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Les souvenez-vous/Je voudrais

La bibliothèque libre.
H. Falque (p. 127-129).

JE VOUDRAIS

 

I

Je voudrais mettre mon visage
Dans les ténèbres de mes doigts,
Et pleurer comme quelquefois
Quand on n’a plus aucun courage.


Pourtant je n’ai pas de souci,
Pas de remords et pas d’envie,
J’accueille simplement la vie
Qui passe, et qui m’emporte aussi.

Encor si je savais d’où me vient ma tristesse ;
Mais je pleure et je ne sais rien de ma détresse.

Encor si je savais pourquoi mon cœur se froisse ;
Mais je pleure et je ne sais rien de son angoisse.

Encor si je savais pourquoi j’ai l’âme amère ;
Mais je pleure et je ne sais rien de sa misère.

Je ne sais rien, je ne sais rien, je ne sais rien,
Sinon que je voudrais mourir de mon chagrin.

 

II

Si, tu la connais bien la peine qui t’abreuve,
Et tu le pressentais le mal qui t’envahit ;
Une force te guette et ta force te fuit :
Allons, réveille-toi ; mets ton armure neuve
Et sois le bon soldat qui ne craint pas l’épreuve,
Mais qui veille en priant comme Jésus le fit.