Les mausolées français/Pérignon

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PÉRIGNON.



Ce monument en forme de borne antique, de marbre blanc, élevé à la mémoire du maréchal Pérignon, est orné, sur la face principale, d’un magnifique trophée militaire sculpté en relief avec beaucoup d’art. Ses armes également sculptées en relief décorent la face opposée, et sur les côtés on lit inscrits dans des couronnes de laurier les noms des lieux qui furent témoins de ses principaux faits d’armes.

MAS DE SERRE.
FIGUIÈRES.
MONTESQUIOU.
ROSES.
ESCALA.
PASTOURANA.

Aucune autre inscription ne retrace les dignités ni même le nom du général.




Pérignon, maréchal, pair de France, sénateur, comte, grand-cordon de la légion d’honneur, commandeur de l’ordre royal de Saint-Louis, était né à Toulouse, et habitait, en 1793, la petite ville de Montech, où il exerçait les fonctions de juge de paix lorsqu’il fut nommé député de la Haute-Garonne à la première législature. Il prit ensuite le parti des armes, parcourut rapidement les premiers grades, et commanda en chef l’armée des Pyrénées orientales en 1794 et 1795, remporta plusieurs victoires sur les Espagnols, et, lorsque la paix fut conclue avec la Péninsule, il se rendit à Madrid en qualité d’ambassadeur avec une suite nombreuse, reçut un accueil distingué du roi d’Espagne, qui lui fit présent d’un bel équipage et de plusieurs chevaux de selle, et il signa, avec ce prince, au nom de la France, un traité d’alliance offensif et défensif. Employé ensuite à l’armée d’Italie, il commandait, en 1799, l’aile gauche de l’armée française à la célèbre bataille de Novi, où il fut blessé et fait prisonnier en faisant des efforts héroïques pour couvrir la retraite de l’armée. Depuis, sénateur en 1801, maréchal en 1806, gouverneur de Parme et de Plaisance, il commandait la place de Naples en 1813.

Accueilli favorablement par le Roi, après les événements de 1814, il fut successivement nommé chevalier de Saint-Louis, commissaire extraordinaire dans la Ire division militaire, et pair de France ; demeura fidèle à la cause royale en 1815, et remplaça, en 1816, le général Maison dans le gouvernement de Paris.

Le maréchal Pérignon fut tout-à-la-fois habile guerrier, bon diplomate, excellent administrateur, et homme de bien.