Les oracles de Michel de Nostredame/Tome 2/Avant-Propos

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Texte établi par Anatole Le Pelletier, Le Pelletier (p. -5).

AVANT-PROPOS.


L’édition-princeps de Pierre Rigaud (Lyon, 1558-1566[1]) forme le texte-type ne varietur de cette réédition. Je l’ai reproduite intégralement, dans son originalité primitive & vierge de toute correction.

L’édition originale de Benoist Rigaud (Lyon, 1568[2]) a fourni toutes les Variantes notées au bas des pages.

On trouvera, à la suite de la Xe Centurie, les Suppléments publiés pour la première fois dans la réédition de M.DCV[3].

Là où, à défaut d’une variante de Benoist Rigaud, j’ai jugé utile d’en proposer une, j’ai mis au bas de la page une note précédée du mot : Lisez. Ce mot implique donc une correction, empruntée souvent à d’anciens auteurs, mais présentée sous ma simple garantie personnelle.

Les notes ont, la plupart, pour objet la rectification des mots défectueux, afin de rétablir la construction normale d’une phrase ou de faciliter les recherches au Glossaire. Quelques-unes donnent de brefs éclaircissements sur des points qui, ne se rattachant pas directement à un mot, auraient difficilement trouvé place au Glossaire.

On trouvera au Glossaire la traduction ou l’interprétation des mots celtiques, romans, espagnols, italiens, latins, grecs, des anagrammes, des jeux de mots, des énigmes, des métaphores, des tropes, dont le sens plus ou moins transparent offre de la difficulté.

Il ne faut pas perdre de vue, entre autres particularités typographiques de l’époque où fut imprimée l’édition-princeps de Pierre Rigaud, que le v est fréquemment remplacé par un u, l’u par un v, le j par un i, l’s final par un z ; que l’accent circonflexe au-dessus d’une lettre indique une syncope, telle que grâd pour grand, têple pour temple, môt pour mont, pour don, riê pour rien, ôbre pour ombre ; que beaucoup de mots français ont une désinence romane ou latine, telle que nay pour né, aultre pour autre, prins pour pris, meur pour mur, seur pour sur, esleu pour élu, congneu pour connu, eslongné pour éloigné, ioinct pour joint ; que la ponctuation est très-irrégulière & que les accents manquent presque totalement.

  1. L’édition-princeps de Pierre Rigaud est cataloguée à la Bibliothèque de Paris, lettre Y, no 4621 ; le format est in-16 ; elle provient des Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur & porte le millesime manuscrit de 1555-1558. Elle est vraisemblablement de 1558 pour la première section, comprenant les sept premières Centuries précédées de l’épître à César de Nostredame, avec titre ; & de 1566 pour la deuxième section, comprenant les trois dernières Centuries précédées de l’épître à Henry second, avec titre séparé. Dans toute hypothèse, la critique la plus méticuleuse ne saurait lui attribuer une date postérieure à 1566, année de la mort de Michel de Nostredame.
  2. L’édition originale de Benoist Rigaud manque à la Bibliothèque de Paris ; le format est in-16 ; elle porte le millésime imprimé de 1568. Elle est moins défectueuse que celle de Pierre Rigaud, dont elle est visiblement, — quoique très-imparfaite elle-même, — un essai de rectification fait sur les manuscrits laissés par Nostredame.
  3. La réédition de M.DCV n’a pas de nom de lieu ni d’imprimeur ; elle est cataloguée à la Bibliothèque de Paris, lettre Y, no 4622, A ; le format est in-12.