Les principaux monuments funéraires/Rogniat

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LE GÉNÉRAL ROGNIAT.




Rogniat (le vicomte Joseph), lieutenant-général, pair de France, premier inspecteur-général du génie, président du comité des fortifications, conseiller d’État, membre de l’Académie des sciences, de l’Académie militaire de Stockholm, grand’croix de la Légion-d’Honneur et commandeur de Saint-Louis, naquit à Saint-Priest (Isère), le 9 novembre 1776.

Il était officier de la Légion-d’Honneur en 1808, lorsqu’il fut envoyé en Espagne, en qualité de colonel. Cette guerre, si fertile en beaux faits militaires et en sièges célèbres, lui donna l’occasion de faire briller ses talents dans tout leur éclat. L’importante place de Saragosse, qui résista pendant si longtemps aux Français, fut la première où il commanda les ingénieurs chargés des travaux de l’attaque. Après la prise de cette ville, le colonel Rogniat obtint dans les bulletins officiels les éloges les mieux mérités, et la relation de ce siège, qu’il a publiée depuis, confirme l’opinion qu’une grande part du succès doit être attribuée aux efforts du génie. Il en fut récompensé par le grade de général de brigade. Il dirigea ensuite le siège de Tortose, et poussa les ouvrages avec une telle rapidité, que dès le septième jour les tranchées, le chemin couvert, étaient terminés, et le mineur attaché à l’escarpe du corps de la place. Ce nouvel exploit lui mérita le grade de général de division. Il se distingua encore au siège de Valence, et décida la reddition des forts qui couvraient cette ville.

A l’ouverture de la campagne de 1815, en Allemagne, le général Rogniat fut appelé pour diriger les fortifications de Dresde, et il fit construire les ouvrages destinés a protéger la Ville-Neuve. Il commandait à Metz le corps du génie lorsque Napoléon abdiqua la couronne, et il s’empressa de faire parvenir au gouvernement provisoire son acte d’adhésion. Nommé chevalier de Saint-Louis le 1er juin 1814, et grand-officier de la Légion-d’Honneur le 23 août suivant, il fit partie du comité de la guerre et de la commission chargée des places de guerre du royaume, et fut nommé peu de temps après premier inspecteur-général du génie, grand’croix de la Légion-d’Honneur, et successivement commandeur de Saint-Louis. Après 1830, il fut maintenu dans toutes les dignités qu’il avait obtenues sous l’empire et la restauration ; il siégea constamment a la chambre des pairs, jusqu’au moment où une douloureuse maladie a terminé sa glorieuse carrière. Il est décédé à Paris le 8 mai 1840, et a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

Le monument érigé au général Rogniat offre un assemblage de richesse et de simplicité : c’est, sous ce rapport, l’un des plus remarquables du cimetière. Il se compose d’un piédestal en pierre, décoré des armes du général, surmonté d’un sarcophage de forme antique, en marbre blanc, sur lequel est sculpté en relief un trophée de guerre d’un travail admirable.

Sur la façade du piédestal on lit cette inscription :

LE LIEUTENANT-GÉNÉRAL VICOMTE ROGNIAT,
Pair de France,
Premier inspecteur-général du génie,
Président du comité des fortifications,
Conseiller d’État, membre de l’Académie des sciences,
De l’Académie militaire de Stockholm,
Grand’croix de la Légion-d’Honneur, commandeur de Saint-Louis,
Né à Saint-Priest (Isère), le 9 novembre 1776,
Décédé, à Paris, le 8 mai 1840.

Ce monument a été exécuté par M. Guillard, marbrier, sur les dessins de M. Carralero, architecte.