Aller au contenu

Les oeuvres poétiques de Clovis Hesteau de Nuysement 1578/Si des celestes yeux

La bibliothèque libre.


LXXXVII.



Si des celestes yeux de ma belle inhumaine,
Sort le feu qui me brusle, & le neud qui me lie?
Faut-il donc (ô destin) qu'humble je m'humilie,
D'adorer les archers qui descochent ma peine?

Et si par eux mon ame est de la mort prochaine,
Pourquoy ne fuy-je au moins les haineurs de ma vie?
Qui retient ma raison tellement asservie,
Qu'elle ne rompt la chaisne & hors du feu m'emmeine?

Mais si je me bannis de leur cuisante flame,
Et qu'un ardant desir esguillonne mon ame,
De revoir ma mort peinte aux rais de leur splendeur?

Lon ne me peut nommer cause de mon martire,
Ainsi Amour seul qui veut que tel fruict on retire,
Apres mille labeurs) d'une si belle fleur.