Les mausolées français/Abville

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D’ABOVILLE.



Cette sépulture de famille, construite solidement en pierre et d’une assez grande dimension, est remarquable par l’aspect guerrier que lui donnent les deux canons de fonte qui en décorent la façade et servent de colonnes à l’entablement. Là repose en effet un militaire distingué, dont les services et les connaissances profondes en artillerie ont assure la réputation.

Son buste, sculpté en marbre blanc dans un médaillon entouré de branches de chêne et de laurier, orne le tympan du fronton. Autour du médaillon on lit :

françois marie comte d’aboville, pair de france, lieutenant
général, gde croix de s. louis, grand officier de la légion
d’honneur, né à brest le xxiii janvier mdccxxx, mort
a paris le 1er novembre mdcccxvii.

Au-dessous, sur l’architrave, sont sculptées ses armes ; sur les canons sont indiqués ses principaux faits d’armes ;


Sur celui à gauche on lit :
Sur celui à droite :
Fois MARIE D’ABOVILLE
SIÈGES
BATAILLES
citadelle de tournay
fontenoy
oudenarde
1745
ostende
lawfeld
dendermonde
1747
nieuport
valmy
1745
1792
anvers
COMBATS
mons
rems
charleroi
aminisbourg
1746
1747
maastricht
munster
1748
1759
munster
la hesse
1759
1762
yorck
montagne verte
1781
1794
le quesnoi
karlsbourg
valenciennes
sarbruck
1794
1793



Le comte d’Aboville entra au service de l’artillerie en 1740 ; il parvint successivement au grade de colonel, et fit, en cette qualité, la guerre d’Amérique sous le général Rochambaud. Il remplit depuis avec honneur plusieurs emplois distingués, sous les divers gouvernements qui se sont succédés en France depuis 1789. Il envoya un des premiers, en 1814, son adhésion au rétablissement de la maison de Bourbon. On lui doit l’invention des roues à moyeu de métal, dites roues à voussoir, qui furent admises à l’exposition de 1808, et dont la classe des sciences mathématiques de l’Institut a parlé avec le plus grand éloge dans son rapport de la même année.