était sous-agent pour percevoir les rentes dues au bureau des Biens des Jésuites. Il ne recevait pas de salaire mais une commission sur les recettes. Le 4 juin 1847, il demandait de son siège en Chambre, si cette fonction pouvait l’empêcher de siéger à l’Assemblée. La réponse fut négative.[2]

Le notaire Guillet avait épousé vers 1818, à Sainte-Geneviève, Louise Leclerc. Ils laissèrent un fils, et deux filles. Louis, notaire, marié en premières noces, le 25 octobre 1845, à Henriette Fugère, et, en secondes noces, le 28 novembre 1865, à Delphine Filteau. Il mourut le 1er juillet 1880. Ursule épousa à Batiscan, le 19 mai 1851, Dosithée Lacoursière et fut la mère du docteur Émile Lacoursière, de Saint-Tite. Le 21 février 1854, Aurélie devint l’épouse de M. Télesphore L’Heureux.

Louis Guillet, le député, était le grand-père de feu M. Louis-Philippe Guillet, avocat aux Trois-Rivières.[3]

  1. Généalogie de la famille Guillet, par F.-S. Desaulniers, 1909, p. 36.
  2. Journaux de l’Assemblée législative — session de 1847.
  3. Généalogie de la famille Guillet, par F.-S. Desaulniers.