Les mausolées français/Bosquillon
BOSQUILLON.
n homme de bien, un médecin aussi recommandable par son désintéressement et ses vertus privées que par ses connaissances étendues, repose dans ce sarcophage d’un style sévère, imité des monuments égyptiens, et qu’abrite le feuillage d’arbustes verts auxquels s’entrelacent le chèvrefeuille et le jasmin.
A l’une des extrémités, sur une table de marbre, on lit cette épitaphe latine :
Édouard François Bosquillon, régent de la faculté de médecine, professeur royal de langue et de philosophie grecque au collège de France, naquit à Mont-Didier, le 20 mars 1741 : son père prit soin de sa première éducation et lui donna les connaissances préliminaires des langues anciennes. A l’âge de onze ans, placé à Paris dans un collège des jésuites, il y fit de brillantes études et se voua, par prédilection, à la profession de médecin ; à peine reçu maitre ès-arts à l’université, il s’élança dans la carrière qu’il brûlait de parcourir, et obtint, en 1769, le titre de docteur ; étudia avec ardeur la médecine de l’antiquité, donna au public de bonnes traductions des Aphorismes et des Prognostics d’Hippocrate et de plusieurs ouvrages de Cullen, et fut nommé professeur de philosophie grecque au collège royal. Bosquillon pratiqua la médecine avec un zèle et un dévouement qui font honneur à sa philantropie. Les fatigues
et les veilles altérèrent sa santé, mais il ne voulait prendre aucun repos.
Les malades, disait-il, ont besoin de moi ; je ne puis les faire attendre. On le
vit souvent fréquenter le réduit du pauvre ; et la surtout, sa main bienfaisante
joignait sans cesse des marques de libéralité aux consolations et aux secours
de son art. Il est mort universellement regretté le 22 novembre 1814.