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Les souvenez-vous/Hier

La bibliothèque libre.
H. Falque (p. 43-44).

HIER…

À Madame Juliette Adam.

Hier, je regardais les arbres du verger,
Le soleil me riait à travers la fenêtre,
Et l’âme du Printemps qui venait d’apparaître
Éparpillait dans l’air des odeurs d’oranger.


La solitude était tendre comme une amie,
Elle me souriait par les lèvres des fleurs,
Elle disait : « Voici l’apaisante accalmie,
Jouis du ciel, jouis des parfums, des couleurs,
Et que la lassitude enfin soit endormie…

Il fait bon, il fait chaud ainsi que dans un nid,
Où tu pourrais cacher ton cœur heureux de vivre ;
Goûte bien la beauté de ce moment béni,
Que sa toute douceur t’enveloppe et t’enivre,
Et dis-toi : « C’est beaucoup, c’est un peu d’infini ! »