Les jours et les nuits/IV/X

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Société du Mercure de France (p. 177-178).

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heure militaire

« Tu ne vas pas me dire que tu ne te fais pas dauffer, avec ton foulard autour du cou. Mademoiselle Tata !

— Je vais te foutre sur la gueule.

— Faut pas me la faire, il n’y a qu’à te voir marcher, je vais te dauffer moi-même. On n’est pas beau, mais on est si cochon. Un peu sur le bord… »

Une rixe, une baïonnette tirée, avec le même bruit qu’un pistolet qu’on arme ; un petit bleu infirmier qui s’effondre à la renverse sur les pieds de Sengle ; un gros corps par-dessus, sang et vomissure.

Sengle se réveille, ne comprend rien, est dégoûté, se souvient, et demande à Dricarpe, réveillé dès les premiers heurts et qui répond parce qu’il n’a pas vu le meurtre invraisemblable :

« Quelle heure est-il ?

— Dix heures sont sonnées il y a une minute. »